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n° 13544Fantasio28/10/09
La professionnelle
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47237 caractères      
Auteur : Fantasio

I.



Tout avait commencé la veille. Éric était affalé dans un fauteuil, les pieds sur la table basse du salon, feuilletant un magazine tandis que la télé ronronnait en fond sonore. Mireille, son épouse, était montée coucher les gosses.

Elle redescendit une demi-heure plus tard, traversant le salon d’une démarche sensuelle dans l’espoir d’attirer l’attention de son mari. Malgré ses efforts et sa tenue sexy – chemisier largement ouvert sur sa superbe poitrine, micro jupe au ras des fesses couronnant de jolies jambes terminées par des socquettes blanches – Éric l’ignorait superbement, tant il était absorbé par la lecture d’un reportage sur un défilé de sous-vêtements à Milan.

Elle alla donc s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil et, lançant ses jambes en travers de celles de son mari, l’enlaça et l’embrassa goulûment sans lui laisser le temps de réagir.



Tout en caressant ses jambes nues, il lui demanda ce qui lui valait ce traitement de faveur. Mariés depuis dix ans et parents de deux jeunes enfants, leur vie amoureuse avait cédé le pas à la routine, laissant peu de place à l’imagination ou la fantaisie.



Éric, dont la main avait rapidement disparu sous la jupe, ne paraissait pas convaincu. D’autant qu’en se glissant sous l’étroite pièce de vêtement, ses doigts avaient découvert la chatte nue et frémissante de son épouse. Sans être particulièrement pudique, elle n’avait pas vraiment pour habitude de se promener les fesses à l’air. Sans hésiter, Éric poursuivit donc son exploration, enfonçant deux doigts aventureux dans la caverne chaude et humide qui s’ouvrait devant eux.



Les doigts d’Éric s’étaient mis au travail, l’index et le majeur fouillant avec application les profondeurs de son con, le pouce frottant vigoureusement le clito dressé. De l’autre main, il lui pétrissait les seins avec l’application d’un maître boulanger.



Vexée, Mireille voulut se lever mais Éric la tenait encore fermement par le con et la poitrine.



Sans lui laisser le temps de réagir, il fit basculer son épouse sur ses genoux, coinçant ses jambes entre les siennes, de telle sorte qu’elle se retrouva le cul à l’air, dans une position laissant peu de doute sur ses intentions.

Clac ! Clac ! Clac ! Mireille essayait désespérément de se libérer, mais Éric la maintenait fermement entre ses cuisses, tandis que sa main retombait lourdement sur les fesses charnues, colorant celles-ci d’une délicieuse teinte rougeoyante.



Bien qu’il ait relâché sa prise, Mireille resta de longues secondes dans la même position, frottant en silence ses fesses brûlantes !



Partagée entre la colère et ce plaisir délicieux qui s’écoulait de son entrejambes, Mireille reprit son souffle.



Sans même prendre la peine de baisser sa jupe sur le coucher de soleil qui illuminait son derrière, elle quitta aussitôt la pièce pour rejoindre leur chambre.




II.



En se garant devant leur maison le lendemain soir, Éric ne savait pas trop à quoi s’attendre.

Lorsqu’il était monté se coucher la veille, Mireille dormait déjà. Quelques tendres caresses sur ses fesses encore tièdes n’ayant pas réussi à la réveiller, il s’était endormi contre elle, la bite glissée entre ses fesses, au garde-à-vous devant les portes du paradis, prête à monter au combat au moindre signe de sa belle. Mais rien ne s’était passé et Éric s’était donc levé seul le lendemain matin, abandonnant Mireille aux bras accueillants de Morphée. C’est donc avec une appréhension vite dissipée qu’il sonna à sa porte.



Éric eut du mal à répondre, tant il était subjugué par l’image si différente de son épouse. Elle avait remonté ses longs cheveux bruns en chignon. Des boucles torsadées tombaient de chaque côté du visage, maquillé plus qu’à son habitude. Ses lèvres, surtout, étaient d’un rouge intense, contrastant avec le teint mat de sa peau. Ses yeux ressemblaient à deux grands papillons verts, dont les ailes battaient au rythme de ses longs cils noirs. Sous un déshabillé de soie transparent s’arrêtant juste au-dessus des fesses, elle portait une guêpière de velours rouge garnie de volants noirs, et un tanga de dentelle rouge moulant impudiquement sa chatte. Ses seins voluptueux débordaient des demi-balconnets, révélant la rondelle sombre des aréoles et le début du téton. Ses longues jambes galbées étaient emprisonnées dans un filet de résille noire. Des bottines noires à lacets et talons aiguilles complétaient sa tenue.



Envoûté par ces fesses à moitié dénudées qu’il avait pourtant contemplées des milliers de fois, il la suivit dans le bordel qu’elle avait préparé pour lui. Leur salon baignait dans une lumière mauve. Le divan et les fauteuils étaient recouverts de tissus chamarrés. Une boule disco pendait du plafond, renvoyant des éclats de lumière multicolores sur les murs et le mobilier. Un air musique « soul » résonnait en sourdine.



« Elle ne perd pas le nord », pensa-t-il.



Il posa sa mallette, ôta sa veste, dénoua sa cravate et s’installa confortablement dans un des fauteuils. De sa poche, il sortit son iPhone et se mit à mitrailler cette pute délicieuse, dont il allait louer les services pour le reste de la soirée.

Lorsque Mireille/Eva revint, elle avait ôté son déshabillé. Elle traversa le salon en balançant ses hanches au rythme de la musique. Arrivée devant Éric, elle se tourna et se pencha ostensiblement vers la table basse pour y déposer son plateau. Ses adorables fesses étaient à quelques centimètres à peine du visage rougissant de son mari, surmontées de leur volant de dentelle et séparées par une étroite bande qui s’élargissait pour venir enserrer les lèvres rebondies et juteuses de son con. Tandis qu’elle versait le champagne, il caressa tendrement les deux globes à la rondeur parfaite, n’hésitant pas à les saisir avec fermeté comme pour en tester la fermeté.



L’excitation qu’elle avait ressentie tout l’après-midi, en préparant leur soirée, était montée d’un cran lorsqu’elle avait ouvert la porte à son mari. Maintenant que le jeu avait commencé, une chaleur intense rayonnait de son entrejambes et la possédait toute entière. Le cul effrontément dressé sous le nez d’Éric, elle avait bien du mal à garder la pose et à remplir les coupes, tant elle était sensible aux caresses sensuelles qu’il lui prodiguait.

Lorsque les doigts de son client glissèrent sous la fine enveloppe de dentelle pour caresser ses lèvres ruisselantes, elle poussa un petit cri de surprise.



Tout en disant cela, elle se retourna, lui tendit sa coupe et alla s’asseoir lascivement en travers des genoux de son impatient client, en lui passant un bras autour du cou. Sensuellement enlacés, ils portèrent un toast à la soirée qui s’annonçait pour le moins intéressante.

Éric voulut l’embrasser, mais elle détourna les lèvres.



Tout en parlant, elle posa sa main sur l’entrejambes d’Éric, pour saisir d’une poigne ferme l’impressionnant gourdin déformant son pantalon de flanelle grise.





III.



Le visage de Mireille se colora instantanément, ce qui n’échappa pas à l’attention d’Éric qui la regardait avec un petit sourire égrillard. Jusqu’ici, elle n’avait eu qu’à se pavaner en sous-vêtements, en se laissant tripoter les fesses. Mais à présent, il fallait vraiment jouer son rôle de pute de luxe. Elle hésita un peu avant de lui répondre.



Pour se donner du courage, elle vida son verre d’un trait, puis se leva et se dirigea vers la chaîne hi-fi pour y glisser un CD de Joe Cocker. Quelques secondes plus tard, les premières notes de « You can leave your hat on » retentirent dans la pièce.

Perchée sur ses talons de quinze centimètres, ses longues et jolies jambes emprisonnées dans leur filet de maille noire, elle se mit à onduler au rythme syncopé de la musique, tournant plusieurs fois sur elle-même, pour ne rien dissimuler de ce corps enivrant qu’elle s’apprêtait à effeuiller sous les yeux ravis de son client.


Son premier geste fut de défaire son chignon, laissant retomber ses boucles brunes sur ses épaules. Puis elle s’approcha du fauteuil, enfourcha une jambe de son client et, accrochée au dossier, fit onduler son corps, alternant les frottements de sa chatte sur la cuisse et le frôlement de ses seins à quelques centimètres du visage extatique de son mari. Elle répéta ce mouvement de va-et-vient durant de longues secondes, jusqu’à ce que l’intensité des éclairs électriques traversant son clito lui fasse comprendre qu’il valait mieux changer de position.

Dans un mouvement naturel, elle pivota sur elle-même pour tourner le dos à son mari et chevaucher ses deux cuisses. Ce n’était plus son con, mais la queue d’Éric qui s’échauffait à présent, au rythme des fesses à demi nues venant glisser contre son membre dressé. Elle lui demanda de délacer sa guêpière, ce qu’il s’empressa de faire avec une impatience maladroite. Lorsqu’il eut terminé, elle se releva rapidement sans lui laisser le temps de glisser ses mains sous le vêtement délacé. La guêpière maintenue contre sa poitrine, elle se tourna vers lui en poursuivant ses déhanchements suggestifs. Puis, elle laissa le vêtement glisser sur le sol pour dévoiler enfin sa superbe poitrine aux tétons fièrement dressés, témoignage indéniable de l’excitation intense qui traversait son corps.

Un pied posé sur la table basse, elle voulut détacher ses bas mais il lui demanda de les garder. Il ne restait donc que son tanga de dentelle rouge à ôter. Elle glissa deux doigts sous l’élastique, de chaque côté des hanches, et se mit à descendre la petite culotte très lentement, balançant les fesses au rythme de la musique. Lorsqu’elle arriva juste au-dessus de son mont de vénus, elle se retourna, se pencha en avant et tendit ses fesses en offrande à son client, qui ne se fit pas prier et entreprit de faire glisser le slip avec la même lenteur sensuelle.

Descendu à hauteur des genoux, il s’en désintéressa pour plonger son visage au cœur des rondeurs volcaniques dont les effluves passionnées envahissaient ses narines. Elle secoua comiquement son adorable derrière, frottant le nez et la bouche de son client sur ses trésors les plus chers, avant de s’éloigner en poursuivant ses pas de danse.

Elle termina son exhibition par une dernière séance de « lap dance », au cours de laquelle elle frotta une nouvelle fois son sexe nu et détrempé sur la cuisse d’Éric. Elle en profita pour lui ôter sa cravate, qu’elle noua sur ses yeux au moment où la chanson se terminait.



Elle pinça, lécha, mordilla ses tétons tandis que ses mains, descendues d’un étage, défaisaient sa ceinture pour libérer une superbe bite fièrement dressée.

Pendant que des mains expertes s’affairaient à lui faire reluire la courgette, Éric explorait à l’aveugle le corps dénudé penché devant lui. Pétrissant les seins, suçant les mamelons, caressant les cuisses, se perdant dans les contours détrempés de la chatte, saisissant les fesses à pleine main. Mireille comprit qu’à ce rythme, ni l’un ni l’autre ne tiendraient très longtemps. Elle se leva donc, tandis que les mains d’Éric se tendaient dans le vide, alla mettre un autre CD dans le lecteur et leur versa une nouvelle coupe de champagne.

En souriant, elle regarda son mari, sa cravate nouée sur les yeux, affalé dans le fauteuil avec la queue en majesté, essayant de reprendre son souffle. Prenant une gorgée de champagne, elle s’approcha de lui et, dans un baiser humide, fit passer le liquide pétillant dans la bouche de son client d’un soir.



Il n’eut pas la force de répondre, hochant simplement la tête en signe d’approbation. Alors, elle s’accroupit entre ses jambes pour lui pomper le dard avec une application toute professionnelle, léchant le bout et le rebord du gland, enfournant la longue hampe jusqu’au fond de la gorge, mordillant les testicules, remontant le long du mat dressé. Tout en lui dévorant consciencieusement la pine, elle poussait des petits soupirs de plaisir, comme si elle dégustait la plus délicieuse des friandises.



Ayant ôté la cravate, Éric avait du mal à reconnaître sa pudique épouse sous les traits d’Eva la professionnelle, accroupie entre ses jambes, les fesses à l’air et dont la bouche experte l’entraînait sans rémission vers une imminente explosion orgasmique.

Lorsqu’elle sentit qu’il allait lâcher la sauce, elle s’écarta et, saisissant la queue d’une main ferme, s’appliqua à terminer son ouvrage à la main. Quelques secondes plus tard, un long jet de sperme s’écrasait sur son visage, un deuxième dans sa bouche grande ouverte, le troisième sur sa joue, les derniers terminant de la maculer de coulées blanches translucides. Elle le regarda fixement tandis que sa langue gourmande léchait les contours de sa bouche et que ses doigts récoltaient la précieuse semence, pour la déguster avec passion.




IV.




Après avoir joui sur le visage de son épouse, Éric était prêt à arrêter le jeu. Elle avait mérité son petit ensemble, et même plus. Mais à l’entendre poursuivre le plus naturellement du monde son rôle de professionnelle du sexe, il n’eut soudain plus du tout envie que tout cela s’arrête. Il se leva du fauteuil, rangea son membre ramolli, reboutonna lentement son pantalon et porta un toast.



Aux premières notes du « Sexual Healing » de Marvin Gaye, les mains d’Éric vinrent se poser sur les fesses de son hôtesse dans un claquement sonore.



Fermement emprisonné dans sa poigne virile, il attira le joli cul d’Eva vers lui, écrasant brutalement le sexe détrempé contre sa cuisse. Loin de s’en offusquer, la jeune femme le serra à son tour dans ses bras, écrasant ses tétons dressés contre la poitrine de son client prodigue.

Ils dansèrent ainsi enlacés durant de longues minutes. Elle avait posé sa tête sur son épaule, tandis qu’il lui déroulait un chapelet de baisers dans le cou, sur ses épaules dénudées, sur sa nuque noyée sous la cascade de boucles brunes. Les mains d’Éric pétrissaient les fesses rebondies, tandis que la chatte dégoulinante glissait sensuellement contre sa cuisse. Il l’entraînait au bord de l’extase, sentant ses jambes plier sous elle, reposant de plus en plus lourdement sur cette troisième jambe qui martyrisait son con avec délice.

Vers la moitié de la chanson, il lui fit faire un tour et demi sur elle-même et se retrouva collé contre son cul dénudé, les mains posées sur ses seins gonflés de passion. C’était son tour à présent de presser son sexe contre sa partenaire. Eva s’appliquait à le satisfaire en agitant sa croupe dans un mouvement circulaire, qui réveilla peu à peu le membre à moitié endormi.


Elle avait noué ses mains autour du cou de son client et se tenait, les reins cambrés, les seins pointés vers l’avant, le cul pressé contre le membre de son homme. Elle tourna la tête et lui dévora la bouche avec la même passion brûlante qui dévorait son corps. Éric descendit ses mains pour les placer de part et d’autre de l’abricot juteux, les pouces réunis sur le mont de vénus et sur le clito dressé, les index et les majeurs écartant largement les lèvres du volcan en éruption. Ses quatre doigts s’enfoncèrent sans peine dans la caverne inondée, excitant dans des mouvements de va-et-vient les muscles formant l’entrée du vagin. Sous l’intensité du plaisir, Mireille ne put se retenir plus longtemps. Accrochée au cou d’Éric, soutenue par la seule force des doigts enfoncés au cœur de son sexe, elle releva les jambes comme le ferait une petite fille que l’on soutient pour uriner, et laissa jaillir de longs jets de jus de chatte sur le sol du salon.




V.



Lorsqu’Éric la posa sur le sofa à la fin de leur danse passionnée, Mireille resta allongée durant de longues secondes, reprenant péniblement sa respiration. Il lui apporta une nouvelle coupe de champagne et s’assit à ses côtés.



Les paroles de son mari eurent un effet immédiat sur la jeune femme. Le jeu n’était pas fini et elle avait encore quelques centaines d’euros à grappiller, si elle voulait pouvoir s’acheter cet ensemble qui lui plaisait tant.



Il éclata de rire.



Mireille avait prévu le coup, elle savait que leurs petits jeux leur ouvriraient l’appétit.



Elle se pencha pour faire démarrer le lecteur de DVD, offrant une nouvelle fois, sous le nez de son mari, le paysage enivrant de son joli cul dénudé, puis elle quitta la pièce pour disparaître dans la cuisine.

Lorsque le film démarra, Éric reconnut immédiatement leur chambre, et leur lit trônant au centre de l’image. Puis Mireille apparut à l’écran et alla s’étirer lascivement au milieu du lit. Elle portait pour seul vêtement la nuisette transparente avec laquelle elle lui avait ouvert la porte.



Sans quitter la caméra des yeux, elle porta ses mains sur ses seins et sur sa chatte largement ouverte et déjà très humide. Elle se caressa sensuellement, jouant avec son clitoris, suçant avidement ses tétons. Ses doigts qui s’enfonçaient au plus profond de son vagin ressortaient humides et brillants, tout trempés d’une succulente liqueur qu’elle portait à sa bouche avec gourmandise.



Éric bandait comme un taureau à la vue de sa femme se masturbant impudiquement sous l’œil de la caméra, et qui lui parlait avec des mots qu’il ne lui avait jamais entendu prononcer jusqu’ici. Il avait extrait sa queue et se branlait vigoureusement en regardant son cul largement ouvert face à la caméra, tandis qu’elle s’était agenouillée, le visage enfoncé dans les draps. Les doigts de la jeune femme glissaient tout au long de la chatte brillante, pour remonter jusqu’à la petite rondelle où l’un d’eux finit par disparaître. Un doigt dans le cul, les autres profondément enfoncés dans sa caverne rose, il entendait ses râles de plaisir à moitié étouffés par les draps. Sa main accéléra son rythme, ses gémissements se firent plus sonores et quinze secondes plus tard, une douche fumante jaillissait en direction de la caméra.

Éric, qui avait accompagné le mouvement de sa belle, eut bien du mal à ne pas jouir en même temps qu’elle. La voix de son hôtesse, le prévenant que le dîner était prêt, le fit revenir à la réalité. Il arrêta l’enregistrement au moment où la jeune femme se retournait vers la caméra pour lui envoyer un baiser mouillé au jus de chatte.


Il reconnut à peine sa salle à manger, plongée dans la pénombre et éclairée de la lumière tremblante de dizaines de bougies. Eva était allongée sur la table, un bandeau sur les yeux. Sur sa bouche et ses tétons, elle avait dressé des petits cônes de caviar posés sur une base de fromage frais. Un alignement de scampi sur un lit de sauce cocktail descendait entre ses seins jusqu’au nombril. De fines tranches de saumon étaient disposées sur le bas-ventre et le haut de ses cuisses, formant une sorte de couronne autour de sa moule juteuse. Entre ses jambes largement écartées, elle avait disposé une demi-douzaine d’huîtres. Éric sourit en tournant de longues secondes autour de la table, admirant et photographiant longuement le délicieux tableau, littéralement envoûté par le spectacle qu’elle lui offrait.



Il commença par le caviar posé sur les lèvres, moins pour le goût que par désir de dévorer sa bouche et lui témoigner son amour. Après avoir échangé une longue gorgée de champagne, il passa au sommet des seins qu’il dévora avec un appétit féroce, mordillant les tétons endurcis. Ils partagèrent ensuite les scampi, qu’il emmenait entre ses dents jusqu’à la bouche grande ouverte de la jeune femme. Il en prit deux qu’il introduisit dans la chatte de Mireille, pour les en ressortir couverts d’un jus épais et salé. Il en glissa un dans la bouche de sa femme et avala l’autre avec délectation. Muni d’une petite cuiller, il récolta quelques gouttes de jus tout au fond de la grotte inondée pour en napper les tranches de saumon, qu’ils partagèrent avec gourmandise.


Il ne restait plus que les huîtres. Pour les déguster, il s’assit face à la chatte frémissante, relevant les jambes de la jeune femme et lui demandant de les garder contre son torse en les retenant sous les genoux. Dans cette position, son con largement ouvert ressemblait à un coquillage ruisselant et juteux, aussi appétissant que les huîtres disposées devant lui. Il coupa le pied de la première et, la prenant dans une cuiller, la posa sur le sexe tremblant. Mireille fut prise d’un frisson électrique au contact de l’animal sur ses chairs brûlantes. Elle poussa un cri de surprise et faillit relâcher ses jambes, lorsqu’il fit couler quelques gouttes de citron acide sur l’huître et son délicieux calice. Sous la morsure du citron, les lèvres de la jeune femme et celles de l’huître se rétractèrent en même temps. Éric fit glisser la cuiller dans le vagin pour en ressortir le délicieux coquillage baignant dans le jus de con. Il répéta cette préparation une demi-douzaine de fois, partageant sa pêche miraculeuse avec la belle Eva, déclenchant à chaque fois les mêmes frissons, les mêmes cris de plaisir, et récoltant à chaque visite une liqueur de plus en plus abondante.


Lorsqu’il eut terminé, il prit une gorgée de champagne qu’il régurgita dans la chatte béante, afin de déguster l’enivrant breuvage dans le plus merveilleux des calices. Les picotements électriques des bulles de champagne à l’intérieur de son vagin eurent raison de la résistance de Mireille, dont le corps fut une nouvelle fois secoué par un orgasme bouillonnant. Éric colla sa bouche à la fontaine, avalant le liquide salé qui s’écoulait dans sa gorge, mordillant les lèvres et le clitoris gorgé de sang. Cela dura de longues secondes, comme si ça ne devait plus s’arrêter. La jeune femme était prise de tremblements frénétiques et son con giclait comme un tuyau percé.



Éric ne l’avait jamais entendue parler ainsi et ce ne pouvait être Eva qui parlait, ou alors Mireille était la meilleure actrice du monde. Il sentit sa queue trembler dans son pantalon, signe d’une explosion imminente. Il se leva et alla rapidement poser son sexe tendu contre la bouche de Mireille, qui l’engloutit avec gourmandise. Elle le suça amoureusement durant quelques secondes, avant qu’il ne lâche sa semence en longues giclées chaudes au fond de la gorge de sa femme.




VI.



Mireille resta allongée sur la table, le souffle irrégulier, le bandeau toujours posé sur les yeux, les cuisses trempées du jus de son plaisir. Son corps était traversé de frissons, ultimes soubresauts de l’orgasme intense qui venait de la consumer. Éric continuait à la caresser tendrement, posant des baisers délicats sur sa peau couverte de sueur et des reliefs de leur repas.

Elle retira son bandeau.



Il aurait aimé la baiser ici-même, sur la table et sans fioritures. Il l’aurait retournée et après l’avoir sommairement préparée, l’aurait empalée sans ménagement sur sa lance dressée. Mais plutôt qu’une lance, c’était une limace flasque et dégoulinante qui pendait entre les jambes.



La jeune femme lui lança un regard soupçonneux, mais elle mourait d’envie qu’il la prenne enfin, qu’il baise la pute en chaleur qui l’habitait depuis le début de leur soirée.



Elle quitta la pièce en balançant les fesses et en lui lançant une œillade égrillarde qui eut un effet immédiat sur la bite endormie d’Éric…


Il remit le lecteur en marche alors que l’image de leur chambre disparaissait, remplacée par celle d’une boutique, dans laquelle il reconnut le drugstore où son épouse travaillait tous les matins. Il n’eut plus aucun doute lorsqu’un superbe cul féminin apparut face à l’écran, dans sa majestueuse nudité. C’était bien celui de Mireille qui, chastement vêtue au-dessus de la ceinture, s’occupait d’un couple de clients ignorants de l’exhibition à laquelle elle était en train de se livrer. Elle avait posé la caméra sur une étagère derrière elle, offrant une vue en contre-plongée sur ses jambes gainées de Dim-up noirs et les rondeurs enivrantes de ses fesses. Tout en s’occupant de ses clients, elle jouait avec la caméra, se penchant par-dessus le comptoir, les jambes largement écartées, dévoilant son cul magnifique et les lèvres humides et frémissantes de sa chatte. De temps en temps, sa main descendait le long de son ventre et ses doigts mouillés apparaissaient entre ses cuisses, remontant le long de la raie des fesses. Elle tournait régulièrement la tête vers la caméra pour lui lancer des baisers passionnés.


Au bout de cinq minutes de ce petit jeu, elle se pencha sous le comptoir et disparut de l’image. Lorsqu’elle se redressa, elle tenait à la main un plug anal en plastique noir, terminé par une longue queue de cheval. Tout en discutant avec un client, elle fit glisser le jouet le long de la vallée sombre séparant ses fesses. Après l’avoir abondamment lubrifié dans la chaleur moite de sa chatte, elle l’approcha du petit trou étroit où elle le fit disparaître avec une lenteur infinie. Ses jambes tremblantes révélaient le mélange d’inconfort et de plaisir qui la saisissait tandis que le cône de plastique s’enfonçait au fond de ses entrailles. Lorsqu’il fut enfin en place, une longue mèche de cheveux noirs pendait de son anus, en balançant élégamment le long de ses jolies jambes gainées de noir.


Alors que la boutique était déserte, elle se retourna face à la caméra pour lui lancer un sourire coquin. Écartant les jambes, elle posa ses mains de part et d’autre de son sexe, étirant les lèvres baveuses et dévoilant le large vestibule rose et brillant menant au temple du plaisir. Alors qu’elle ramenait ses doigts juteux à sa bouche, Éric distingua à l’arrière plan un jeune homme s’approchant du comptoir qui s’arrêta soudain, les yeux grands ouverts, devant le spectacle d’une queue de cheval noire se balançant sensuellement sur le cul rose et nu d’une impudique jument. Percevant une présence derrière elle, Mireille se retourna brusquement et se retrouva face au client qui attendait patiemment, le plus naturellement du monde.



Même dos à la caméra, son trouble était évident. Elle se balançait d’une jambe sur l’autre, portant la main sur le jouet qui lui défonçait le cul. Son visage devait avoir pris une couleur rouge intense, comme chaque fois qu’elle se retrouvait dans une situation gênante.



Mireille était piégée. Elle se retourna brièvement vers la caméra, avant de répondre au jeune homme :



Éric ne put s’empêcher de rire, en entendant sa timide épouse jouer avec assurance le rôle d’Eva la délurée. Elle se tourna vers la caméra, qu’elle regarda fixement, et tendit sa croupe vers le comptoir. Le jeune homme se pencha et avança la main pour se saisir de la tresse et la tirer lentement, jusqu’à ce que le jouet quitte son étui soyeux en émettant un « plop » sonore. Il posa un billet de cinquante euros sur le comptoir et, lançant un baiser à la vendeuse, quitta le magasin, son trophée à la main. Après une dernière image de Mireille se baissant pour envoyer un baiser à la caméra, l’écran vira au noir.




VII.



Éric n’en revenait pas. Sa timide Mireille, se baladant les fesses à l’air sur son lieu de travail, le cul fourré d’un plug qu’elle s’était fait ôter par un inconnu ! Il commençait à se demander si cette histoire n’était pas allée trop loin, lorsqu’une voix féminine l’invita à la rejoindre dans la chambre.


Perdu dans ses pensées, il monta les escaliers et pénétra dans la pièce à peine éclairée. Eva était nue, allongée sur le dos, les yeux bandés, raide et tremblante, les tétons dressés vers le ciel. Il la regarda durant de longues secondes. Les frissons qui parcouraient sa peau révélaient une excitation intense.

Éric la laissa mijoter dans son jus durant quelques minutes, ouvrant des tiroirs, faisant résonner des bruits métalliques, des bruits de tissu que l’on froisse, de ceinture de cuir qui claque.



La jeune femme se retrouva sur le ventre. Il lui attacha un collier de chien autour du cou et, saisissant ses poignets, lui passa une paire de menottes garnie de fourrure rose, avec laquelle ils s’étaient amusés bien des années plus tôt. Il attacha la laisse à la paire de menottes, de manière à ce que les mains remontent jusqu’au milieu du dos. Enfin, il glissa un épais coussin sous son bassin afin de laisser ses fesses bien en évidence.



Tout en parlant, il fit claquer plusieurs fois la ceinture entre ses mains, s’amusant des tremblements nerveux qui, à chaque claquement, traversaient le corps de son épouse. Puis la lanière de cuir s’écrasa enfin sur le derrière frémissant. « Clac ! Clac ! »


Il prenait soin à ne pas lui faire de mal. Mais la surprise et les picotements électriques de la ceinture sur ses fesses suffisaient à déclencher des cris de douleur, accompagnés d’une contraction de ses fesses et du battement de ses jambes.



Tremblante d’excitation, la jeune femme baissa les jambes, attendant docilement la suite de sa correction. Les claquements reprirent sur un rythme régulier, interrompus de douces caresses pour s’assurer que la peau délicate n’était pas abîmée et la complimenter sur la beauté rougissante de ses fesses. Au bout de cinq minutes de ce traitement, il lui demanda de s’agenouiller en gardant le visage enfoncé contre le matelas. Il lui écarta les jambes pour révéler, au creux du large sillon, la pastille rose sombre dans laquelle elle avait fait disparaître son plug durant son exhibition matinale. Une main sur chaque fesse, il écarta l’étroit passage avec ses pouces, dévoilant le chemin menant à ses entrailles. Il y laissa couler un long filet de salive qui s’accumula au centre de la corolle brune, avant de disparaître lentement dans le boyau soyeux.



Mireille aurait aimé qu’il la prenne, là, tout de suite, qu’il lui enfonce sans ménagement son gourdin veiné dans le cul, qu’il l’encule en la traitant comme la pute qu’elle était ce soir. En même temps, la fessée qu’elle venait de subir avait déclenché des vagues de plaisir d’une intensité depuis longtemps oubliée. L’idée de poursuivre cette attente aveugle de la prochaine claque, du prochain éclair de douleur et de plaisir, l’excitait au plus haut point. Dans cette position indécente, sa chatte largement ouverte coulait lentement, comme un robinet mal fermé.


Après lui avoir assené à main nue une demi douzaine de claques supplémentaires, il lui demanda de se lever et de se tenir debout à côté du lit. Il défit les menottes pour ramener les bras devant la jeune femme et les emprisonner à nouveau. Il noua une corde aux bracelets de métal, lança l’extrémité par-dessus la poutre qui traversait leur chambre mansardée, et hissa les bras de Mireille jusqu’à ce que le corps de la jeune femme soit tendu comme un arc, la poitrine outrageusement redressée, les tétons durcis pointant à l’horizontale, et les pieds à moitié décollés du sol. Éric tourna plusieurs fois autour de son épouse, pétrissant une fesse, pinçant un sein, mordillant le lobe de l’oreille. Mireille se tortillait, poussant de petits cris où se mêlaient douleur et plaisir. Sous la surprise, elle perdit l’équilibre à plusieurs reprises, balançant au bout de sa corde comme un appétissant jambon que l’on aurait mis à sécher.


Éric se plaça devant elle et il l’embrassa passionnément, tout en lui saisissant les seins à pleine main, pinçant sans pitié les tétons durcis et sentant remonter jusque dans la bouche de la jeune femme les spasmes déclenchés par ses manipulations mammaires.



La jeune femme ne put s’empêcher de laisser échapper un cri aigu lorsque les extrémités plates se refermèrent sur l’excroissance de chair. Elle trépignait au bout de sa corde, balançant d’un pied sur l’autre tandis qu’il resserrait l’écrou. Il répéta le même rituel avec le second téton et, son travail terminé, contempla la poitrine de son épouse, tendue sous le poids des deux lourds bijoux métalliques reliés par une chaîne. Après avoir tiré une ou deux fois sur la chaîne comme pour s’assurer que les pinces étaient bien fixées, il s’agenouilla entre les jambes de la jeune femme et se mit à jouer avec les lèvres gonflées et humides de sa chatte.



Tout en parlant, il lui noua une ceinture garnie sur le devant d’un petit vibromasseur en forme de papillon. Passant les lanières entre les fesses, il enfonça la queue de l’animal au cœur de son vagin, tandis que la petite tête se pressait contre son clito. Éric glissa le boîtier de commande dans la ceinture et après avoir placé le curseur sur la puissance maximale, s’éloigna de sa belle captive.



Mireille avait du mal à parler, tant elle se tortillait au bout de la corde.



Il quitta la chambre en ayant du mal à ne pas éclater de rire, tandis que son épouse s’abandonnait aux vibrations électriques qui, de son sexe brûlant, rayonnaient dans son corps tout entier. Il s’éloigna moins d’une minute, le temps de se saisir de la bouteille de champagne et de deux verres. Il rejoignit la chambre en silence, s’asseyant sur le bord du lit pour contempler le spectacle torride de son épouse dénudée, pendue comme un jambon, les tétons enserrés dans des pinces d’acier et le sexe butiné par l’insecte électrique.


Les jambes de la jeune femme ne parvenaient presque plus à la soutenir. Elle restait suspendue par les bras, tel un pantin désarticulé tournoyant au bout de son unique ficelle. Entre ses jambes, le flux continu de sa jouissance se transformait en une flaque brillante. Éric s’approcha, posa le verre sous la fontaine dégoulinante et recueillit près d’une demi coupe de liqueur salée, qu’il porta aux lèvres de sa belle.



Debout derrière elle, il glissa son sexe entre ses fesses et, après avoir défait la ceinture, posa son gland sur les portes du paradis. Il la pénétra d’un coup de reins, enfonçant son glaive jusqu’à la garde. La saisissant sous les fesses, il la souleva, lui écartant les jambes afin de l’empaler encore plus profondément sur son gourdin dressé. Mireille criait de plaisir, répétant ces mots qui, ce matin encore, l’auraient faite rougir de honte.



Son corps était traversé de tremblements frénétiques, elle bondissait de plaisir sur le pilon dressé. Dans la chaleur du vagin inondé, le membre d’Éric ne résista pas très longtemps. Au bout de moins d’une minute, il explosa en jets réguliers pour se mêler aux secrétions bouillonnantes de son épouse.




VIII.



Après l’avoir décrochée et libérée de tous ses artifices, Éric lui demanda de s’allonger sur le lit, sur le ventre, ce qu’elle fit avec un évident plaisir. Il fit couler un mince filet d’huile parfumée sur ses mains et se mit à lui masser les épaules et le dos. Mireille ronronnait de plaisir sous la douceur sensuelle des caresses de son époux. En descendant des épaules, il glissait ses mains sous le torse de la jeune femme, titillant les tétons encore endoloris par la morsure cruelle des pinces, pétrissant les seins gonflés de passion. Il fit subir un traitement similaire aux fesses roses et rondes qu’il pelotait avec tendresse. Tandis que Mireille se laissait envahir par une endormante ivresse, il sentait sa queue reprendre de la vigueur. Il était temps de se concentrer une dernière fois sur ces fesses somnolentes. Il leur donna deux claques sonores, qui eurent pour effet de sortir brusquement la jeune femme de sa torpeur. Puis, il s’empara des deux globes qu’il écarta largement. Sa petite corolle sombre s’ouvrit et se déforma dans une grimace comique.



Tout en lui parlant, il posa une main ferme sur sa nuque, enfonçant son visage dans les draps, tandis que l’autre main s’affairait à lui malaxer le con avec application. Le cul largement ouvert était pris de mouvements spasmodiques à chaque fois que les doigts pénétraient la chatte, pinçaient les petites lèvres ou torturaient la petite excroissance gonflée de désir.



C’est vrai qu’elle était à nouveau au bord de l’orgasme. Aveugle, livrée à la merci d’un mari qu’elle avait du mal à reconnaître dans l’homme qui lui murmurait ces paroles obscènes, le con martyrisé qui en redemandait encore, elle redressait son cul pour qu’il puisse la pénétrer encore plus profondément. Lorsqu’elle sentit le pouce presser contre sa rondelle et pénétrer l’étroit boyau de son cul, elle serra les fesses, en vain.



Trop tard, il la tenait fermement par la nuque, le cul et le con. C’était comme une pince qui lui enserrait le bas ventre, le pouce à peine séparé des trois autres doigts par une fine cloison de chair, contre laquelle ils coulissaient sans difficulté. La croupe de Mireille montait et descendait au gré des tractions opérées par son mari.



Les râles de la jeune femme étaient de plus en plus bruyants et ce qu’il avait prévu arriva. Mireille poussa un cri profond et un bouillon de jus chaud et salé coula entre ses doigts et inonda le lit. Sans lâcher sa prise, Éric la souleva par le cul, l’obligeant à s’agenouiller, le visage toujours enfoncé dans le matelas. Il se plaça derrière elle, et tout en gardant le pouce enfoncé dans le fion, remplaça ses doigts par une queue vigoureuse qui se mit à lui pilonner la chatte avec passion. Le con coulait comme une rivière en crue. Au bout de deux minutes, il retira son engin avec un bruit de succion comparable à celui de bottes prises dans un marécage. Il posa sa queue trempée contre l’anus dilaté et, dans un brusque mouvement du bassin, l’enfonça profondément dans le boyau soyeux. Mireille poussa un cri profond, puis un deuxième et un troisième, rythmés par le claquement du pubis contre ses fesses écartelées.

Au bout d’une minute, il explosa pour la dernière fois dans les entrailles de sa femme, avant qu’ils ne basculent tous les deux sur la couche, la queue toujours profondément enfoncée dans son écrin douillet.




IX.



Le pilon noueux enfoncé au fond du cul, Mireille se retourna pour dévorer la bouche de son mari.



Ils éclatèrent de rire en même temps, en pensant à leurs prochaines aventures.






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n° 13337Voyageuse occasionnelle21/06/09
Merci, Julie
critères:   fh copains vacances toilettes fellation nopéné -prememois
17209 caractères      
Auteur : Lise-Elise

Il faut que je le dise. Que quelqu’un le sache. Que la terre entière le sache ! Je suis trop heureux pour le garder pour moi. Je pianote nerveusement mon téléphone. Appeler Jérôme ? À cette heure-ci, aucune chance qu’il réponde. Et puis… non, plutôt…


Je griffonne. Non, non, n’importe quoi. J’efface du doigt, enfin j’essaye : c’est le stylo qui m’a servi à écrire sur le CD que j’ai gravé pour Tantie, c’est indélébile. Le rayer ? Finalement non, après tout, c’est vrai. C’est juste que… J’ajoute rapidement deux lignes en dessous de la première. Je me reboutonne, pousse la porte, et rejoins Julie.


Elle me tend un café. Elle est sereine, détendue, presque autant que moi. Elle dit :



Je la regarde, un instant, avant de comprendre et d’acquiescer. Elle demande encore :



Je fais non, de la tête. Je sais qu’elle déteste conduire la nuit. Et puis, là, dans une heure, une heure et demie, on est arrivés. Je devrais bien tenir jusque là…


On se réinstalle dans la voiture. Elle cherche une station de radio, tombe sur de la house et laisse comme ça. Elle baille.



J’ai un petit sourire.



Elle se tortille un peu sur le siège, règle l’assise, retire ses chaussures. Elle replie un peu ses jambes, cherche une position confortable et, sans doute, la trouve. Quand je la regarde à nouveau, elle dort.


Je me concentre un peu pour garder mon attention sur le morceau d’autoroute qu’éclairent mes phares. Mais le peu de circulation ne mérite pas que je m’y consacre totalement. La respiration régulière de Julie, son parfum, léger, dans l’air, c’est de toute façon trop pour ne pas faire dévier mes pensées.



Julie est un petit bout de femme, vif, rieur, avec les cheveux en pétard et des fesses qui donnent envie d’y poser la main. Elle n’a pas froid aux yeux, ni ailleurs, d’ailleurs. Elle a déjà, en plein cours, soulevé sa jupe à deux mains pour montrer à un ricaneur que sa culotte n’était pas en polaire. Elle croque les hommes comme des cerises, en crachant les noyaux. Et moi, dans son sillage, je m’en désespère et m’en émerveille. Bref, je suis amoureux.


Il y a quelque chose d’un peu étrange, quand on se retrouve, comme moi, in love d’une fille qui est votre antipode. Elle est déterminée, sérieuse, volontaire, mais aussi d’une insatiable gourmandise, alors que j’ai, en toute circonstance, tendance à préférer la facilité et mes petites habitudes. Elle se moque de moi mais, bizarrement, m’a inclus dans son paysage. J’avais tout fait pour ça, mais cette réussite m’avait semblé de bon augure.


Le problème, c’est qu’être le « bon copain » d’une fille avec qui tout le monde finit, un jour où l’autre, par coucher, ça n’a pas que des avantages. Outre les qualificatifs de tapette dont quelques-uns m’affublent, je me rends bien compte que pour Julie je deviens jour après jour un peu plus invisible. Familier, certes, mais comme un verre à dent ou un coussin. Celui qu’elle appelle à deux heures du matin pour la dépanner après un plan foireux, ou avec qui elle révise son anglais. Pour tester les capotes à la fraise ou l’amour dans l’eau, elle appellera quelqu’un d’autre. Ça me frustre autant que ça me soulage


Je fais un calcul. Idiot ou pas, à vous de voir, mais comme la durée moyenne d’une relation pour Julie est de 72 heures, ma prudence a des airs de sagesse. Julie veut tout essayer. Les hommes, les positions, les fantasmes. Il ne me reste donc qu’à être attentif, et ne pas louper l’instant où elle voudra tenter une relation stable.


Avec moi, de préférence.


En attendant, j’occupe le terrain.


C’est ainsi que je lui avais proposé de passer trois jours avec moi chez ma marraine. Elle se plaignait de devoir rester dans ses neuf mètres carrés réglementaires pour le pont du premier mai, et moi je savais que Tantie m’accueillerait les bras ouverts, accompagné ou non. Le bocage normand n’avait jamais eu tant de charme. Pour Julie, il avait des airs d’Eldorado.


J’avais un peu insisté au téléphone :



J’avais même ajouté, pour faire bonne mesure :



Les mimiques amusées de Tantie à notre arrivée me montrèrent combien j’avais loupé mon coup. Mes intentions étaient transparentes. Pour ma marraine au moins.


Mais voilà, j’avais Julie à moi, trois jours. Pour moi et moi seul, la fermette normande de Tantie ayant l’avantage insigne d’être dans une zone non couverte par les opérateurs de téléphonie mobile. Ce que la femme de mes pensées constata en arrivant, avec un peu de fatalisme. Et sans s’y attarder.



Éberlué, je la vis se précipiter sur la clôture, dévorant des yeux les placides normandes qui paissaient tranquillement.



Et voilà que je découvrais que Julie, ma Julie, n’avait jamais fichu les pieds à la campagne, ce qui est un comble quand on habite Amiens.



Je lui dénichai une paire de sabots, histoire qu’elle ne ruine pas ses ballerines, et je filai illico chez le voisin : bien qu’il ait quatre ans de plus que moi, on pouvait dire qu’on avait gardé les cochons ensemble. Au sens propre.

Je connaissais la ferme mieux que ma poche, j’y avais joué à cache-cache pendant toute mon enfance. Julie était fascinée : les lapins, les poussins, les vaches, le tracteur, la moissonneuse batteuse, le grenier à foin, la laiterie, tout ça lui paraissait incroyable. Plus incroyable encore, Jean-Bat’, me voyant dans la cour, me demanda de lui donner un coup de main pour ajuster le semoir :



Installé dans la cabine, je manœuvrai le tracteur pour le placer juste en face du vérin. Ce fut l’affaire de dix minutes, mais je sentais ma cote monter en flèche.



L’après-midi passait à toute vitesse : pendant que Julie câlinait les bestioles, j’avais tout le loisir de la regarder. Elle était comique, presque, avec son débardeur, son petit gilet, son mini short et les sabots de Tantie. Ses jolies jambes étaient maculées de terre, de petits bouts de paille s’accrochaient à ses vêtements. Je lui brossai la manche, d’un revers de main :



Elle était presque contre moi, je pouvais sentir le léger parfum de café que son haleine portait encore. Un mouvement et je l’embrassais… mais…



Voilà, l’instant était passé. J’avais loupé cette chance. Une de plus…


On passa une heure peut-être, au soleil, à parler de copains d’enfance, et puis Marie se dirigea vers l’étable. La traite commençait.


Je laissais Julie assommer Marie de questions, connaissant la patience de celle-ci. La mère de Jean-Bat’ avait répondu aux miennes, bien avant. Ça la faisait sourire, de voir ce petit bout de femme poser des questions aussi simples. L’installation s’est modernisée, mais le système reste le même… Juste qu’aujourd’hui, plus besoin de porter les bidons, les tuyaux vont directement dans la cuve.

Marie nettoie le pis, tire quelques jets de lait, branche l’aspiration et fixe la cloche. C’est extrêmement rapide. Julie, d’une petite voix, demande :



Dans les mains tannées de Marie, celles de Julie semblent de porcelaine. Elles s’amusent et je les regarde. Mouvement de recul de Julie quand elle touche le pis, et puis la tension, aussi : c’est énorme, une vache, et si…

À la troisième, Julie a compris le truc. Marie la félicite.



En revenant vers chez Tantie, Julie s’étonne :



Je geins sourdement quand je comprends sa comparaison.



Julie qui m’enlace, qui me frôle, qui m’embrasse dans le cou et qui se moque de moi, comment voulez-vous que je m’en sorte !


Je la traîne dans le bocage, insiste pour qu’on regarde les étoiles :



Je lui file mon pull quand elle frissonne, l’enroule de mes bras pour la réchauffer, et la laisse trémousser son petit derrière contre la bosse qu’elle sent bien, la gredine. Ça l’amuse. Sans arrière-pensées.


Julie dans mon lit, habillée, refaisant le monde avec sa tête sur mes genoux. Julie en pyjashort le matin, ses jolies jambes nues jusqu’à presque apercevoir… et moi qui m’étrangle pour ainsi dire avec mon café au lait.



Julie avec une moustache de lait qu’elle efface d’un revers de langue, Julie qui s’étire au soleil, demande si on peut se baigner dans la rivière – non, pas vraiment –, Julie qui pousse la confidence…



Et moi qui passe du froid au chaud, de l’extase au scepticisme, et qui goûte à l’enfer et au paradis dans le même lieu.


Et Tantie qui s’amuse, me fait des clins d’œil, propose une partie de jeu de l’oie.



L’avantage du jeu de l’oie, c’est qu’on n’a besoin d’aucune concentration. Je peux respirer Julie, la contempler tant que je veux, battre la campagne…



Les trois jours filent. Le temps de refaire les valises, à peine ! Tantie me file vingt euros pour nous payer le péage. Je sais que c’est inutile de refuser.


Dans la voiture, Julie bavarde. Je suis plus taciturne. Les trois jours sont passés et, bien sûr, rien ne change. Je reste le super-bon-copain, c’est ce que je veux, aussi, mais…



Une pierre dans mon jardin. Pas de mal à me situer, moi, le quasi-puceau, avec une aventure de vacances au compteur… La découvrir, petit à petit, la contempler, la caresser sans fin, et puis…



Je m’accroche à mon volant, stoïque. Moi aussi je voudrais tout essayer, mais avec elle. Enfin, presque tout…



Comme je les comprends.



Je la regarde. Je regarde la route, il y a un camion, devant, merde !



Penser à la route. La route.



Ça…



Tant qu’à faire de passer pour un mufle, autant me couvrir, si elle plaisantait.


Prendre la bretelle, ne pas déraper, la main moite sur le levier de vitesse. À cette heure tardive, l’aire de repos est déserte, à part quelques routiers qui discutent entre deux camions. Envie de parler à voix basse soudain, et la lumière agressive des néons n’y change rien. Julie elle-même a cessé de bavarder. J’ai un regard vers les machines à café, mais Julie passe devant sans ralentir.

Espoir insensé que ce ne soit pas anodin pour elle, non plus. Elle s’engouffre dans les toilettes « handicapés » et, comme j’hésite, elle se retourne, en tenant la porte.


Envie de fondre sur elle, de la prendre dans mes bras, mais non. C’est un jeu. Juste un jeu. J’accroche mes mains à mes passants de ceinture, qu’elle ne voit pas qu’elles tremblent. J’ai passé la porte, elle me regarde, appuyée négligemment sur le lavabo, un sourire en coin sur les lèvres. Je ne sais pas ou me mettre : est-ce qu’elle se fiche de moi ?



J’ouvre de grands yeux, et puis… Oui, bien sûr.



Sur quel pied danser ? Est-ce qu’elle attend une initiative ? Qu’est-ce qu’elle veut ?

Elle fixe effrontément ma braguette, et je commence à me sentir vraiment à l’étroit. Elle sourit plus franchement, et je me détends un peu.



Et puis, pendant que je m’adosse au mur :



Elle plaisante ? J’ai la gorge trop nouée pour répondre, alors je hoche la tête. Ça me rassure un peu de la voir moins sûre d’elle.

Elle s’agenouille à mes pieds, j’ai envie de la relever, non, ce n’est pas ça que je veux, mais…

Elle déboucle ma ceinture. Ouvre les boutons, un à un. Caresse doucement par-dessus mon slip, et je frémis parce que je sais, pourtant, qu’elle préfère les boxers. Mais ça n’a pas l’air de l’arrêter. Je regarde son visage. Elle semble totalement absorbée, dévorant des yeux ce qui n’est pour l’instant qu’un morceau de tissu tendu par mon excitation. Son doigt qui va-et-vient le long de mon sexe tendu l’électrise. Je frissonne, tressaille. Julie suspend son geste, le reprend, et s’amuse des réactions qu’elle provoque.


Non. Pas s’amuse. Elle semble fascinée par ce qui se passe devant elle, par les mouvements involontaires qu’elle fait naître. Elle prend son temps. Et moi, petit à petit, je m’abandonne au plaisir qu’elle provoque.

Elle saisit l’élastique à deux mains, descend le sous-vêtement en prenant soin de dégager le gland. Elle parle, d’une voix un peu voilée :



Je me décolle du mur, baisse mon pantalon aux genoux, mon slip également. Je dois avoir l’air ridicule, mais Julie ne semble pas s’en rendre compte. Je n’ai pas envie de me battre avec mes lacets, alors je reste comme ça. À vrai dire, je n’ai envie de rien, sauf qu’elle continue.


Son doigt revient. Elle s’arrête, sort une langue pointue, et humidifie son index. Un frisson me parcourt des pieds à la tête. Elle reprend ses caresses, légères, puis appuyées. Je ferme les yeux. J’ai l’impression que le sol tangue sous mes pieds, la tête qui tourne. Je suis au bord de la jouissance, elle n’a pas encore commencé.


Je rouvre les yeux, contrôle mon souffle, et fixe le décor pour revenir sur terre. Comme si elle m’entendait penser, elle s’arrête, se recule. Je croise son regard. Mélange de gravité et de gourmandise. Je ne me savais pas si désirable.


Une goutte de désir roule le long de mon sexe. Julie la cueille. Elle lèche, à petits coups précis, d’abord la tige, puis plus haut. Je gémis quand elle s’attarde sur le frein. Elle s’en éloigne, à mon soulagement. Je n’ai pas envie que ça s’arrête si vite.


Elle s’interrompt à nouveau, reprend ses caresses. Puis, sans prévenir, m’embouche. Là encore, je me sens partir. Presque. Mélange indescriptible de tension et de plaisir. Mais cette fois-ci, elle ne me laisse pas en paix. Sa langue court le long de mon sexe, ses lèvres m’enserrent, la chaleur me confond. Je ne vois plus que ses cheveux, son visage entier penché vers mon sexe, vers mon plaisir…


L’aiguillon de la jouissance me transperce à nouveau, je retiens le geste réflexe de coller mes mains sur sa tête, cherche à me dégager, lui éviter ça, mais c’est inutile, elle ne s’éloigne pas, s’avance, au contraire, accompagne mes soubresauts, et ne s’écarte qu’une fois la tempête apaisée.


Je suis vidé.


Je me rhabille, lentement, un peu sonné. Julie, d’une petite voix, me demande si ça ne me dérange pas de sortir, parce qu’elle a une envie pressante. Je sors, dans un état second. Rentre dans les toilettes des hommes, pour me passer de l’eau sur la figure. J’ai l’air à la fois fatigué et serein, dans le miroir. Je vais pour sortir, mais me ravise : autant me rajuster confortablement. J’entre dans une cabine ouverte, histoire de faire ça discrètement.



Julie dort, à côté de moi. On devrait arriver dans une demi-heure, je pense. La déposer chez elle, et puis, rentrer.

Je repense à mon inscription « Elle a tout avalé – Merci, Julie, pour cette bonne pipe ». Je la trouve un peu puérile. Je me demande ce que Julie en penserait.






Les toilettes des femmes étaient en nettoyage, sinon je n’aurais jamais vu cette inscription…






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n° 13338Zébulon21/06/09
Fulgurance
critères:   nonéro portrait
8956 caractères      
Auteur : Zébulon

Maman est assise au bord de mon lit et me lit une histoire. C’est ma préférée, Mickey et les pirates, avec Pat Hibulaire. Il est très méchant Pat Hibulaire mais Mickey est plus fort que lui et il lui joue un bon tour à la fin. J’aime bien les images, elles font peur. Quand on arrive à la page où Pat Hibulaire tient Mickey prisonnier et qu’il le menace avec son sabre, Maman me prend dans ses bras pour me rassurer. Moi je me blottis contre elle, j’aime bien sentir sa chaleur et je regarde l’image par-dessus le bras qu’elle a passé autour de mon cou.


Maman reste à la maison aujourd’hui pour me garder parce que je suis malade. C’est bien quand je suis malade, Maman me fait des gâteaux. Je n’aime pas les médicaments ni le thermomètre, mais j’aime bien les gâteaux que Maman me fait quand je suis malade. Des fois ça fait un peu mal d’être malade mais Maman me console. Elle me prend dans ses bras, elle me parle tout bas et elle me fait plein de bisous. Je voudrais bien être tout le temps malade, toute ma vie, pour que Maman soit toujours avec moi, pour qu’elle me prenne tout le temps dans ses bras. Il ne peut rien m’arriver quand Maman est là.



*



La porte s’ouvre, enfin ! La silhouette de Papa se dessine dans l’entrebâillement.



Tu parles, ça fait une éternité que je tourne dans mon lit en attendant la permission de me lever ! Je ne peux pas contenir mon excitation.



Je bondis de mon lit et je dévale l’escalier. J’arrive dans le salon, mes yeux regardent de tous les côtés, cherchant l’objet de mon désir. Rien ! Maman me sourit. Je m’avance vers elle, et je le vois ! Il est là, il était derrière le sapin ! Oh oui, il est encore plus beau que dans mes rêves ! Rouge, brillant, avec une selle confortable et des garde-boue. Il y a même une sonnette ! Merci Père Noël, c’est le plus beau jour de ma vie !



*



Le poignard glacé qui s’enfonce dans mon cœur.



*



Tout le monde me regarde. Je voudrais disparaître, devenir invisible. Arrêtez de me regarder ! Je sens le liquide chaud tout le long de mon pantalon, il y en a même dans ma chaussure. Ce n’est pas de ma faute, je n’ai pas voulu déranger Maman parce qu’elle m’avait dit de me taire, que c’était important la discussion qu’elle avait avec le monsieur. Elle m’a fait boire trop de Coca. Ça ne sent pas bon maintenant. Maman renifle, et se retourne vers moi. Elle voit la traînée jaune sur mon pantalon blanc. Ce n’est pas ma faute, Maman, je n’ai pas voulu te déranger. Je pleure, j’ai honte.



*



Le soleil brille, le vent est juste comme il faut. Je suis très concentré, il ne faut pas que je déçoive Papa. Je tiens fermement la barre d’une main et l’écoute de grand-voile de l’autre. Papa tient l’écoute de foc. Je regarde constamment la girouette en haut du mât pour bien diriger le dériveur en fonction du vent, comme il me l’a appris. C’est la première fois qu’il me laisse barrer. Je suis un grand maintenant, je barre comme Papa. Il me regarde, il est fier de moi.



*



Le sourire d’Isabelle.



*



Mamie m’attend sur le seuil de la porte. Elle prend mon cartable et me fait un gros poutou. Elle sent bon Mamie. Elle sent comme les gâteaux qu’elle me prépare pour le goûter. Des fois elle sent la cannelle, d’autres fois le chocolat ou la fraise. J’adore les gâteaux de Mamie. C’est le paradis chez Mamie après l’école.



*



Bon sang, courage, allez vas-y ! Si je reste là à attendre, le slow va se terminer et ce sera foutu. Il est déjà onze heures, je dois rentrer avant minuit, je n’ai plus de temps à perdre. Personne ne l’a encore invitée, c’est maintenant ou jamais !



Je mets mes mains sur sa taille, il ne faut pas l’effaroucher. Je fais attention à bien être en rythme avec la musique et à ne pas lui marcher sur les pieds. Je me rapproche doucement d’elle, l’air de rien. Mes mains glissent vers son dos, je l’enserre maintenant. Oh, je sens ses seins contre ma poitrine ! C’est tout doux. Allez, vas-y, lance toi ! J’approche mes lèvres des siennes. Elle me regarde. Je sens le rouge me monter aux joues, je transpire. Plus qu’un centimètre, j’avance mon visage. Elle colle ses lèvres sur les miennes, elle ouvre sa bouche. Je sens sa langue dans ma bouche ! Je bande ! Il ne faut pas qu’elle s’en rende compte, je décolle mon bassin du sien. Que c’est bon son corps contre le mien, sa langue sur la mienne !



*



Le rire d’Anna.



*



Des filles sortent en pleurs, d’autres sautent au cou de leur copain ou de leurs parents. Les mecs sont moins expressifs. J’ai une grosse boule dans le ventre. Il faut que je rentre dans ce hall moi aussi, il faut que j’affronte mon destin. Je joue des coudes pour arriver aux tableaux d’affichage. À gauche les listes de reçus, au milieu le repêchage, à droite les recalés. La boule durcit dans mon ventre quand je m’approche des tableaux de gauche. Je bouscule ceux qui sont devant moi pour mieux voir. Je cherche mon nom. Mais pourquoi y a-t-il autant de noms sur cette liste ? Ce n’est pas bon signe, ils ne vont pas le filer à autant de monde. Pousse-toi, machin, ma lettre est devant toi, tu m’empêches de voir. J’y suis ! Mon nom est sur cette putain de liste ! Putain, je l’ai ! À moi les études ! Samba, fiesta, oupla oupla !



*



Elle m’a souri ! C’est à moi qu’elle a souri ! La vie est belle !



*



Il fait chaud sous cette tente, incroyablement chaud. Et c’est tout petit, on arrive à peine à se tourner. Mais ce n’est pas grave, elle est venue, elle est là. Elle a dit oui. Et maintenant elle enlève son T-shirt. Elle a un joli soutien-gorge en dentelle. Elle retire sa jupe. Elle me regarde. Je me déshabille à mon tour. Elle dégrafe son soutien-gorge, ses seins apparaissent. Que c’est beau des seins ! Je me débarrasse de mon caleçon pour l’encourager à continuer. Je bande à éclater. Elle s’allonge, fait glisser sa culotte le long de ses jambes et me la jette. Je vois son sexe, enfin ! Putain que c’est bandant ! Je m’allonge entre ses cuisses. Elle attrape ma verge d’une main et la guide. C’est tout mouillé. J’appuie mon bassin. Je sens ses chairs s’écarter sans résistance, je m’enfonce dans sa chaude douceur. C’est trop bon. Je pénètre une femme, enfin ! La jouissance arrive, je ne peux pas la retenir, j’explose de plaisir.



*



Un ange ! C’est un ange qui vient de faire son apparition, déclenchant un coup de tonnerre dans mon cœur. C’est donc elle Isabelle, la fille dont on m’a tant parlé. Elle est encore plus belle que je l’imaginais. Je suis amoureux. Quoiqu’il arrive, qu’elle m’aime ou pas, je serai toujours amoureux de cette femme.



*



Le poignard glacé qui s’enfonce dans mon cœur. C’est un cancer, monsieur, taux de survie à cinq ans nul.



*



Nous marchons main dans la main. La chaleur écrasante de la journée a laissé place à la douce fraîcheur du soir. Nous avons passé l’après-midi à faire l’amour passionnément dans notre chambre d’hôtel. La chaude lumière du soleil couchant baigne Florence d’une atmosphère romantique. Isabelle m’aime. Rien ne peut être plus beau au monde que cet instant.



*



J’ai froid, j’ai terriblement froid en moi. Je ne sens plus mon corps. Il doit commencer à pleuvoir, j’entends le bruit des gouttes sur les parapluies qui s’ouvrent mais je ne sens rien. Tout est vide, désespérément vide, et gris. Papa se tient devant moi. On dirait un vieillard. Je n’avais jamais remarqué qu’il était devenu vieux. Je le regarde s’avancer d’un pas mal assuré. C’est mon tour, je le suis. Je prends la rose qu’on me tend. Encore un pas. Je la jette au fond du trou. Plus rien ne sera comme avant. Maman je t’aime.



*



La tension accumulée pendant la dernière heure, au terme d’une nuit blanche ponctuée de moments d’inquiétude, se libère d’un coup en un tsunami d’émotions auquel rien ne peut résister. Je pleure, je pleure sans pouvoir me contrôler, je pleure sans honte. Je n’ai jamais rien vécu d’aussi intense, un moment qui restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Je ne vois plus rien à travers mes larmes. Je flotte sur un nuage de bonheur pur.



Il me semble que quelqu’un a parlé.



Je passe les essuie-glaces sur mes yeux et m’empare de l’objet que je vois maintenant.



J’actionne la paire de ciseaux. C’est dur, j’appuie un peu plus. Le cordon finit par céder.



Je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie. Tu es belle Anna ! Je t’aime, ma fille.



*



Une femme sur la route.




ooo000ooo







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n° 13349Le mariage de Zara05/07/09
La Sauvageonne Kanouri
critères:  fh fellation pénétratio -amourcach -prememois
17290 caractères
Auteur : Annie-Aime

Cette année-là, Martin Luther King recevait le prix Nobel de la Paix et Hamani Diori présidait encore la République du Niger, nouvellement indépendante depuis presque quatre ans, mais ceci ne m’importait pas plus que cela. D’ailleurs, je ne connaissais aucun de ces deux types et, à ce moment-là, j’aurais pu jurer en toute bonne foi n’en avoir jamais entendu parler.


De nos jours, pas un de mes jeunes compatriotes ne peut imaginer dans quel dénuement nous vivions alors. Quant aux occidentaux, n’y pensons même pas, ils ne pourront jamais concevoir comment était la vie dans ces régions paumées d’Afrique, presque totalement isolées du monde. Nous n’avions rien, pas de poste et télégraphe, pas de téléphone, pas de journaux et à plus forte raison pas de TV.


Erreur ! Le chef du village possédait une radio mais celle-ci ne fonctionnait que très rarement car les piles étaient chères et ne duraient pas longtemps. Au demeurant, l’écoute était exclusivement réservée aux hommes quand ils se réunissaient le soir sous l’arbre à palabres. Pour autant, la vie n’était pas triste. Nous avions nos joies et nos peines autant que d’autres mieux nanties.


Dans ce temps-là, j’étais une jeune fille qu’on disait alerte et j’habitais chez mes parents, une case nichée au beau milieu d’un village, perdu dans la partie nord-ouest du bassin sédimentaire du lac Tchad. Lequel village était distant de trois heures à pied de Nguigmi, une grosse bourgade où j’accompagnais parfois ma mère pour vendre des produits au marché.


Nguigmi est une agglomération sise aux confins du désert du Ténéré, c’est un nœud de trafics vers la Libye, le Tchad et le Nigeria. J’aimais m’y rendre et découvrir ces mille choses de la modernité qui m’émerveillaient. C’est à Nguigmi que je vis mes premiers blancs, ces extraterrestres bizarres autant que rares.



C’est également à Nguigmi qu’un commerçant haoussa me remarqua. Il est vrai que mon corps prenait des formes de nature à susciter les convoitises masculines. Les vieilles au village me prédisaient des aptitudes et naturellement on me promettait une nombreuse progéniture, comme il se doit quand on a de si belles prédispositions.



Ces dames s’exprimaient à peu près dans ces termes, avec des propos dont la coloration productiviste ne faisait que refléter la préoccupation de notre petite communauté. Nous, les femmes, étions d’abord des vaches à lait. Rares étaient les hommes qui gardaient une épouse stérile. Celle-ci était le plus souvent répudiée dans l’année si l’union menaçait d’être inféconde.


Quoi qu’il en soit, le commerçant haoussa avait tôt fait de faire affaire avec mon père et, dès lors, je lui fus promise. C’était une échéance inéluctable que j’appréhendais depuis des mois. D’ailleurs toutes les amies de mon âge étaient déjà mariées. Parmi les jeunes filles pubères du village, il n’y avait plus qu’Aïssatou et moi qui ne l’étions pas mais le père de mon amie possédait beaucoup de terres, des vaches et autant de chamelles que les doigts des deux mains et pleins de greniers remplis d’épis de mil et de sorgho tandis que ma famille était pauvre.



La cérémonie était prévue à la suite de l’Aïd el-Kebir, la grande fête du sacrifice, ce qui me laissait quelques mois pour me faire à l’idée et me résigner à l’immolation.



ooo000ooo



Du jour où je connus ma destinée, la colère ne me quitta plus. J’en voulus à mon père et à la terre entière mais chez nous il n’est pas convenable ni admissible de se rebeller contre ses aînés, si bien que je tus mon ressentiment. C’est à cette époque que j’eus mon premier amant, mais je fautai assez innocemment, sans bien me rendre compte.


Abdul était l’épicier du village mais son talent rhétorique tenait de la magie. Ce type était bien le seul qui pouvait me dérider en ces temps de morosité. Il n’esquivait pas pour autant les sujets scabreux et évoquait sans barguigner la perspective de mon prochain mariage. Il en plaisantait même et, comble du paradoxe, je parvenais à en rire. Mais avec lui, je basculais en un clin d’œil de l’humeur la plus maussade à l’hilarité la plus débridée.


À n’en pas douter, le diable était l’allié d’Abdul, lequel endormait ma lucidité au point que je me montrais exagérément perméable à la dialectique fallacieuse de ce don juan invétéré.



L’offre était d’autant plus alléchante qu’auparavant, le bougre avait pris soin d’apaiser mes craintes. Ce saligaud m’avait convaincue que l’exercice, à la manière dont il entendait pratiquer, était parfaitement infécond et tout à fait inoffensif pour ma virginité.


Certes, j’étais sotte et naïve au point de croire n’importe quoi. Pour comprendre ma crédulité, il faut imaginer la jeune sauvageonne que j’étais alors. Comme la plupart des femmes kanouri dans ces années-là, j’étais totalement analphabète, absolument inculte, foncièrement frustre et de surcroît, pour l’occasion, profondément contrariée.


Certains nous croyaient un peu arriérés mais il n’en était rien. C’est seulement que le petit groupe ethnique des Kanouri présent dans la région du lac Tchad et dont je ressors directement de par mon lignage paternel autant que maternel, se terrait dans des coins pas possible, oubliés des dieux, loin des grandes voies de communication. Bah ! Qu’importe !


Sans surprise, la tentation fut la plus forte. Abdul et moi-même tombâmes d’accord et convînmes des modalités de la réalisation, laquelle s’emmancha dans la foulée. Je relevai mon pagne et pris la position que mon mentor me recommandait, couchée à plat ventre sur un sac de mil et la lune bien exposée. Son sexe était très dur, il tâtonna un instant avant de trouver sa voie.


Ce sagouin blessa mon périnée. Il me fit mal, très mal, et la souffrance fut encore plus cuisante quand sa verge pénétra mon vagin. Je hurlai et tentai de me dégager mais le boutiquier maintint solidement la prise. Il garda la position et resta immobile, le temps que je me calme. Après un moment, mon supplice devint supportable, je relâchai mes muscles et cessai de crier. Abdul profita de l’accalmie pour reprendre en douceur et dès lors, la douleur était beaucoup moins terrible et même très tolérable.


Le sexe du mâle emplissait mon ventre tandis que le gras de son bide battait contre mes fesses. D’étranges sensations bouleversaient mes entrailles, ce n’était pas l’extase, loin de là, mais pas désagréable non plus. Le phallus trouvait sa place dans mes chairs. Il fouillait, palpitait, tressautait, crachait. Cette turgescence extrêmement raide qui s’octroyait droit d’entrée dans les tréfonds de mon intimité, me déconcerta assez, au point que je mobilisai tout mes sens et gardai l’affût pour mieux comprendre le phénomène.


Ce jour-là, je quittai la boutique, l’entrejambe passablement souillé. Du sang et du sperme poissaient mes cuisses mais je n’en avais cure, moins soucieuse d’hygiène que de mes paquets tout neufs, pleins de biscuits dont je me régalais par avance. Je mangeai tout, seule et d’une seule traite, de peur d’être surprise en possession d’une friandise aussi compromettante. La gourmandise aidant, il y eut d’autres fois où je me prostituais de la sorte.


Cela devenait même une habitude agréable. L’intromission n’était plus du tout douloureuse et je m’adonnais à la gymnastique avec de plus en plus d’entrain. Quand le boutiquier me prenait, ce qu’il faisait toujours par derrière, un instinct viscéral faisait que j’accompagnais de mon mieux la quête masculine. Mes ardeurs n’étaient pas feintes et mon assiduité était irréprochable parce que je prenais un réel plaisir dans ces rapports. Je crois bien que j’aurais laissé faire l’épicier même s’il ne m’avait plus récompensée.


À la période de soudure, les sacs de mil devenant rares dans l’arrière boutique, nous optâmes pour une pile de sacs de farine qui s’avéra un accessoire tout aussi commode pour notre exercice. L’important était que l’appui me donne une position confortable et que mon bassin soit à bonne hauteur pour que mon partenaire me pénètre commodément.


Incidemment, c’était sur ces satanés sacs de farine que je forgeais ma volonté de m’instruire, laquelle naissait certains jours quand j’ahanais distraitement tandis que les hiéroglyphes que je ne savais pas déchiffrer, s’étalaient sous mon nez. Cependant, ce choix des sacs de farine avait aussi des inconvénients et notamment celui d’être très farineux. Ceux qui fréquentent les fournils sauront quel était mon problème, tant et si bien que je préférais finalement me déshabiller entièrement préalablement à nos rapports, pour épargner mes nippes et ultérieurement, ne pas prêter à soupçons.


Le déshabillage en soi n’était pas extraordinaire ni bien difficile vu que mes seuls vêtements étaient un vague tee-shirt et le pagne qui ceinturait mes hanches. Chez nous, les culottes et les soutien-gorge n’étaient pas des lingeries très usitées et en tout cas, je n’en usais pas en ce qui me concerne. Pour autant, nous avions nos pudeurs, on ne s’exhibait pas à tout propos. Néanmoins j’aimais assez me dénuder devant Abdul, mais avant tout, c’était l’étincelle que j’entrevoyais dans son œil, qui me ravissait.


Je retrouvais cette lueur quand je me redressais après qu’il ait éjaculé. La farine dessinait des arabesques étranges sur mon épiderme, lesquelles contrastaient comiquement avec mon teint d’un noir des plus purs. L’œuvre aux contours chaque fois plus fantasques et ces contrastes de couleurs, nous amusaient toujours. Dans ces moments, l’œil d’Abdul brillait de nouveau de cette manière mystérieuse qui m’enchantait tant. Il m’aidait à me débarrasser de ces décorations fantaisistes.


Sa main s’attardait davantage et se montrait plus tendre tandis qu’il abordait mon ventre ou mes seins, et il ne dédaignait pas de s’égarer sur mes fesses s’il n’avait plus rien à nettoyer. Ces attentions m’émouvaient terriblement et faisaient naître chez moi des sensations curieuses. Il arrivait parfois que nous nous accouplions de nouveau. Dans ces cas-là, je reprenais la position.


Certes, mon boutiquier chéri manquait diablement d’imagination et je n’osais pas moi-même déborder du cadre tracé parce que je croyais dur comme fer que le respect de la procédure était le meilleur garant de ma virginité. Mais comment ai-je pu être autant crédule ! Ce sujet alimente encore ma perplexité alors que des dizaines d’années ont passé.


S’il n’était pas question d’explorer le Kamasoutra, il arrivait pourtant qu’on varie les gâteries. La première fois est survenue ce jour où je m’extasiais de la puissance des attributs masculins. Mes connaissances en la matière étaient des plus basiques et Abdul, lui-même, ne les exhibait pas plus que nécessaire. Sans doute était-ce pour cela que ma curiosité était en éveil, toujours est-il que je m’empressais avec une fringale non dissimulée quand le destin me donnait l’opportunité d’avoir la paire de couille bien en main. Inutile de m’étendre plus qu’il n’est besoin, disons que j’étudiais en détail cet appendice époustouflant, tant et si bien que mon partenaire m’invitait à poursuivre l’analyse et même à goûter, mais moi j’avais des réticences à le faire.



Ce jour-là, nos rapports tournèrent courts. Le lendemain, l’affaire se présenta sous un meilleur angle. Monsieur avait soigneusement récuré le matériel et il tint absolument à ce je fasse la revue de détails. Mon partenaire se faisait délicat et même un peu coquet, il s’était manifestement parfumé. Des senteurs fort agréables titillèrent mes narines tandis qu’il baladait son engin sous mon nez. Bien entendu, je n’avais plus de raison de me défiler et j’exécutai scrupuleusement les directives du maître. C’est ainsi que j’appris à tailler une pipe. Les fois suivantes, j’améliorais quelque peu la technique autant que ma pratique.


Comme de juste, une meilleure prestation appelle une meilleure rémunération. De ce point de vue aussi, j’étais gâtée, l’épicier donnait de plus en plus. En vérité je n’étais pas étrangère à cette heureuse évolution. Au départ, je m’en tins au contrat puis, la chose et l’auteur me devenant familiers, mon goût du jeu prît le dessus si bien d’ailleurs que j’asticotai gaillardement mon lascar. Le loustic cédait chaque fois davantage sans vraiment résister ce qui ne laissait pas de m’étonner et ce qui m’émerveillait aussi. Dans le même temps cela m’encourageait à poursuivre, parce que mon jeu n’y trouvait pas son compte, ni sa limite.


Naturellement, une telle mansuétude renforça mon enthousiasme quant à ce qui concernait ma relation avec le boutiquier. Je me fis plus chatte, plus exigeante, plus assidue. C’était le bonheur et l’opulence. Malheureusement la prudence m’imposait une certaine discrétion et pour cela je ne pus pas, autant que je le voulais, faire profiter ma famille de toutes ces bonnes choses que j’avais à foison.


Je me consolais malgré tout car, dans le même temps, mes parents et la fratrie connaissaient aussi l’euphorie, parce qu’entretemps mon promis avait versé la dot. D’un seul coup, le troupeau du paternel avait doublé mais ne voilà-t-il pas que le père s’est mis à perdre la boule, il n’arrêtait plus de compter et recompter les têtes de bétail à longueur de journée, et aussi la nuit, tant il n’en croyait pas sa fortune.


Outre les vaches, le futur époux avait aussi fait livrer deux magnifiques chamelles, trois ânes, plusieurs pièces de tissu, une charrue moderne, des ustensiles de cuisine, dix sacs de grains, deux d’oignons, un de tomates séchées, de la farine, de l’huile et pleins de colifichets lesquels, soit dit en passant, firent le bonheur des frangines et des frangins.


De mémoire d’anciens, on n’avait jamais connu une dot si fastueuse mais la performance ne me réjouissait pas du tout. Au contraire, l’approche de l’échéance ravivait ma terreur et j’exhumais de vieilles superstitions pour exorciser mes frayeurs.



Face à tant d’incompréhension, je partis me réfugier chez Abdul et pour l’occasion, explorai une idée qui me trottait dans la tête.



Je crois bien que c’était ce jour que je devins une femme et pas seulement au sens physiologique du terme. Ça fait mal, très mal. Je l’aimais ce con. Mon univers tout entier se dissolvait dans le néant. J’ai fui en pleurant. Je courus longtemps au hasard dans la brousse. Les pythons et les vipères à cornes n’avaient qu’à bien se tenir.



ooo000ooo



Mon idylle plutôt décevante se termina peu de temps après cet épisode mémorable. Les ragots commençaient à circuler dans le village et ma réputation n’en sortait pas grandie mais ce n’était pas encore le pire. Il devint vite évident que j’étais enceinte. Du jour où mon état fut connu des parents, le ciel me tomba sur la tête.


Le père remboursa la dot comme il put, jusqu’au dernier cent, et il dut pour cela prélever sur son propre troupeau pour compenser la déperdition. Quand à Abdul, bonsoir ! Le faux jeton m’ignorait ou refusait de me recevoir. C’était la misère et, pour faire bon compte, ma honte rejaillissait sur la famille.


Je fus expédiée chez une tante, une sœur à ma mère, laquelle était mariée à un fonctionnaire de police affecté dans une petite localité proche de Diffa, la préfecture du département.


Adieu l’insouciance ! Adieu la petite sauvageonne innocente !


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n° 13357Quadrumane assoiffé de sexe15/07/09
Causerie sans culotte
critères:  fh cunnilingu 69 pénétratio fdanus
12889 caractères      
Auteur : Bonobo      Collection : Concours Sexe Brut



… ENTRACTE…






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n° 13365Zébulon19/07/09
X-Filles
critères:   pastiche humour -humour
21102 caractères      
Auteur : Zébulon

Le téléphone portable posé sur la table de nuit se mit à sonner. La femme dans le lit grommela, ouvrit un œil pour regarder l’heure, grommela de plus belle et vérifia le nom qui s’affichait sur l’écran du téléphone. Bien sûr, il n’y avait que lui pour appeler à trois heures du matin. Elle décrocha.



L’agent Culley s’extirpa de son lit en maugréant. Trois ans qu’elle supportait les facéties de l’agent Moulderch ! Cela faisait trois ans que le directeur adjoint Skipper l’avait nommée au département des Affaires Cassées pour le seconder. Elle s’était rapidement rendu compte qu’il était complètement baisé de la caisse, le pauvre garçon. Il lui parlait sans arrêt du con Plaw et des petits hommes verts. Elle n’avait jamais compris qui était ce Plaw ni pourquoi Moulderch le trouvait con. Il ne lui avait fourni en guise de réponse à ses questions que des explications incohérentes qui lui avaient rapidement collé la migraine. Or la migraine ce n’est pas bon pour le teint, elle l’avait lu dans Women Today. Elle s’était donc résolue à ne plus essayer de comprendre les élucubrations de son équipier. Pas question de mettre en péril son pouvoir de séduction à cause des délires d’un barjot !


Elle avait pensé plus d’une fois demander sa mutation. Oui mais voilà, tout débile qu’il soit, l’agent Moulderch avait une gueule d’ange et un cul à tomber par terre. Elle restait donc à ses côtés en rêvant d’arriver enfin à le mettre dans son lit. Le règlement intérieur de l’Agence interdisait les rapports entre collaborateurs. Et malgré les tentatives répétées de l’agent Culley, l’agent Moulderch faisait montre d’une conscience professionnelle à toute épreuve. Il bafouait pourtant allègrement d’autres aspects du règlement. Elle ne désespérait pas de l’amener à enfreindre cette règle-là aussi.


Elle jeta un coup d’œil à son lit défait sur lequel aucun homme n’était allongé. Elle soupira en pensant à toutes les nuits solitaires qu’elle avait passées à se masturber en pensant à son beau petit cul. Le rythme de travail effréné que lui imposait Moulderch ne lui laissait pas le temps de faire des rencontres. Il était le seul homme dans son univers, le seul auquel elle rêvait. Son ventre lui faisait parfois mal à force d’être vide. Elle avait envie de ce tordu. Cette attente n’avait qu’assez duré. Il faudrait qu’il la baise ou qu’elle parte. Elle prit la décision que ce serait leur dernière affaire. Soit ils couchaient ensemble avant ce soir, soit elle claquait la porte des Affaires Cassées.


Sa résolution lui donna une nouvelle motivation. Elle enfila rapidement culotte et soutien-gorge puis choisit son tailleur le plus sexy, celui avec le bas le plus court et le haut le plus échancré. Elle vérifia l’effet produit dans son miroir. Bandante ! Elle se trouvait bandante. Elle était particulièrement satisfaite de sa nouvelle coupe, un carré plongeant, qui mettait bien en valeur la blondeur de ses cheveux et lui donnait l’air d’une intellectuelle. Elle se demanda un instant si elle ne devrait pas porter des lunettes. Beaucoup d’hommes apprécient les femmes à lunettes. Elle remit cette réflexion à plus tard et se dirigea vers la porte de son appartement. Une idée lui traversa l’esprit et elle s’arrêta net. Elle retira sa culotte qu’elle jeta sur le lit. À nous deux Moulderch !



ooo000ooo




L’agent Moulderch faisait les cent pas dans son bureau. Il avait l’intuition que cette affaire allait être décisive dans la découverte de la vérité. Il savait que les extra-terrestres avaient atterri et que le gouvernement dissimulait cette information au nom d’intérêts militaro-financiers. Il le savait car il avait été témoin de Leur apparition. La scène était gravée à tout jamais dans sa mémoire, il la revivait toutes les nuits depuis toutes ces années. Il ne se rappelait de rien d’antérieur à cet événement, comme si Ils avaient effacé sa mémoire, preuve supplémentaire de Leur existence et de Leur pouvoir.

Il était alors adolescent, sa sœur jouait dans sa chambre. Tout à coup une lumière blanche aveuglante avait envahi la pièce. Et dans le halo lumineux il avait vu sa sœur s’envoler et disparaître. Dès lors il s’était juré de n’avoir de repos que quand il l’aurait retrouvée.


Pour cela il fallait qu’il prouve l’existence des extra-terrestres. Il lui fallait des preuves. Mais il lui fallait du temps pour les chercher et les rassembler. Il avait donc créé cinq ans auparavant le département des Affaires Cassées pour traiter les dossiers dont plus aucun autre service ne voulait. Cette activité lui offrait une couverture idéale pour mener la seule enquête qui l’intéressait. Les deux premières années avaient été difficiles, il manquait de temps pour tout analyser. Il avait demandé des ressources supplémentaires. Cela faisait donc trois ans qu’on lui avait adjoint l’agent Culley. Et cela faisait trois ans moins deux jours qu’il la surnommait l’agent Boulet.


Mais heureusement il avait trouvé un allié précieux dans sa quête de la vérité, un informateur qui se faisait appeler l’Homme à la pipe. Il lui avait révélé des noms, donné des descriptions physiques des membres de l’Organisation. Leurs rendez-vous se déroulaient toujours dans des lieux sombres mais une fois, malgré les précautions que prenait son indicateur, il avait réussi à voir son visage. Celui-ci était désormais gravé aussi dans sa mémoire.



ooo000ooo





L’agent Culley emboîta le pas de Moulderch qui dévalait déjà l’escalier menant au parking.



Moulderch regarda rapidement autour d’eux d’un air soupçonneux et murmura.



Devant le regard interrogateur de son équipier, Culley s’excusa d’un air penaud.



Après un rapide aller-retour pour récupérer les objets en question, les deux enquêteurs s’engouffrèrent dans leur voiture. Moulderch démarra en trombe.



Culley pensa que ça y était, les discours incohérents le reprenaient. Elle fit celle qui n’avait pas remarqué et ne chercha pas à s’expliquer. Moulderch reprit :



Culley prit sur elle pour rester calme. Elle demanda d’une voix posée.



Culley soupira intérieurement et renonça à poser d’autres questions, comme à chaque fois.

La voiture s’engagea à vive allure sur les petites routes, conformément aux recommandations de l’Agence qui les trouvaient plus difficiles à surveiller par les ennemis que les autoroutes. Culley réfléchissait à son objectif de la journée et aux moyens de l’atteindre. Elle pensa au petit cul musclé de Moulderch qu’elle avait encore eu tout le loisir de mater lors de leur descente de l’escalier quelques minutes plus tôt. Une association d’idées lui fit se rappeler qu’elle ne portait pas de culotte. La solution lui apparut comme une évidence.



La jeune femme abaissa le dossier, s’étendit et mit les pieds sur le tableau de bord. Ce faisant, elle ondula discrètement du bassin pour faire remonter sa jupe le long de ses cuisses. Elle ferma alors les yeux et fit mine de s’endormir pour laisser à son partenaire tout loisir de plonger son regard entre ses cuisses. Le fait de l’imaginer lui reluquer la foufoune lui fit monter la salive aux lèvres, qu’elle exposa encore un peu plus dans l’espoir de lui communiquer leur excitation. Elle laissa ses pensées vagabonder dans un kaléidoscope de petits culs musclés, de mains expertes et de sexes dressés. Elle perdit toute notion du temps quand soudain…



Elle ouvrit les yeux pour constater que le jour se levait et qu’une épaisse fumée blanche s’échappait du moteur. Moulderch se gara sur le bas-côté.



Culley sortit de la voiture, farfouilla dans le coffre puis ouvrit le capot. Elle vint se placer côté conducteur et dans un mouvement savamment calculé, elle remonta sa jupe tout en se penchant vers le moteur. De là où il était, Moulderch ne pouvait pas ne pas avoir une vue imprenable sur son cul et son sexe toujours luisant. Si avec ça il n’avait pas une trique d’enfer, elle n’avait plus qu’à se faire nonne ! Elle prit son temps pour remplir le réservoir puis revint triomphalement s’asseoir sur le siège passager. Elle regarda subrepticement l’entrejambe de son équipier mais les pans de sa veste lui masquaient ce qui pouvait être intéressant.

Moulderch remit le moteur en marche et repartit sur les chapeaux de roue. Ils n’avaient pas parcouru cinq cents mètres lorsqu’une odeur d’huile brûlée envahit l’habitacle, promptement suivie par le dégagement d’une fumée jaunâtre. Le conducteur stoppa à nouveau le véhicule.



Les deux agents sortirent du véhicule. Moulderch ouvrit le capot. Culley désigna le bouchon en question, satisfaite qu’il puisse en constater l’existence.



Moulderch fut parcouru d’un frisson d’horreur et d’une furieuse envie de meurtre lorsqu’il vit le bouchon marqué OIL tourné à 180 degrés. Il ne put se retenir de lâcher :



Moulderch résista à l’envie de lui coller la tête dans le moteur et de refermer violemment le capot. Quelques secondes lui furent nécessaires pour retrouver un semblant de calme et commencer à analyser la situation.



La main gauche de Moulderch fut juste assez rapide pour retenir son bras droit qui allait partir avec force. L’agent Culley regarda autour d’elle. Son semi sommeil lui avait enlevé toute notion de la distance parcourue. Elle demanda.



L’agent serra très fort les poings, très longtemps. Il se calma en énumérant en pensée tous les petits noms dont il l’affublerait avec délectation le jour où il n’aurait plus besoin d’elle, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui.



Les deux enquêteurs se mirent en route, Culley marchait derrière en faisant bien attention de ne pas trop crotter ses jolis escarpins et en passant régulièrement une main dans sa chevelure pour essayer de rétablir la coiffure qui lui avait coûté une bonne poignée de dollars. Tout en cheminant elle pensa que la situation ne pouvait pas être meilleure. Là, perdus tous les deux en rase campagne, c’était comme s’ils étaient seuls au monde sur une île déserte. Et chacun sait qu’aucun homme ne se refuserait à la seule femme sur terre. Elle fut tirée de ses pensées par les exclamations du seul homme sur terre.



Moulderch se mit à courir. Culley se résigna à enlever ses chaussures qui commençaient à lui faire mal et le suivit. Ils arrivèrent bientôt dans ce qui était plutôt un gros village que réellement une ville. Les deux équipiers avisèrent en même temps un garage.



Ils s’avancèrent de concert. Au moment de franchir la porte, Moulderch s’immobilisa et saisit le bras de sa partenaire.



Il sentit immédiatement que son destin l’avait rattrapé. Son intuition de ce matin était juste, cette affaire était bien décisive dans sa recherche de la vérité. Il prit une grande respiration et emplit en même temps son ego de la certitude d’œuvrer pour le bien de l’humanité. Ils passèrent la porte.


Le sol se déroba alors sous leurs pieds, les précipitant sur un toboggan qui, quelques mètres plus bas, se divisa en deux branches. Les deux agents se retrouvèrent séparés.



ooo000ooo




L’agent Culley se réveilla avec une grosse bosse sur la tête et une épouvantable migraine. Elle pensa immédiatement à son teint qui allait devenir blafard. Elle se releva douloureusement et jeta un regard circulaire autour d’elle. À trois mètres au-dessus d’elle se terminait le toboggan qui l’avait amenée là. Elle comprit la raison de sa bosse et de ses douleurs, la chute avait dû être brutale. Elle se trouvait dans un couloir sombre. Elle se résolut à avancer. De toute façon le mur derrière elle l’empêchait de faire autre chose.


Tout à coup elle se trouva nez à nez avec deux superbes jeunes femmes. Elle ne les avait pas vues arriver, mais elle n’était pas sûre d’avoir recouvré toutes ses facultés. Les deux créatures prirent la parole.



Culley se livra à une rapide inspection mentale de leurs mérites comparés à toutes les trois et conclut que les deux bombes étaient nettement mieux roulées qu’elle. La moutarde lui monta au nez.



Les deux jeunes femmes affichèrent un air étonné puis se concertèrent dans une langue étrange. Les mots n’étaient pas compréhensibles mais le ton employé ne laissait aucun doute sur le fait que l’une invectivait l’autre. Finalement celle qui s’était présentée comme Juliette dit :



Aussitôt les deux nymphes s’évanouirent dans un nuage de particules lumineuses tourbillonnantes.



L’agent Culley continua à progresser le long du couloir sans porte. Elle déboucha dans une vaste salle, desservie par un autre couloir parallèle au sien. L’agent Moulderch en arrivait au même instant.



Après avoir vérifié qu’ils étaient tous deux en bonne santé, Moulderch reprit :



Culley se garda bien de poser de nouvelles questions sur Plaw, échaudée par ses tentatives précédentes. Les enquêteurs continuèrent à progresser dans les méandres de la base. Ils arrivèrent dans une immense salle emplie de colonnes corinthiennes, au bout de laquelle se trouvait une lourde porte. Deux hommes faisaient les cent pas devant elle. Moulderch les reconnut d’après les descriptions que lui en avait données l’Homme à la pipe. Les agents se dissimulèrent derrière une colonne.



Moulderch réfléchissait au modus operandi à adopter.



Ils se séparèrent aussitôt et mirent à profit l’abri des multiples colonnes pour progresser discrètement jusqu’à leur cible. Culley n’était plus qu’à deux mètres de Han. Elle surgit promptement et leva haut sa jupe. Han écarquilla les yeux en découvrant le sexe de l’agent. Celle-ci profita à la fois de la surprise provoquée et de sa liberté de mouvement pour lui balancer violemment son pied droit dans l’entrejambe. Le gardien poussa un grand Han ! et s’effondra au sol dans un bruit sourd. Culley eut quelques secondes de pitié en comprenant son surnom mais bien vite sa fierté reprit le dessus.



Mais sa joie fut de courte durée. Moulderch avait eu moins de succès qu’elle. Maître lui faisait une clé au bras qui lui interdisait tout mouvement. Il ouvrit la porte du Laboratoire et le jeta dedans. Culley battit en retraite derrière la première colonne.


Moulderch se releva en frottant son bras douloureux. La pièce était plongée dans une semi-obscurité qui l’empêchait d’en définir les contours. Soudain une voix s’éleva.



L’agent reconnut immédiatement la voix. L’Homme à la pipe ! Celui-ci s’avança de telle sorte qu’il devint visible.



Les yeux de l’agent s’étaient habitués à la pénombre. Il découvrit une multitude de coussins posés à même le sol. Il en choisit un et se laissa choir.



L’Homme à la pipe se jeta sur Moulderch et lui arracha pantalon et caleçon. Il approcha sa bouche avide du sexe de l’enquêteur et y posa ses lèvres. Immédiatement la verge se gonfla et fut happée par la bouche gourmande. Une douce lumière blanche commença à envahir l’esprit de Moulderch.


Soudain on entendit un Han ! suivi d’un bruit sourd. Quelques secondes plus tard un Outch ! suivi d’un bruit mat résonna. La porte s’ouvrit sur une Culley rageuse. En découvrant la scène qui se déroulait elle se précipita sur l’Homme à la pipe dont elle tira la tête en arrière pour libérer Moulderch. Ce dernier réagit violemment.



Culley comprit soudainement pourquoi trois ans d’aguichage intensif n’avaient donné aucun résultat. Son monde s’effondra. Elle s’enfuit en pleurs et se laissa tomber dans l’angle le plus éloigné de la pièce. Entre ses sanglots elle crut distinguer un bruit. Elle tendit l’oreille. Une petite voix chevrotante répétait sans arrêt.



Elle se pencha pour en découvrir l’origine. Elle vit un doigt de belle taille se tendre vers elle. Après trois ans d’abstinence, elle décida que cela ferait l’affaire.




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Erotisme torride

Tendre Amour

Bon Scénario

Belle Ecriture

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n° 13370Pervenche M25/07/09
L'intrus
critères:  fh inconnu vacances amour vengeance intermast pénétratio policier fantastiqu -fantastiq -amourdram -occasion
63697 caractères
Auteur : Pervenche M

[…] Ah ! Le salaud ! L’immonde salaud !

De lui, j’aurais cru beaucoup de choses, j’en aurais imaginé d’autres, mais pas celle-là ! Qu’il me trompe, oui, j’y avais parfois pensé, mais je m’étais entêtée à me répéter qu’il était bien trop lymphatique pour passer à l’acte. N’était-ce pas moi qui l’avais dragué, je me demande à présent pourquoi, au cours de ce fameux « quart d’heure américain » ?

Le fumier ! Me tromper avec la voisine ! Avec une autre, je ne dis pas, mais avec celle-là… Ce thon, ce cageot, ce boudin ! Mais tout compte fait, ça ne m’étonne pas tellement. Elle était tout près, cette catin ! À portée de main et du reste. Juste un étage à monter pour la monter !


Il n’avait même pas essayé de nier, ce goujat libidineux. Il n’avait pas fait mine d’éprouver la plus petite parcelle de remords. Toute honte bue, il m’avait seulement regardée d’un air de défi, bien campé dans ses mules et le « marcel » tendu sur le bide :


  • — Va t’faire foutre !

Comme j’avais la rage au ventre, j’y suis allée immédiatement. Je dis « immédiatement », mais ça n’a pas été si simple ni si rapide, loin de là ! Mais puisqu’il me trompait, je pouvais le tromper moi aussi, cet ignoble individu ! Et tout de suite. Sans gamberger. En tout cas, pas trop. Mais je ne pouvais quand même pas débarquer au bistrot du coin et dire à un client : « baisez-moi, c’est pour une vengeance, je suis dans mon bon droit ! »


J’ai donc réfléchi, me laissant le loisir d’imaginer avec qui assouvir ladite vengeance, et j’ai d’emblée écarté l’idée – pourtant logique – de recourir aux services du voisin. Déjà, savoir cocu ce cornichon me réjouissait particulièrement et je ne tenais pas à lui faire le plaisir de lui avouer que je l’étais moi aussi. J’ai ma fierté. De toute façon, le cocu en question étant en voyage d’affaires plus souvent qu’à son tour, il ne devait pas se gêner non plus pour tromper sa légitime au cours de ses innombrables déplacements.


J’ai consulté Zoé, une amie.


  • — T’as bien raison, m’a-t-elle dit d’emblée. Rends-lui la pareille !
  • — Quel appareil ? j’ai demandé sans rire.
  • — Non, pas l’appareil ! La pa-reil-le ! a-t-elle répondu sans rire non plus. Fais-lui le même coup !

Simplement pour expliquer que Zoé est une bonne copine, mais qu’elle n’a pas vraiment le sens de l’humour.


  • — C’est bien mon intention, ai-je assuré. Le problème est de décider avec qui !
  • — Eh ben… T’as pas un pote qui demande que ça ?
  • — Heu…
  • — Un ex, peut-être ?
  • — Tu les connais, mes ex ! Y en a même un que…
  • — Je sais ! Viens pas avec ça !

En effet. Valait mieux pas. Bon, c’était pas ma faute si Zoé avait marié Henri, un de mes ex, précisément ! Et on était quand même devenues copines, parce que quand on a ce genre de choses en commun, ça peut créer des liens. Une fois, au début, Zoé m’avait taquinée à ce sujet :


  • — C’est grâce à toi qu’il m’apprécie autant !

J’avais encaissé. Puis, très bonne joueuse, j’avais sournoisement répliqué :


  • — Tu sais maintenant de quoi j’en avais marre de me contenter !

Plutôt que d’en venir aux mains, on avait réglé le problème au kir. Depuis, on évitait ce sujet de conversation. Par égard pour notre foie et nos vaines tentatives de suivre le programme Weight Watchers®, on évitait le kir également.

Zoé a insisté :


  • — Dans tes collègues, t’en as pas un qui…
  • — Ah ! Non ! Pas question ! On mélange pas le boulot et le privé. Si jamais je couche avec Pierre, Paul ou Jacques, je m’engueulerai fatalement avec Pierre, Paul et Jacques.
  • — Faut pas te taper les trois, quand même !
  • — J’ai dit « Pierre, Paul OU Jacques » pour ce qui est de coucher, mais c’est garanti que si je franchis le pas avec un, je me brouillerai avec tous.
  • — Puisque tu le dis ! Je les connais pas, moi, Pierre, Paul et Jacques.
  • — Mais ils s’appellent pas comme ça, bordel ! C’est juste une expression que j’ai utilisée !
  • — Si tu compliques, on n’y arrivera jamais ! a soupiré Zoé.

C’est vrai qu’avec Zoé, il vaut mieux éviter de compliquer. J’ai sorti mon carnet d’adresses, ma liste de contacts de messagerie, mon répertoire GSM… On a commencé à coucher des noms sur une feuille, puis à les barrer à mesure qu’on trouvait une objection à ce que j’envisage d’en faire autant avec leurs propriétaires. […]




Les cris m’arrachèrent à mon texte et attirèrent mon regard en contrebas. Quelques jeunes descendant la rivière en kayak venaient de filer au jus. Ce n’était pas dangereux, l’eau étant bien moins profonde que le courant n’était rapide à cet endroit. Ils redressèrent l’embarcation chavirée et disparurent rapidement vers l’aval.


Les feuillets sur les genoux repliés, je me replongeai dans ma lecture un instant interrompue. Le crayon entre les doigts, j’ajoutais des remarques, soulignais des mots, en entourais d’autres… C’était mon premier roman et je pataugeais allègrement entre relectures et corrections. J’avais l’impression d’en faire trop et cette première version crachée par l’imprimante maison était en train de me le confirmer. Je biffai une phrase complète, puis un paragraphe.




[…] - Tu tiens vraiment à te venger ?


C’est cette question de Zoé qui a achevé de me motiver. Et comment, que j’y tenais !


  • — Absolument !
  • — Pourquoi tu chercherais pas carrément l’homme de ta vie ?
  • — Un homme de ma vie, j’en ai déjà un. Et c’est plus l’homme de ma vie, maintenant.
  • — Un autre homme pour le reste de ta vie.
  • — Et je vais trouver ça où ? Sur les sites de rencontre ?
  • — Pas du tout. Si tu veux un mec pour te faire niquer, c’est l’idéal. Mais si tu veux rencontrer un mec bien, tu dois aller là où tu ne vas jamais.
  • — Attends, là… Tu insinues que là où je vais habituellement il n’y a pas de chouettes mecs ?
  • — T’aimes bien aller où ? Faire quoi ?
  • — Ben… J’aime bien aller au cinoche, au resto, sortir en boîte, prendre mes vacances à la plage, faire les boutiques de fringues…
  • — Ton mari, tu l’as rencontré où ?
  • — En boîte.
  • — Bien sûr ! a ricané Zoé. Et alors vous êtes allés au cinoche et au resto, et vous avez pris vos vacances à la mer. Je me trompe ?
  • — Non.
  • — Mais ton mari, lui, il te trompe.
  • — Oui.
  • — C’est parce que tu t’es trompée de mari.

J’ai fermé les yeux sous mon pouce et mon majeur.


  • — Oh ! Ma tête ! Tu peux pas faire plus simple ?

Parfois, avec moi aussi, il vaut mieux éviter de compliquer.


  • — Tu dois trouver un homme complémentaire, voilà.
  • — Puisque tu le dis ! Et je le cherche comment, l’homme complémentaire ?
  • — Tu le cherches pas. Tu vas simplement là où tu ne vas jamais parce que tu es certaine de t’y emmerder. L’homme que tu ne cherches pas, il te trouvera tout seul, au moment où tu t’y attendras le moins.


Nantie de ces précieux conseils, je me suis mise en quête d’un endroit où je n’allais jamais, pour y faire quelque chose que je ne faisais jamais. Et le premier truc horrible qui me soit venu à l’esprit, c’est le sport. Qu’est-ce que je déteste le sport ! Déjà rien que marcher, ça me casse les pieds ! Alors, courir… Même à la télé, j’ai horreur de ça ! Surtout que l’autre, l’infâme, la charogne, il se vautre au salon dès qu’il y a un match de foot, les pieds sur la table, une main dans les Doritos® et l’autre autour de la canette ! […]




Au moment où je changeais de page, une saute de vent fit s’envoler deux feuillets, que je récupérai presque miraculeusement avant qu’ils ne filent vers la gorge pour un voyage au fil de l’eau. « Va falloir rentrer », pensai-je, « le temps tourne à l’orage. » Je guettai les nuages assombrissant le ciel et fis la moue. J’aimais tant m’asseoir là-haut, au grand air et loin de l’agitation ! Je pouvais encore rester un peu sur mon perchoir, dos au rocher et les fesses sur un petit coussin.




[…] J’ai tenté le coup malgré tout. Comme il y avait une salle de fitness à cinq cents mètres de chez moi, j’ai pris la bagnole et je suis allée bravement y confirmer ma méforme. Avec un survêtement, on ne voyait pas trop mes bourrelets. Le musclé à l’accueil m’a vendu une séance en souriant de tous ses crocs et m’a conseillé de faire un quart d’heure de vélo pour commencer. Je n’étais pas chaude pour l’aventure, car la bicyclette et moi… Mais enfin, ce deux-roues-là tenait debout tout seul, ça limitait déjà les risques de chute intempestive. Perchée sur la selle, j’ai adopté un rythme pépère. Inutile de m’esquinter : de toute façon, je ne venais pas là pour le sport, mais juste pour rencontrer l’homme de ma vie.


J’étais en train de me dire que c’était vachement gonflant comme activité, surtout que les mecs des alentours ne m’avaient jeté que quelques regards distraits, quand une voix féminine m’a interpellée :


  • — Excusez-moi…

J’ai tourné la tête de l’autre côté. Une femme assez grande, svelte, l’allure sportive et habillée en conséquence me regardait en souriant.


  • — Je ne voudrais pas vous importuner, mais… vous vous donnez du mal.
  • — Du mal ? ai-je répliqué, sur la défensive.

Comme si elle m’apprenait quelque chose ! J’ai compris d’emblée avoir affaire à une habituée qui, voyant la petite nouvelle, allait étaler sa science et me faire sentir à quel point j’étais ridicule. Je ne pédalais certainement pas comme Jeannie Longo, mais je m’en foutais puisque je n’aimais pas le sport et que je ne venais pas là pour ça !


  • — Vous devriez régler la selle un peu plus bas, et…
  • — Plus bas ? Comment on fait ?

Elle m’a montré, puis elle est partie parce qu’elle a bien senti qu’elle m’importunait. En s’éloignant, elle a quand même lancé :


  • — Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas.

J’ai repris mon pédalage en me disant qu’effectivement, avec une selle mieux réglée, c’était un peu plus facile. Au bout de trois minutes sans forcer, j’étais néanmoins en nage et à bout de souffle. J’ai adopté une allure de limace asthmatique, juste pour faire semblant de faire encore quelque chose, et j’ai regardé la salle et les gens. Je ne voyais pas tout le monde, mais il m’a semblé que l’ambiance générale était davantage au m’as-tu-vu qu’à la transpiration.


Les filles portaient des tenues voyantes, aux couleurs vives, sans doute destinées à souligner leurs formes et à attirer l’attention des athlètes aux muscles saillants qui s’activaient aux engins en surveillant leur viande dans les miroirs. J’ai louché sur mon survêtement à l’allure lâche, bleu foncé avec de fines lignes blanches aux jambes, et je n’ai pas eu la conviction qu’il m’aiderait à faire un malheur au sein des représentants de la gent masculine et à rendre jalouses les habituées du club. Quant à enlever ledit survêtement, je n’y songeais même pas !


J’ai fini par abandonner le vélo et me disposais à en faire autant avec les lieux, quand la sportive m’a rattrapée :


  • — Vous partez déjà ?
  • — Ben…
  • — Vous semblez désabusée. C’est souvent comme ça, au début…

Elle a commencé à me faire un petit discours sur la difficulté de se mettre au sport. Comme si je ne l’avais pas remarqué ! Ses allusions à peine voilées me rappelaient douloureusement mes kilos excédentaires. Quoi qu’il en soit, je m’en fichais. J’avais juste payé la séance, et l’abréger ne me coûterait pas un centime de plus.


  • — Seule, c’est difficile, poursuivait la sportive. C’est pour ça que souvent les femmes viennent entre copines.

Comme je ne répondais rien et lorgnais vers la sortie et le musclé qui rangeait divers produits stimulants derrière des vitrines, elle s’est légèrement interposée et m’a désigné l’escalier.


  • — On a une salle, en haut, pour les cours collectifs.
  • — Des cours collectifs ?
  • — Mais oui. On met un peu de musique et on fait quelques exercices en rythme.
  • — De… de l’aérobic, c’est ça ? ai-je risqué pour tenter d’échapper à mon statut d’ignare.
  • — Pas seulement. C’est varié. Step, abdos-fessiers, et tout ça… L’horaire est affiché là.

« Abdos-fessiers », ça m’interpellait, mais plutôt comme reproche que comme compliment.


  • — Je donne un cours dans dix minutes. Restez donc, c’est moins frustrant que les engins !

J’ai fait l’effort d’y participer et elle m’a encouragée à plusieurs reprises en milieu de séance, me recommandant de ne pas forcer, de reprendre mon souffle, d’aller à mon rythme et de m’arrêter quand je le souhaitais pour ne pas me « mettre dans le rouge ». Si c’était pour la couleur de mes joues, c’était loupé !


J’ai quitté les lieux à la fin du cours, nauséeuse et les jambes tremblantes, me promettant de ne plus jamais remettre un orteil dans cette salle de torture où je m’étais couverte de ridicule. En outre, il n’y avait là que des femmes. Pour rencontrer l’homme de ma vie, c’était mal emmanché !

J’aurais bien taillé une bavette avec l’athlète qui avait fini de ranger ses boîtes, mais je ne me sentais pas d’attaque. J’ai dit « salut ! » et il m’a répondu « à bientôt ! ». Tu parles ! […]




Un coup de tonnerre interrompit mon travail. Hâtivement, je me levai et, le petit coussin dans une main et mes papiers dans l’autre, je quittai l’amas de rochers qui me servait de siège et me faufilai rapidement entre les pins.


Trois enjambées sur les marches déjà humides et je fus au sec dans le bungalow, jetant sur le bureau ma pile de feuilles et reprenant mon souffle, tout heureuse d’avoir échappé de justesse à la douche monumentale qui s’amorçait. Quelques secondes plus tard, je faisais demi-tour et me tenais debout sur les planches de la terrasse à regarder la violente averse arroser les alentours.

C’est alors qu’il a surgi du rideau de pluie.



Il était grand et mince, avec une voix grave et veloutée.



Je hochai la tête sans répondre. Isolée depuis des semaines, ne me rendant au village que sporadiquement pour quelques emplettes, j’avais presque perdu l’habitude de parler. Je regardai mon visiteur sans bien distinguer ses traits. Dans l’ombre de la terrasse, il n’était qu’une silhouette environnée par la lueur des éclairs.



Je tournai les talons tandis qu’il prenait place sur un siège de jardin. Non, je n’étais pas aimable. Je m’engouffrai dans le bungalow en espérant que l’orage serait bref. J’eus soudain envie d’une cigarette, mais j’avais cessé de fumer et m’efforçais de ne pas céder à la tentation de recommencer. Une tasse de café suffirait.

Je fis un peu de rangement pendant que la cafetière électrique s’acquittait de sa tâche, puis m’avachis dans un fauteuil en sirotant le liquide brûlant. Mon visiteur s’encadra bientôt dans l’entrée et se racla la gorge.



Il me remercia et resta là debout à me regarder par-dessus le récipient. Son visage était à nouveau dans l’ombre, alors que le mien devait être éclairé par la lumière grisâtre s’infiltrant par les deux fenêtres. Gagnée par l’irritation, je dus refréner mon envie d’allumer le plafonnier. « Bois ton jus et dégage ! » pensai-je en me dirigeant vers le coin-cuisine. La vitre au-dessus de l’évier m’offrit une séquence orageuse supplémentaire tandis que je nettoyais et rangeais un peu de vaisselle. La sensation d’être observée attisa la hargne qui m’envahissait. « Et en plus, il mate mon cul, ce con ! » me dis-je. J’entendis son pas, puis sa voix grave.



Je pivotai. Rencontrai son regard.



J’étais franchement odieuse, mais il ne sembla pas s’en formaliser. Il me gratifia d’un sourire et d’une légère courbette avant de s’esquiver d’un pas léger. Mon souffle reprit un rythme normal bien que mon agacement soit toujours bien présent. « T’es dégueulasse, Pervenche ! » méditai-je. « Ce type est poli et n’a sans doute pas de mauvaises intentions. »


Je n’éprouvai que très peu de remords. Il valait mieux me montrer désagréable si je ne voulais pas qu’il s’attarde. Il n’était pas le bienvenu. Ni lui ni personne. J’avais besoin d’être seule. « Les mecs, on leur tend la main et ils prennent tout le bras ! »

En soupirant, je m’assis devant mon bureau et mes feuillets, cherchant dans le travail remède à ma nervosité.




[…] Rentrée chez moi, je me suis douchée et me suis vautrée dans le fauteuil avec un demi-litre de cola – light ! – jusqu’au moment où je suis tombée endormie. Quand je me suis réveillée, le soir tombait et la télé allait pour elle seule. L’ex-homme de ma vie n’était pas là. Il devait être chez le cocu-en-voyage, à forniquer avec la cocue-chez-elle.


Une bouffée de rage m’est montée à la gorge. Dans cette affaire, tout le monde portait les cornes, sauf mon mari ! J’ai oublié instantanément que j’avais promis de renoncer à l’apéritif et je me suis envoyé une demi-bouteille de vermouth pour accompagner le paquet de pommes chips ayant échappé à la voracité du phacochère en pantoufles. Ça m’a calmé les nerfs, mais balayé les inhibitions. Un tour à la salle de bain m’a permis cette fois de m’arroser l’extérieur, puis de me refaire une beauté en enfilant une tenue limite allumeuse avec jupette noire ras-de-cul et blouse soyeuse rouge vif à décolleté louchez-dessus. J’ai parachevé l’ouvrage avec des escarpins dorés, une petite veste en cuir et un gros nuage de Suivez-Moi-Les-Mecs, après quoi je suis sortie sac à l’épaule en claquant la porte et les talons.


Un saut dans la voiture et direction centre-ville ! J’ai abandonné l’engin avec une roue sur le trottoir et une autre sur un avaloir, puis j’ai flâné dans les rues piétonnes en reluquant les vitrines encore éclairées. Les boutiques ne tarderaient pas à fermer, les clubs à ouvrir. La journée avait été douce, mais l’air du soir jetait des friselis sur mes jambes nues. Je me suis soudain inquiétée du léger duvet qui menaçait de se hérisser sous la fraîcheur. « T’aurais pu repasser un coup d’épilation, ma vieille ! » me suis-je gourmandée.


J’ai atterri chez Paulo, un bar en sous-sol encore peu fréquenté en ce début de soirée. C’était idiot d’aller là, on m’y connaissait. Zoé m’avait pourtant bien indiqué d’éviter mes ports d’attache, mais sur le moment ça ne m’a pas effleurée.

Pascal était derrière le comptoir, à astiquer des verres. Je l’ai regardé d’un œil neuf. Un beau mec, sans doute un brin macho, mais quel beau mec ne l’est pas s’il n’entre pas dans la catégorie des inhibés incurables ?


  • — T’es toute seule ? m’a-t-il dit.

Comme il le voyait bien, je n’ai pas vraiment pris ça pour une question au premier degré. D’autant qu’il avait assorti ses paroles d’un bref clin d’œil. Les hommes ont-ils un instinct pour repérer la femme en manque d’affection ou ma tenue vestimentaire faisait-elle son petit effet ?


  • — Ouais ! j’ai fait simplement avant de commander une vodka-orange.

Je me suis hissée sur un tabouret en larguant mon sac sur le bord du comptoir et j’ai immédiatement tourné les genoux à quarante-cinq degrés vers le meuble, car ma jupette remontait dangereusement. J’avalais la première gorgée de la seconde moitié de mon verre quand des doigts m’ont effleuré les cheveux près de la nuque.


  • — Salut, ma belle !
  • — Mario !
  • — Toute seule ? a-t-il demandé en me faisant la bise.

Si tous les mecs du coin me posaient la question…


  • — Non, je suis venue avec Brad Pitt, mais il est parti pisser.
  • — C’est comme ça que t’appelles Vincent ?

Derrière son bar, Pascal a rigolé, alors Mario a fait pareil. Puis il m’a offert une autre vodka-orange. […]




Il faisait de plus en plus sombre et j’allumai la lampe de bureau. La porte du bungalow était restée ouverte. « Flûte ! Les bestioles vont entrer ! » pensai-je en me levant. Je crus que mon visiteur était parti, mais il s’était assis à même le plancher de la terrasse, adossé à la paroi de la bâtisse. La tache plus claire formée par son visage se tourna dans ma direction.



Comme je gardais le silence, il insista.



La question avait jailli, spontanément. J’aurais voulu la ravaler.



Je devinai son sourire en dépit de mon propos moqueur et de mon bras tendu à l’opposé du sien. Je cédai presque malgré moi :



Une pointe de remords tenta de s’infiltrer dans mon esprit, mais je l’émoussai bien vite. De toute façon, je n’avais qu’une seule chambre et un seul lit.





[…] Je me suis laissé offrir plusieurs verres à la file. La tête commençait à me tourner. J’ai voulu griller une nouvelle cigarette, mais mon paquet était vide. Mario est venu à la rescousse. Je l’ai regardé, lui ai souri pour le remercier, et j’ai senti sa main se poser sur mon genou. En temps normal, j’aurais réagi, aurais chassé cette pogne audacieuse, mais nous n’étions plus en temps normal et Mario l’avait remarqué, sans cela il se serait abstenu de ce geste plus que familier. J’étais toujours frustrée, alors j’ai laissé faire.


Un peu plus tard, j’ai quitté mon tabouret et ma jupe est remontée de manière indécente. Plusieurs clients, qui étaient entrés entre-temps, m’ont accompagnée du regard pendant que je me dirigeais vers les toilettes en tirant sur le tissu pour le remettre en place.

J’ai titubé vers les waters, dans un état second, et un moment j’ai pensé que Mario allait me suivre, mais une autre femme est arrivée à ma suite. Je me suis enfermée dans un des w.-c., n’en suis sortie qu’une fois seule dans les locaux et me suis alors plantée devant le miroir. J’ai rectifié ma coiffure et je me préparais à retoucher mon maquillage lorsque Mario a surgi. J’ai rouspété pour la forme.





En soupirant, j’éteignis la lampe de bureau. Cette scène dans les toilettes me déplaisait tout autant qu’elle m’excitait. Était-il convenable de raconter ainsi ce genre de choses ? Je n’avais plus la tête à y travailler encore. Après une douche rapide, je me jetai sur mon lit. La conviction d’avoir gâché la soirée m’épuisait. J’avais bossé sur mon roman, mais sans enthousiasme. L’intrusion d’un inconnu dans mon espace vital avait suffi à altérer mes facultés de concentration.


Ma nuit fut peuplée de cauchemars. J’en avais presque perdu l’habitude. De vieux démons resurgissaient.

Je me levai aux aurores, la bouche pâteuse et l’humeur maussade. En quittant la chambre, je pensai à mon visiteur de la veille. Était-il déjà parti ? J’ignorais à quel endroit il avait dressé son campement.

En ouvrant la porte, je fus accueillie par quelques rayons d’un soleil rasant… et par un joyeux « bonjour » !



La question était stupide. Il était à genoux dans un coin de la terrasse, à rouler son couchage.



Il sourit avant d’ajouter :



Son sourire, son humilité avivèrent mon sentiment de culpabilité. J’avais été odieuse, mais que pouvais-je faire d’autre ? Lui offrir mon salon pour la nuit ? Et pourquoi pas mon lit ?



Il rit de mon embarras.



Je terminais de préparer la mouture et mettais la machine en marche lorsqu’il entra dans le bungalow. En pivotant vers lui, je croisai son regard et une sensation bizarre m’envahit soudain.



Adossée à la porte, une main sur le ventre, je repris mon souffle en écoutant battre mon cœur. Comment avais-je pu me présenter aussi peu vêtue devant cet inconnu ? Je n’étais couverte que jusqu’à mi-cuisses par une légère chemise de nuit ! Opaque, certes, mais si fine ! Le miroir de la garde-robe me renvoya mon air hagard, mes cheveux en bataille, ma petite taille et mes rondeurs.



Alors que j’étais prête à faire amende honorable, à me montrer un tantinet aimable, la rage m’agaçait à nouveau les crocs. Hâtivement, je choisis des vêtements, les enfilai pour les enlever aussitôt et les balancer hargneusement sur le lit avant de jeter mon dévolu sur d’autres qui subirent le même sort. Je devenais hystérique. Chaque coup d’œil dans la glace me faisait constater ma profonde décrépitude. J’étais affreuse. Horrible. Un cas désespéré. De régime foireux en irrépressible boulimie, mon indice de masse corporelle avait joué au yo-yo.


Je tentai de me ressaisir, de me dire que je m’en foutais complètement, que « l’autre » allait partir bien vite, sortir de mon existence, disparaître dans le néant… mais rien n’y faisait. Je tenais à laisser une bonne impression. Chasser l’intrus, oui, mais à son grand regret autant qu’à ma profonde satisfaction !


Inutile de songer à me maquiller ni même à me rafraîchir. Pour ce faire, j’aurais dû quitter la chambre pour la salle de bain. En d’autres termes, avouer mon désir de me montrer à mon avantage. Il était trop tard. L’homme m’avait vue comme ça. Nature. Au saut du lit. Des doigts, je tentai d’ordonner ma chevelure. Consolation : j’avais de beaux cheveux. Complètement décoiffés, mais abondants. Je leur assortis un vieux blue-jean mal repassé et un sweat-shirt de la même veine et, pieds nus, regagnai le living.


Il était debout, les fesses contre le bureau, sirotant son café.



Je fronçai les sourcils. Il souriait aimablement, comme il semblait en avoir l’habitude, mais n’était-ce qu’une façade ? Je le trouvai très beau ; irrésistiblement charmant. Ses sandales de randonneur, ses vêtements usagés et froissés et son teint hâlé témoignaient d’une vie au grand air. Il n’avait cependant rien d’un vagabond : propre et détendu, correctement rasé, il respirait l’assurance. Il parut déceler le motif de mon inquiétude.



Son air candide accentua mon agressivité.



Son calme et ses questions achevèrent de me mettre hors de moi. Je m’avançai vers lui.



Je me dressais devant lui comme un jeune coq, mais il était grand. Lorsqu’il posa sa tasse près de lui et décolla les fesses du bord du bureau, il me surplombait d’une tête.



J’aurais souhaité effacer le sourire narquois qui fleurissait sur son visage. Je me retins de le gifler.



Il se dirigea vers la porte.



Je fis un léger écart pour le contourner et lui ouvrir la porte.



« Il a lu tout ça ? » pensai-je avec effroi.



Ce type avait vraiment décidé de m’emmerder !



Je tournai les talons et m’effondrai dans un fauteuil, la tête entre les mains. J’entendis l’homme s’approcher.



Je le regardai, incrédule.



J’avais des larmes plein les yeux. Je ne m’imaginais pas aussi fragile. Ma voix se brisa.



L’instant d’après, il s’agenouillait devant moi.



Je me levai, fis quelques pas en lui tournant le dos. La minute de désespoir s’estompait, gommée par une bouffée de froide colère.



Il était tout près. Je sursautai et fis volte-face. Je l’avais à peine entendu se déplacer.



Il ne manquait ni de culot ni d’optimisme !



Il paraissait sincère, mais je n’en croyais rien. Sa tactique était cousue de fil blanc. Un voyageur audacieux, un aventurier, un tombeur. Combien de naïves s’étaient-elles laissé dévorer comme autant de fruits mûrs ?



J’étais dressée de toute l’immensité de mes cent soixante centimètres, lui crachant mon mépris au visage, et il restait là, immobile, avec un air triste, incrédule. Il y eut un silence pendant lequel je le jaugeais, soutenant son regard. Quel homme était-il donc ? Comment pouvait-il supporter tant de rebuffades ?

Il baissa les paupières, comme pour s’accorder un bref instant de réflexion, puis ses épaules s’affaissèrent.



Il se dirigea vers la porte ouverte, mais fit doucement volte-face avant de l’atteindre.



Cela n’en finirait donc pas ? J’étais incapable de répondre, tant la colère me serrait la gorge.



Je reculai d’un pas. Le prit-il pour une invite ? Il s’avança tout à coup vers moi et une seconde plus tard, il m’enlaçait.



Je tentais de le repousser, mais sans conviction. Sans énergie. J’étais en train de m’avouer ma propre faiblesse : cet homme me plaisait. J’aimais son regard, son visage, son corps sur lequel il attirait le mien, le son de sa voix et les douces paroles dont le flot m’inondait les oreilles. J’avais la tête en feu mais je m’efforçais de maîtriser la situation. N’avais-je pas droit à un peu d’amusement ?


Lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, lorsque le frôlement de nos langues fit courir un frisson de désir au creux de mes reins, je compris qu’il avait gagné. Que j’allais être à lui. Que j’en mourais d’envie. En répondant fiévreusement à son baiser, en me serrant contre lui, je savais ce que je faisais. Je devinais que cet inconnu de passage se servirait de moi avant de m’abandonner lâchement pour reprendre son voyage.

Que m’importait l’avenir ? Je ne voulais que l’immédiat. J’allais être à lui, mais il serait à moi ! Un épisode de ma vie. Une page qui serait bien vite tournée. Mais avant l’inéluctable séparation, je tenais à m’offrir un maximum de plaisir. J’étais en manque depuis si longtemps déjà !


Nous reprîmes notre souffle. Mon cœur cognait dans ma poitrine.



Comment pouvait-il m’aimer ? Pourquoi s’obstinait-il à jouer cette comédie de l’amour fou ? Cela faisait-il partie de sa mise en scène ? Je pensai que, peut-être, ce voyageur aimait vraiment ses multiples conquêtes, qu’il les aimait fougueusement, passionnément… mais brièvement. Ou, plus simplement, qu’il avait besoin de se stimuler par ce genre de paroles…


Je cessai de gamberger lorsque ses mains se glissèrent sous mon sweat-shirt pendant qu’il m’embrassait le cou. Elles étaient chaudes, douces, enveloppantes. Je les sentais courir dans mon dos, titiller l’attache de mon soutien-gorge, frôler le bord de mon jean. Elles allumaient de dévorants incendies sous ma peau. J’aurais voulu qu’il m’arrache les vêtements pour me retrouver nue dans ses bras, mais il prenait son temps. Ses doigts se faufilaient sous les élastiques, jouaient avec les bretelles, longeaient le tissu contre mes reins.


Impatiente, je passai moi-même à l’action : mes ongles accrochèrent les boutons de sa chemise froissée, s’enhardirent à effleurer son torse large et ferme, couvert d’un fin duvet. En une sorte de pas de danse, nous tournions au milieu du living, étroitement enlacés puis légèrement relâchés ; et lorsque la chemise de mon bel inconnu tomba sur le plancher, il me serra plus fort contre lui et je sentis la chaleur de sa peau nue au travers de mes vêtements. Nos bouches se trouvèrent à nouveau, gourmandes, enfiévrées, puis nous desserrâmes notre étreinte le temps pour moi de lever les bras tandis qu’il m’enlevait mon sweat dans une caresse grimpant du bas de mon dos jusqu’à mes poignets.


Je me sentis alors soulevée et transportée jusqu’au divan. La tête sur l’accoudoir rembourré, étendue et tremblante, je m’abandonnai aux câlineries et aux baisers. Ses mains couraient sur mon corps, frôlaient mon ventre, pétrissaient ma chair. Il empaumait mes seins, y faisant doucement glisser les bonnets du soutien-gorge mais s’abstenant de les dénuder. Ses lèvres s’approchèrent et se saisirent d’un téton qui pointait sous la dentelle. La chaleur s’écoula sur ma poitrine comme une traînée de lave. Au même moment, des doigts rampaient le long de mon jean, caressaient l’intérieur de mes cuisses. Le désir me brûlait. Je serrai contre mon cœur la tête de cet inconnu, subis le picotement de sa barbe naissante, palpai l’épaisseur et la rudesse de sa chevelure malmenée par le soleil et le vent.


Les cajoleries étaient intenses, sensuelles. Je fis tomber rapidement sur mon bras une des bretelles de mon soutien-gorge, mais la bouche de mon partenaire retenait l’étoffe, que je sentais s’humidifier de salive. Quand enfin les lèvres écartèrent la dentelle, lorsque le mamelon durci reçut l’hommage direct de la langue, mon corps tout entier fut parcouru de tremblements. Une main atteignit mon ventre, courut sur le bouton du jean, puis le long de la fermeture à glissière. Je relevai le bassin, allant à la rencontre de la caresse qui frôlait mon pubis, glissait entre mes cuisses. La pression des doigts s’accentua, s’attarda sur mon entrejambe, remonta vers la ceinture. Je fermai les yeux, concentrée sur les sensations qui m’envahissaient, se bousculaient dans ma chair alanguie. J’avais tant besoin d’amour !


Le bouton fut défait, le zip courut vers le bas, une main se posa sur mon ventre, écarta doucement le rude tissu du jean, froissa le coton de ma petite culotte. Des doigts palpèrent la toison pubienne au travers de l’étoffe. Une fois encore, je soulevai le bassin, m’offrant à la caresse. L’homme s’allongea près de moi, me couvrant à demi, un bras passé à présent sous ma nuque, et j’ouvris les yeux sur son visage souriant.



Ma voix n’était qu’un souffle. Mes lèvres tremblaient. Il me fixait intensément et je ne pouvais soutenir son regard. Je fermai les yeux.



Ses doigts cherchèrent un chemin sous mes vêtements, sous la raideur du jean, sous le coton de mon slip, et atteignirent mes chairs brûlantes, humides.



J’ouvris les yeux. Rencontrai son regard enfiévré.



Ses doigts caressaient mon sexe sous mes vêtements et j’ondulais doucement des reins en cadence. La jouissance toute proche m’incitait à baisser les paupières, mais mon partenaire insistait.



Il souriait, et moi j’étais occupée à jouir !



L’orgasme me remplissait de frissons. J’aurais dit n’importe quoi ! Mais j’adorais ce que cet homme me faisait. Il était si gentil, si délicat, si sensuel…

Il m’embrassa à nouveau, puis recommença à me caresser tout en enlevant mes vêtements. Je flottais comme dans un rêve. Jamais un homme ne s’était occupé de moi avec tant d’attention ni de patience. Il couvrit mon corps de baisers et je finis par me sentir quelque peu honteuse de tout prendre et de ne rien donner, alors je l’attirai contre moi et entrepris à mon tour d’achever de le dévêtir.


Lorsque nous nous blottîmes nus l’un contre l’autre, il recommença à me chuchoter des mots doux à l’oreille et, bien que n’étant pas d’un naturel naïf, je commençais à le croire sincère. Quel besoin aurait-il eu d’en rajouter, alors que je m’abandonnais à lui ?



Je le voulais en moi. J’étais plus que prête à l’accueillir. La nature l’avait généreusement servi, mais il me pénétra aisément.



Il me pistonna d’abord doucement, puis accéléra la cadence. Je sentais son souffle dans mon cou tandis que son sexe allait et venait dans le mien à un rythme soutenu. Le plaisir me gagnait à nouveau en compagnie de cet homme qui paraissait infatigable. Il s’en aperçut.



Je me laissais aller. Jamais je n’avais connu une telle extase. Même nantie de la certitude absolue que cet inconnu devait me quitter le jour même, je n’aurais cédé ma place à personne. Je serrai très fort contre moi ce corps aux muscles noueux, transportant l’odeur de la forêt, de la pluie et de la terre mouillée autant que celle, virile et épicée, de sa transpiration.



Je frémis. Au creux de mes reins, ma sueur se glaça.



Je devenais folle. La peur le disputait au plaisir. Alors que j’étais à deux doigts de l’orgasme, d’autres sensations m’envahissaient.



Il me regarda. Il souriait. J’y décelai de la moquerie.



Il accéléra le rythme de ses va-et-vient. Il était à peine essoufflé. Sa voix était douce, chaude, enjoleuse.



J’aurais voulu le repousser, mais mon corps était inondé de plaisir. La frayeur que je ressentais décuplait la violence de l’orgasme qui s’annonçait, terrible, dévorant.



C’était étourdissant. Nous étions couverts de sueur. Les vagues de plaisir nous submergèrent en même temps. J’étais prise dans un tourbillon. Un homme m’aimait, le disait, le faisait. J’étais transportée. Je planais dans les airs !




Nous restâmes étendus de longues minutes sur le divan, serrés l’un contre l’autre, son bras sous ma nuque et nos jambes emmêlées. Je redoutais l’instant où il allait se lever, enfiler ses vêtements et m’annoncer son départ. C’était inéluctable.

Il souriait, les yeux au plafond. Je lui caressai la poitrine, puis le ventre. L’angoisse m’étreignait.



Il me regarda.



Ma main atteignit son sexe, qui retrouva peu à peu de sa vigueur sous la caresse.



Il ne répondit pas.



Il sourit, énigmatique, puis rapprocha son visage pour m’embrasser. Je lui rendis fougueusement son baiser, tout en m’accrochant fermement à ce que je tenais entre les doigts. Tant que je le tiendrais par là, pensai-je, il n’aurait sans doute pas envie de partir !

Ses mains ne demeuraient pas inactives elles non plus et je dus accomplir un effort de concentration et de volonté pour ne pas m’abandonner complètement. Je désirais conserver un peu d’initiative, mais cet homme était exceptionnel. Dès qu’il me touchait, me murmurait des mots d’amour, je chavirais.


Il m’embrassait, pétrissait mes seins, lançait l’autre main à l’assaut de mon ventre et de mes cuisses, et je perdais pied, m’accrochant à l’arbre de vie que je masturbais de plus en plus vivement. C’était une sorte de lutte lascive, à qui exciterait le plus son partenaire, à qui arriverait à lui faire perdre les pédales.

Il finit par enfoncer deux doigts, puis trois, dans mon sexe ruisselant. Je sentais mes chairs s’ouvrir, se porter à la rencontre de la caresse et, malgré moi, je ne maîtrisais plus rien. Le plaisir revenait, irradiant dans mon ventre, dans mes cuisses, dans le creux de mes reins. Nous étions à nouveau couverts de sueur.



Ses doigts s’enfoncèrent davantage. Il devait les mettre tous les quatre, son pouce sur mon pubis. Les mouvements de sa main étaient amples, en légère rotation. J’écartai davantage les jambes, m’offrant totalement à la caresse de mon merveilleux amant.



Il était occupé à en faire autant avec la sienne !



Qu’il exprime ainsi son plaisir me transportait, décuplait le mien.



J’eus l’impression qu’il entrait toute la main, mais ce n’était sans doute qu’une impression suscitée par l’intensité de l’orgasme qui me terrassait. Je criai sans honte ma jouissance, inondant à mon tour son oreille de mots d’amour, de paroles enfiévrées. Il se serra alors contre moi et je sentis son sperme gicler sur mon ventre, couler dans ma paume et sur mon avant-bras.



Nos cœurs battaient à tout rompre et de longues minutes nous furent nécessaires pour enfin nous détendre, laisser nos sens et nos souffles s’apaiser. Nous restâmes silencieux, l’engourdissement commençait à nous saisir. J’étais sur le point de m’endormir lorsqu’un mouvement de mon amant me ramena à la réalité. Il se levait.



Il rit.



Je m’assis vivement.



Il me tint serrée contre lui. Sa peau nue était chaude sur la mienne.



Nous étions souriants, enjoués, heureux ; profitant de l’instant présent sans nous poser de questions. Pendant qu’il s’habillait, je me lavai à mon tour. L’eau fraîche me fit du bien. Je n’arrivais pas à croire complètement à mon bonheur. Malgré nos mots d’amour, notre désir, notre plaisir d’être ensemble, je gardais dans un coin de ma tête l’impression que ce voyageur était un véritable nomade, un être sans attaches qui me quitterait tôt ou tard. Je renonçai cependant à me tourmenter davantage. L’essentiel était de profiter au maximum de ce bonheur peut-être éphémère qui m’était tombé comme un cadeau du ciel avec l’arrivée de cet homme dont j’ignorais jusqu’au nom !


Je me vêtis rapidement et regagnai le living. Il était assis devant la table et achevait de couper en quartiers un melon qu’il venait d’éplucher.



Il se leva et me prit les mains.



Il m’embrassa les mains puis les regarda, les caressant de ses pouces.



Il me regarda.



Mon sourire se figea.



Une sueur glacée suinta dans mon dos. J’étais comme paralysée.



Je tentai de dégager mes mains, mais il les tenait dans les siennes.



Il abandonna mes mains.



Il me regarda, puis éclata de rire. Un rire effrayant, qui fit courir un frisson sur mon échine avant de s’arrêter d’un seul coup.



Il fit quelques pas, s’empara des feuillets. Lorsqu’il se tourna vers moi, il ne souriait plus.



La frayeur me torturait le ventre. Il avait donc tout lu ! Mais quand avait-il eu le temps de le faire ? Il avait dû s’introduire dans la maison pendant la nuit ! Je ne voyais que cette explication.



Comment pouvait-il savoir ? Il fit deux pas vers moi, les feuillets entre les doigts. Son regard était glacial.



Sa voix grave et douce avait pris des accents métalliques.



Mes lèvres tremblaient. Il s’approcha encore, et j’eus un mouvement de recul.



Il tendit les bras et sourit, mais son sourire avait quelque chose d’effrayant.



Il était tout près. Il laissa tomber les feuillets sur le plancher et tendit à nouveau les bras, essayant de m’enlacer.



Glissant sur la table, ma main se referma sur un objet dur : le manche du couteau de cuisine. Un instrument à la lame large, pointue et bien aiguisée, que l’inconnu avait utilisé pour découper le melon.



Ses yeux s’étaient rétrécis en deux minces fentes, ajoutant à son aspect menaçant. Il me faisait l’effet d’un fauve guettant l’instant propice à se jeter sur sa proie.



Mon bras se détendit. Cet homme m’effrayait au plus haut point ! J’eus l’impression de lutter pour ma survie. C’était lui ou moi !


Lorsqu’il s’écroula à mes pieds, la poitrine lardée de coups de couteau, je restai quelques secondes immobile, haletante, les yeux exorbités. Déjà, le sang s’écoulait du corps lacéré, tachant la chemise puis se répandant sur le plancher du bungalow. Brusquement, je poussai un hurlement, laissai choir mon arme et courus m’enfermer dans la salle de bain. Je vomis dans le lavabo, violemment, douloureusement, les yeux noyés de larmes et le visage en feu. Qu’avais-je fait ? Qu’avais-je fait ?


Tremblante, haletante, je mis un temps infini à reprendre la maîtrise de mon corps. D’un pas mal assuré, je finis par regagner le living. Meurtrière ! J’étais meurtrière, une fois de plus ! Et cette fois, je n’avais aucun mobile. Un coup de folie m’avait fait tuer cet inconnu qui disait m’aimer. Qui était-il ?


Je m’immobilisai, bouche grande ouverte. Sur le plancher, la tache de sang était bien en vue, ainsi que les feuillets de mon récit éparpillés jusque sous la table, mais de cadavre, point ! Et de couteau… pas davantage ! Je retins à grand-peine un nouveau cri de frayeur. Il n’était donc pas mort ! Tremblante, je regardai tout autour de moi, craignant que ma victime ne surgisse, ivre de vengeance.


La maison était silencieuse. Je tentai de me maîtriser. Comment avait-il pu se lever et disparaître ? J’avais vu sa poitrine lacérée par les coups de lame, son sang couler sur le plancher… Il en avait perdu en abondance, comme en attestait la flaque qui s’assombrissait près de la table. Du regard, je cherchai une piste écarlate, quelques traînées que ma victime ait pu abandonner derrière elle en s’enfuyant… mais en vain !


Je prêtai l’oreille au moindre bruit, mais c’était comme si de grosses mouches à viande bourdonnaient dans mon crâne. Tremblante, j’imaginais leurs yeux rouges aux multiples facettes, leurs ventres d’un vert métallique. Je les sentais entrer et sortir par mes narines, mes oreilles… J’hallucinais.


Secouant ma torpeur et rassemblant tout mon courage, les jambes flageolantes, j’entrepris de faire le tour du bungalow : nulle part, mon inconnu n’était visible. J’hésitai longuement avant de me glisser dehors. Le moindre de mes pas était accompagné de mouvements de la tête et des yeux, tant je redoutais de voir surgir brutalement un homme à la poitrine ensanglantée, le couteau au poing, hurlant sa haine avant de se jeter sur moi pour m’ouvrir le ventre.


Les bagages du voyageur auraient dû se trouver sur la terrasse, là où il les avait laissés après les avoir bouclés, mais tout avait disparu ! Je retournai dans la maison. Quel était ce prodige ? Comment avait-il pu survivre et prendre la fuite ? Où était-il allé ?


Je réunis les papiers éparpillés et les fis brûler dans la cheminée, puis m’affairai à nettoyer la tache de sang qui souillait le plancher. Sans doute était-ce inutile : l’homme pouvait revenir accompagné des forces de l’ordre, et c’en serait terminé. Je perdais probablement mon temps, mais je ne pouvais m’empêcher de tenter d’escamoter les preuves de mon forfait.


Lorsque tout fut propre et net, j’étais en sueur et toujours pas rassurée. Je pris la décision de faire mes valises et de rentrer chez moi. Il me restait près de deux semaines de location, mais je ne me voyais pas demeurer une journée de plus dans ce maudit bungalow ! Je choisis néanmoins de conserver les clés et de ne les restituer à l’agence qu’à la fin du mois, ce qui me laisserait la possibilité, si j’étais encore en liberté bien entendu, de venir y faire un bref passage quand j’aurais les idées plus claires.


J’allais remballer mon PC portable et la petite imprimante lorsque je me rappelai que le fichier compromettant se trouvait toujours sur le disque dur et qu’il serait plus sage de l’en effacer. Immédiatement. Inutile d’attendre d’avoir regagné mon appartement pour accomplir cette tâche, même si celle-ci consistait à détruire des heures de boulot. De toute façon, je m’étais illusionnée en pensant travailler sur un résultat, alors que le seul but de l’ouvrage était d’exorciser mes peurs, comme l’avait souligné mon visiteur. À cette pensée, je frissonnai et regardai autour de moi avec inquiétude, mais tout restait calme.


Je me penchai sur le clavier et recherchai hâtivement le fichier compromettant. L’imprimante qui se mettait en marche me fit sursauter ! Je n’avais pourtant pas demandé d’impression ! Une première page sortit, que je saisis d’une main tremblante tant j’étais à cran. Dès que mes yeux tombèrent sur les premiers mots, les premières phrases, une vague de panique me submergea.




[…] Accrochée au rebord du lavabo, j’ai aperçu mon visage dans le miroir. Un visage rougi, aux yeux brillants, injectés d’alcool et de sang. Mario avait soulevé ma jupe et me possédait par-derrière, sans ménagement. La bouche ouverte, je subissais les assauts de son sexe en poussant de petits cris où la honte se mêlait au plaisir. Penchée en avant, j’ai vu mon nez se refléter en gros plan sur la surface chromée du robinet… […]




Pourquoi l’imprimante crachait-elle ces feuillets ? J’en saisis un autre : ce n’était pas la suite du précédent ! C’était pire, encore !




[…] J’ai jeté un dernier regard sur les corps encore chauds affalés tout près du lit. D’un côté l’affreux, le salaud, l’ignoble individu ; et de l’autre l’horrible cageot à qui il avait eu l’outrecuidance d’accorder sa préférence.

Quelle gourde ! Quel besoin avait-elle eu de me dire que son voyageur de mari avait acheté un flingue ? Voulait-elle me donner des idées ? À l’époque, je n’avais pas réfléchi plus loin que cela, mais peu à peu les scénarios de vengeance avaient commencé à germer dans mon esprit.

Je me souvenais encore très bien du jour où elle avait décidé de me montrer l’arme : j’avais simulé la frayeur la plus totale, refluant vers la sortie, alors que c’était moi qui, grâce à quelques allusions finement placées, lui avais suggéré d’exhiber l’engin. Mon plan machiavélique prenait déjà forme.


Je me suis secouée. Il était temps de filer. Le cocu n’allait pas tarder à arriver… J’ai regardé autour de moi, vérifié que tout soit parfaitement en ordre, puis j’ai rapidement quitté le pavillon. […]




Au comble de la frayeur, je poussai sur l’interrupteur de la machine, mais les feuilles sortaient toujours, alors j’arrachai carrément la fiche de la prise pour qu’enfin l’imprimante daigne s’arrêter.


Mon cœur battait à tout rompre. La tête me tournait. D’un revers de main, j’essuyai mon front couvert de sueur et me penchai sur l’écran du PC. Il fallait démolir ce fichier du diable ! Assise à mon bureau, j’explorai le répertoire contenant mes documents et ne commençai à respirer plus calmement que lorsque j’eus expédié le coupable à la corbeille et vidé celle-ci. Pour faire bonne mesure, j’effaçai l’historique de mon traitement de texte ainsi que la liste des derniers fichiers utilisés. À l’instant même où j’éteignais l’ordinateur, un éclair illumina vivement la pièce, et le brusque mouvement de recul que je ne pus retenir me fit valser en bas de mon siège ! Dans un fracas épouvantable, je fis connaissance avec le plancher au moment où le coup de tonnerre retentissait.


Un rire nerveux filtra entre mes dents serrées tandis que je me relevais en grimaçant : un orage ! Ce n’était qu’un orage, alors que je pensais avoir créé un gigantesque court-circuit en coupant le PC ! J’entendis la pluie tambouriner sur le toit. « Merde », songeai-je. J’avais horreur de conduire dans de telles conditions, mais je désirais néanmoins partir sans attendre.


« Toc toc toc ! »


Je me figeai, la bouche ouverte, les yeux tournés vers la porte d’entrée.


« Toc toc toc ! »


Le bruit se répéta. Quelqu’un frappait au panneau ! « Non ! », pensai-je. « Non ! » Je vis la poignée s’abaisser, et la peur me retourna les tripes. Pourquoi ne m’étais-je pas enfermée ?

La porte s’ouvrit en grand et une silhouette s’encadra dans l’ouverture. Les éclairs jetaient des lueurs en contre-jour sur la chevelure du visiteur.



Je voulus m’enfuir vers la salle de bain et m’y réfugier, mais mes pieds rencontrèrent ceux de la chaise renversée sur le plancher. Dans un fracas de fin du monde, j’accomplis une cabriole au bout de laquelle je me retrouvai étendue sur le dos. Je tentai de me relever, distribuant des ruades pour débarrasser mes jambes de l’encombrante présence du siège. Appuyée sur les coudes, je vis l’inconnu s’approcher de moi.



Je parvins enfin à me redresser. Il était juste devant moi. Sur sa chemise, nulle déchirure, nulle trace de sang ! Il me regardait en souriant.



Il me tendit le couteau, manche en avant.



Je bondis, dans un mouvement de panique destiné à me permettre d’atteindre la sortie, mais l’homme s’interposa. Nos corps se heurtèrent violemment et un objet dur frappa douloureusement mon thorax, juste entre les seins. J’en eus le souffle coupé pendant plusieurs secondes, alors que l’inconnu s’accrochait à moi, le visage crispé sous la douleur.



Ses mains retombèrent, puis il s’effondra sur le plancher comme un paquet de linge sale. Il bascula sur le dos, les bras en croix. De sa poitrine, au centre d’une tache écarlate qui s’élargissait rapidement, seul le manche du couteau dépassait.


En hurlant comme si j’avais aux trousses tous les démons de l’enfer, je me précipitai vers la sortie, sautai plus que ne descendis les marches de la terrasse et, sous l’averse orageuse, filai à travers les pins, droit devant, aveuglément, pressée de mettre le plus de distance possible entre ce lieu de cauchemar et moi.


Lorsque je réalisai que j’arrivais en bordure de la gorge, il était trop tard. Mes bras battirent l’air et je me rejetai vers l’arrière, tentant de m’accrocher aux branches et aux pierres tandis que le sol se dérobait sous mes pieds. Je dévalai la pente, sur le dos puis sur le ventre, mes ongles se retournèrent quand mes doigts labourèrent la terre et la caillasse à la recherche d’un point d’appui ; et mes vêtements partirent en lambeaux. Mes pieds heurtèrent soudain une surface dure, ralentissant ma chute, puis mon corps meurtri s’immobilisa à quelques mètres à peine des rochers bordant la rivière gonflée par l’orage.


Je demeurai allongée au bas de la descente, haletante, à demi étourdie. J’avais uriné dans mon jean, mais la pluie était occupée à tout laver. Je souffrais de partout et plus particulièrement des bras, des épaules et des mains aux doigts ensanglantés. De surcroît, mes chevilles avaient dû encaisser un choc violent lors du contact de mes pieds avec les pierres.

De longues minutes s’écoulèrent avant que je ne me décide à remuer. En me traînant sur les genoux, les coudes et le ventre, en agrippant cailloux et branches des mes doigts gourds dont la chair partait en lambeaux, je me hissai mètre après mètre et en oblique sur la pente que je venais de dévaler. Je perdis la notion du temps.


Complètement hébétée, les yeux fous, ma gorge crachant une toux rauque, je finis par retrouver un terrain à peu près plat alors que l’orage s’en était allé et que la terre, réchauffée par un soleil de fin d’après-midi, exhalait des nuages de vapeur. Je tentai de me mettre debout, mais mes chevilles étaient trop douloureuses pour me porter et j’étais trop épuisée pour franchir un mètre supplémentaire. Je restai étendue sur le sol humide, la joue sur les aiguilles de pin. Mon corps n’était qu’une plaie, mais je ne ressentais plus aucune douleur. Je voulais juste dormir. Dormir…






Un rayon de soleil entre par la fenêtre de la chambre. Une odeur de café et de chocolat flotte dans l’air. Allongée sur le lit, la tête sur l’oreiller, je ne respire qu’à petits coups de crainte qu’une nouvelle quinte de toux ne me déchire la poitrine. De mes mains bandées, j’écarte le drap, contemplant mon corps meurtri couvert de pansements et de mercurochrome. Chaque mouvement que j’accomplis m’arrache une grimace de douleur.

Je masque ce piteux tableau et lève les yeux vers la porte de la chambre, qui vient juste de s’ouvrir. « Il » est là. Il entre, un petit plateau dans les mains.



Il se penche sur moi après avoir posé l’objet sur la table de nuit et place un second oreiller sous ma nuque. Doucement, il s’assoit et approche la tasse de mes lèvres.



Je fais oui de la tête. Il sourit, me regarde, puis ses yeux descendent vers mes mains bandées. Il les caresse du bout des doigts.






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n° 13377La Québécoise27/07/09
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8485 caractères
Auteur : Tiok      Collection : Concours Sexe Brut

Il était là, dans la porte, ses cheveux trempés par la pluie. Elle leva les yeux vers les siens. Il planta son regard gris au fond de son âme. Ce qu’elle pouvait y lire lui coupait le souffle. L’intensité de cette conversation silencieuse lui faisait craindre le pire, la fatalité d’un désir qui était implanté trop avant pour être délogé. Elle avait reculé jusqu’à heurter le mur derrière elle. Son souffle était court. L’humidité entre ses cuisses pouvait difficilement être ignorée. Il la fixait toujours de ses yeux intenses. Le lien qui unissait leurs regards vibrait d’un désir presque palpable.


Ses genoux fléchirent, c’était le signal qu’il attendait. En deux enjambées il fut sur elle, la plaqua contre le mur à l’aide de son corps qu’elle devinait sous la chemise trempée. Il plaqua sa bouche contre la sienne, leurs langues se dévorèrent, intimant à leur corps de faire de même. Elle gémissait, ondulait. Il la maintenait de tout son poids contre la paroi. Il remonta la main le long de sa cuisse, sous le tissu fin de la robe de chambre. Il atteignit la fesse ronde, changea d’idée, redescendit jusque sous le genou, l’agrippa brutalement et le plaqua contre sa hanche. Sa jambe ainsi relevée ouvrait l’accès de son entrecuisse qui frottait délicieusement contre le tissu rêche du pantalon. Ses plaintes soupirées suppliaient qu’on la libère de ce désir insoutenable. Elle faisait aller son bassin contre les jambes hostiles qui lui refusaient un plaisir trop facile.


Il laissa aller le genou, la retourna violemment contre le mur. Une main entre ses omoplates écrasait sa poitrine contre le plâtre froid. Il arracha sa robe de chambre. Elle l’entendit défaire sa ceinture. Son corps revint s’écraser contre le sien. Il empoigna ses mains, d’un mouvement circulaire les fit s’élever au-dessus de sa tête. Il maintenait les poignets prisonniers contre le mur au-dessus d’elle. Son visage se perdait à l’intérieur de son cou, sa barbe de plusieurs jours raflait la peau fragile que ses dents mordillaient sans ménagement. De sa main libre, il explora l’entrejambe trempé pour se retirer aussitôt. Il lui montra le foutre luisant sur ses doigts qu’elle enfonça aussitôt au fond de sa bouche.


Ses lèvres à lui s’écrasaient contre la nuque, il lâcha enfin ses poignets douloureux. Ses mains larges lui empoignèrent la taille qu’elles maintenaient toujours fermement contre le mur. Sa bouche commença à descendre lentement contre la colonne vertébrale. D’un pied impatient il écarta ses jambes. Sa langue caressait chaque vertèbre. Elle était au supplice et suppliait maintenant sans retenue. Il lécha ses fesses, lentement, puis, enfin, sa bouche se colla sur la région humide, l’avala presque en entier, s’abreuva de son jus épais. Il l’embrassait sauvagement, mordait, léchait, fouillait. Elle criait, voulait qu’il l’empale, la remplisse, fort, sans tendresse.


Il s’était relevé, elle se retourna vers lui, il la souleva par les hanches comme si elle avait été une poupée de chiffon, la coucha sur la petite table du hall. D’une main, elle tenta de retirer les objets qui s’enfonçaient douloureusement dans son dos. Avant qu’elle en ait pris conscience il s’était débarrassé de son pantalon. Elle n’eut que le temps de retirer son bras pour agripper la table qu’il s’enfonça dans un grognement au plus profond de son ventre. Elle poussa un soupir d’aise.


Elle pouvait sentir l’intrus en elle par chaque pore de sa peau. Il était imposant, l’emplissait complètement. Elle pouvait le sentir glisser contre ses parois, les forcer allègrement à s’ouvrir à lui. Elle contractait ses muscles pour le sentir encore plus, pour l’emprisonner en elle. Elle le voulait au plus profond, sauvagement, sans ménagement. Et il lui donnait. À grands coups de bassin il labourait son corps et son corps en redemandait. Ses mains empoignaient ses seins férocement. Elle criait son plaisir par des sons qu’elle ne reconnaissait pas.


Il la releva, lui empoigna les fesses, toujours enfoncé en elle. Elle s’agrippa à sa nuque pour ne pas le perdre d’un centimètre. Elle faisait aller son bassin contre le membre toujours d’acier qui arrachait à son ventre des contractions qu’elle ne contrôlait pas. Elle entreprit de lui retirer sa chemise toujours trempée. Le griffa, empoigna ses omoplates.


Il la transporta ainsi dans la cuisine, lui plaqua brutalement le dos contre le frigidaire, s’enfonçant au plus profond d’elle, écrasant sa poitrine de la sienne. Puis, alors qu’elle était si près d’atteindre l’explosion libératrice, il se retira, la laissa retomber sur le plancher. Elle gémit de rage d’un coït qu’il avait cruellement interrompu. Il n’eut cure de ses réactions, la retourna et l’obligea à se plier en deux en poussant sa nuque contre la table à manger. Ses seins, son visage étaient plaqués contre la surface dure et froide. Son bassin se tendait dans une supplication sauvage. Il se refusait, la faisait languir en la maintenant d’une main dans cette position inconfortable. Elle pouvait le sentir la détailler, s’enorgueillir de son impatience.


Au lieu de répondre à ses suppliques, il lui écarta les fesses. Sa nuque était libérée de son entrave mais elle n’osait pas bouger, intriguée par l’attention qu’il portait à son anneau froncé. Elle sentit une langue s’y aventurer, en détailler les contours puis s’enfoncer en elle. Elle gémit, surprise par les sensations que lui faisait découvrir cette inquisitrice qui la pénétrait. Quand sa respiration s’accéléra et que ses gémissements s’intensifièrent, ce fut un doigt humide qui força l’entrée interdite. Il allait et venait, allait et venait… Elle se sentait s’ouvrir, son cul en demandait plus alors que sa tête s’y refusait.


Il se retira, tendit son membre toujours durement tendu, l’effleura contre la fente humide de son con mais ne s’y enfonça pas. Continua vers l’antre sombre dilaté par son doigt inquisiteur. Le foutre qui recouvrait le gland déculotté le fit glisser vers l’intérieur de l’anneau serré qui s’ouvrit pour se refermer aussitôt autour de l’intrus. Elle cria. Il attendit quelques secondes puis empoigna son épaule et poussa. La douleur fut vive lorsque ses couilles heurtèrent ses fesses offertes. Mais le plaisir était plus fort. Il entama un va-et-vient prudent et bientôt elle allait au-devant, poussait les hanches pour qu’il s’enfonce plus loin, plus fort.


Il accéléra le rythme. Elle pressa une main entre ses cuisses trempées, là où se dressait le petit organe gorgé de plaisir. On pouvait y sentir les battements de son sang. Elle criait sans retenue, grognait, en redemandait. Et il lui donnait, plus loin, plus fort. La prenait comme une bête. Elle se sentait animal, n’était plus que ce corps rabroué qu’elle voulait enfoncé, défoncé, transpercé. La douleur avait fait place à un plaisir abyssal, si intense qu’elle croyait défaillir. Sa main frappait frénétiquement la table, elle bredouillait des mots inaudibles, lui disait non, lui disait oui, lui disait arrête, lui disait plus fort.


Puis elle crut que le monde s’arrêtait. Tous les muscles de son corps se tendirent à l’extrême alors qu’un éclair explosait à l’intérieur de ses yeux. En une longue plainte indéfinissable, son corps meurtri fut secoué de spasmes plus violents les uns que les autres. Elle ne respirait plus. Le plaisir épileptique sembla durer des heures.


Il regardait cette femme qu’il ne connaissait plus et s’enfonçait en elle, toujours plus loin, toujours plus fort. Il voulait lui faire mal, la prendre sans fin jusqu’à ce qu’elle crie grâce. Il voulait la faire jouir d’un plaisir dont elle ne soupçonnait même pas l’intensité. Il voulait lui faire perdre la tête, la baiser vulgairement, violemment. Il la tirait par la taille et la propulsait contre son ventre de plus en plus fort. Du fond de son bassin, les convulsions enserrant son membre fébrile eurent bientôt raison de son plaisir. Dans un cri exutoire, il empoigna ses épaules et se vida par à-coups puissants à l’intérieur de ses entrailles.


Elle se laissa fondre sur le plancher, à demi-consciente. Elle réalisa qu’elle sanglotait de plaisir. Il s’affala à ses côtés, lui caressa les cheveux jusqu’à ce que l’intensité se soit atténuée. Il la prit alors dans ses bras. La transporta jusqu’à la chambre et la déposa délicatement sur le lit défait. Il caressait sa peau doucement, embrassait son front fiévreux. Elle leva les yeux vers lui, esquissa un sourire de bien-être. Ils n’avaient prononcé aucune parole et tout avait été dit. Elle sombra dans un profond sommeil.


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Erotisme torride

Tendre Amour

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n° 13383Lilas29/07/09
La collègue est morte
critères:   nonéro
46769 caractères      
Auteur : Lilas

Au début, la révélation la choqua à un tel point qu’elle resta immobile sur le bitume, la mâchoire pendante, les yeux fixes. Puis peu à peu, la réalité, la vérité, s’imposèrent à elle, et elle se mit à trembler.

Des gens parlaient, criaient autour d’elle. Ils la montraient du doigt, déjà.

Elle, ne parlait pas, ne bougeait pas, ne pensait pas.

Un long moment s’écoula avant qu’elle ne réagisse.

Elle recula lentement, entendant comme à travers une sorte de brume compacte le bruit des sirènes d’ambulances.

Le sang spongiait sur le goudron de la route ; la flaque rouge s’élargissait, s’élargissait, devenait mer de sang… elle avait le crâne fêlé, et le liquide imprégné de cervelle suintait par la plaie béante et écarlate.

Le visage était couvert de rouge lui aussi. Les yeux, le nez, la bouche, tout était submergé de sang, jusqu’aux superbes cheveux blonds qui étaient souillés par le liquide poisseux, sombre.

Mina recula encore, et vit avec une horreur grandissante que la flaque rouge, comme animée d’un esprit propre, s’étalait de plus en plus loin sur le bitume, touchant même le bout de ses propres chaussures.

Elles étaient imbibées de sang.

Il y eut comme un déclic dans le cerveau de Mina, qui réalisa enfin que c’était Tamia, là, écartelée sur la chaussée, la tête ruisselante de sang par la large blessure, qui courait de la tempe jusqu’à l’arrière de la nuque.

C’était Tamia.


Un moment après, peut-être quelques secondes, peut-être quelques siècles, Mina poussa – s’obligea à le faire – la réflexion encore plus loin dans le cadre pour l’instant très limité de ses pensées. Elle se rendit finalement compte que non seulement c’était sa collègue de travail – sa meilleure amie – allongée devant elle à ses pieds (ses pieds pleins de sang) mais qu’en plus c’était elle, Mina Hendrowks, qui avait été au volant de la voiture quelques minutes plus tôt.

Deux hommes en blouse blanche pénétrèrent soudain dans son champ de vision. Elle les regarda s’accroupir dans la mer de sang, avec une hâte digne d’éloges, se pencher sur Tamia, la palper délicatement. L’un d’eux secoua alors la tête en poussant un soupir las.



Mina ne sut pas exactement à qui il s’était adressé. Était-ce aux trois policiers qui venaient d’apparaître sur la scène du drame, à elle-même, ou au groupe de badauds qui s’était rapidement formé et qui encerclait à présent le cadavre, malgré les ordres des autorités ?



Comme dans un rêve.

Et sa question – si c’en était une – sembla rester en suspens dans l’air. On aurait dit qu’elle attendait une réponse.

Qui ne viendrait pas, évidemment.

Vaguement, elle comprit à l’agitation de la foule que les policiers repoussaient les gens et isolaient le lieu de l’accident avec des barrières de sécurité.

L’atmosphère était comme saturée d’horreur, se pressant en volutes latentes et trompeuses autour de Mina, qui avait du coup du mal à respirer. Ses mains étaient moites. Elle avait pourtant très froid. Elle se mit à frissonner violemment.



Elle s’aperçut alors qu’un des ambulanciers était devant elle, lui bouchant la vue du sang et du corps sans vie.



Elle le regarda. Il avait de beaux yeux bleus. Elle eut l’impression qu’il la fixait avec accusation. Non, en fait, elle n’en avait pas l’impression, elle en était sûre.



Était-ce vraiment elle qui venait de parler ? Était-ce vraiment sa voix, ses lèvres qui avaient remué ? Était-ce vraiment elle ?

Il hochait la tête. Il eut un vague geste de la main



« Arrêtez de me regarder comme ça. Ce n’est pas vrai, je n’ai tué personne ! Ce n’est pas ma faute ! Cessez de me regarder avec cet air là ! »



Quelqu’un lui posa soudain une couverture sur les épaules.

Elle sursauta.



« M’emmener où ? » pensa-t-elle avec confusion. Mais la question cette fois n’était pas sortie de sa bouche. L’ambulancier n’était déjà plus là. Et sur le bitume, il n’y avait plus que le sang qui rougissait les pores de la chaussée. Sortant de son apathie, Mina tourna la tête de tous les côtés et finit par apercevoir le corps de Tamia dans une espèce d’enveloppe noire, allongé sur un brancard, qu’on transportait dans l’ambulance aux gyrophares flamboyants. Puis quelqu’un remonta la fermeture, et il n’y eut plus que ce sac noir.

Ça n’a pas de sens, pensa-t-elle. C’est absurde. Impossible.



Mais ils installaient le corps dans l’ambulance, à présent. Des gens, avides d’horreur, se pressaient contre les barrières.

Mina s’aperçut brusquement qu’il y avait à nouveau quelqu’un en face d’elle. Elle leva les yeux. C’était un policier. Il tenait un bloc-notes et un crayon. Elle lui trouva l’air méchant et accusateur.



Il faisait froid. Mina grelottait. Elle resserra frileusement les pans de la couverture autour d’elle. L’ambulance démarra et s’éloigna lentement, en silence cette fois. Des passants s’interpellaient bruyamment, commentant l’accident. Mina comprit vaguement les mots « chauffard », « meurtre », et « folle ».

Elle regarda le policier.

Ce n’est pas ma faute, pensa-t-elle désespérément. N’y aurait-il jamais personne pour la croire ?



Elle le lui dit. Mais en même temps qu’il posait ses questions bêtes et sans signification, elle comprenait réellement ce qui venait de se passer. Elle avait tué Tamia. Point. Elle était une meurtrière. Point.

Une vague de nausée la saisit au ventre, et elle eut envie de vomir. Elle regarda le policier d’un œil trouble.

Lui, dans son conformisme de flic qui fait son boulot, ne s’aperçut de rien. Ainsi va la vie.



Encore cette phrase ridicule et dénuée de sens, nota-t-elle silencieusement. Vous êtes en état de choc. Ils ne savaient pas, ne pouvaient pas savoir, ce qu’elle ressentait à cette seconde précise.

Comment pouvaient-ils une seule seconde se douter de ses sentiments, ou plutôt du naufrage de ses sentiments ?

Machinalement, elle suivit le policier jusqu’à sa voiture de fonction. Il s’arrêta pour lancer quelques mots à ses collègues, qui récoltaient des témoignages de l’accident.

Un stupide, un inutile accident de la route.

Elle se mit à pleurer, doucement, et autour d’elle il n’y eut plus qu’un rideau mouvant d’ombres incompréhensibles.





Mina leva la tête et considéra les deux inspecteurs en face d’elle d’un œil morne. Le bureau où on l’interrogeait était très calme quand on considérait le vacarme qui régnait dans le commissariat, derrière la porte. C’était comme une bulle isolante, ici. Mais les deux paires d’yeux impersonnelles qui étaient rivées sur elle l’empêchaient définitivement de se sentir à l’aise. Et en sécurité.



Mais pas le système judiciaire, pensa Mina. Elle secoua la tête, et jeta un regard flou autour d’elle. Fort heureusement, rien dans cette pièce ne lui rappelait le sang ou la mort. Puis elle regarda les deux policiers.



Les deux hommes la regardèrent aussi, et elle devina qu’ils hésitaient. Enfin un minimum d’humanité. Mais elle allait bien. Tout à fait bien. Elle savait qu’elle avait les yeux rouges. Qu’est-ce que cela changeait ? C’était normal qu’elle pleure. Le docteur qui l’avait examinée avait dit qu’elle n’avait pas besoin de rester à l’hôpital, qu’il fallait qu’elle se repose chez elle.

Et qu’elle était en état de se faire interroger.

Ils devaient le savoir. Le docteur avait dû leur dire. Pourquoi lui demandaient-ils s’ils pouvaient lui poser des questions puisqu’ils devaient déjà le savoir ?



Mina les regardait toujours.



Les inspecteurs échangèrent un coup d’œil.



Mina soutint sans sourciller leurs regards inquisiteurs.



Les policiers se regardèrent à nouveau.



Les mains de Mina se crispèrent sur la bride de son sac.



Après une courte pause, l’autre policier reprit la parole, visiblement agacé.



Il y eut l’ébauche d’un sourire sur le visage las de Mina.



Elle s’arrêta.

Les inspecteurs se penchèrent vers elle comme un seul homme.



Elle garda le silence, les yeux baissés sur ses mains.



Elle soupira. Le chagrin et le remords creusaient son visage. Le visage de quelqu’un qui a la mort sur la conscience.



Elle hocha la tête, les yeux clos.



Mina se mordit violemment les lèvres, l’air bouleversé.



Mina regardait toujours ses mains. Lentement, deux larmes coulèrent parallèlement le long de ses joues pâles.



Les deux inspecteurs hochèrent la tête en même temps. Ils avaient l’air désolé. Pourtant Mina était certaine qu’ils la considéraient comme une meurtrière.



Mina pleurait doucement. Elle étouffa un sanglot avec sa main.



Les deux policiers semblèrent se consulter du regard, puis l’un d’eux s’approcha d’elle et passa un bras autour des épaules de la jeune femme, en un geste de réconfort.



Elle releva la tête avec lenteur. Son visage était baigné de larmes. Elle avait un regard de noyée.



Mina se leva péniblement, serrant son sac tout contre elle. Ses yeux étaient obscurcis d’un voile de détresse.



Elle pivota sur ses talons et sortit.




Mina ouvrit la porte de son appartement, entra, referma la porte. Puis elle resta immobile au milieu du vestibule, les yeux dans le vague.

Quelques minutes passèrent ainsi. Elle écoutait le silence de son appartement avec une résignation mêlée de tristesse. David n’était pas là. Il ne rentrerait probablement pas cette nuit. Comme d’habitude.

Mina sembla enfin reprendre vie et se dirigea résolument vers son living, où elle déposa sac et manteau. Le voyant rouge du répondeur clignotait. Dieu, qu’elle détestait cette couleur ! Avec un soupir, elle s’approcha du téléphone et appuya sur le bouton. Il y avait ses trois messages, laborieux et embrouillés, avertissant David qu’il s’était « passé quelque chose de très grave », et qu’elle était à l’hôpital aux urgences « s’il voulait la rejoindre ».

Piètres messages pour un piètre mari, sur un piètre répondeur. Seulement, David ne les avait pas écoutés. David n’était sans doute pas rentré de toute la journée.

Mina écouta le dernier message. C’était sa mère. Elle lui disait d’une voix contrite et inquiète qu’elle avait raté l’avion et qu’elle était désolée.


Parfait. Tout pour clore une merveilleuse journée. Tamia était morte. Dans une semaine, quand Mina retournerait au travail, Tamia sa collègue, sa meilleure amie, ne serait plus là pour l’accueillir.


Le sang.


« Je vais oublier tout ça pour l’instant. Plus tard peut-être je pourrai y repenser avec calme, mais pas maintenant. Il faut que je me reprenne en main, sans quoi je vais devenir folle ».


Mina avait toujours envie de pleurer, mais elle savait qu’elle allait mieux. Ses mains ne tremblaient plus.

Ne plus penser au sang.

Elle retourna dans le vestibule, ôta ses chaussures, voulut les ranger dans l’armoire. Se rendit compte qu’elles étaient tachées.

Se rappela.


Elle étouffa un cri, jeta violemment les chaussures très loin, qui rebondirent sur le carrelage avec un bruit sec et métallique. Elles étaient pleines de sang à moitié séché. La main plaquée contre la bouche pour ne pas hurler, les paupières rouges et gonflées, elle regarda la paire de chaussures avec une terreur sans nom.

Ce fut la sonnerie du téléphone, dans la cuisine, qui la tira du cauchemar où elle venait de sombrer. Elle se leva (car elle était tombée à genoux), se précipita dans la cuisine en faisant un large écart, plus que nécessaire pour éviter les chaussures, et décrocha le combiné mural.



Personne ne répondit au bout du fil. Brusquement, elle entendit un ricanement étrange qui éclata dans son oreille tel un ballon qui crève, la faisant violemment sursauter.

Cette fois elle hurla, le souffle raclant sa gorge, les deux mains lâchant le téléphone et s’abattant sur sa bouche pour insonoriser ce cri fantastique et inattendu.

Elle raccrocha très vite, hors d’haleine, tremblant de tous ses membres.

Son cœur battait follement dans sa poitrine. Elle n’entendait plus que ces battements sourds et irréguliers, et la panique – la peur – dévastait sa raison…


… puis peu à peu, elle comprit que ce n’était pas du sang qui débordait de la poubelle où elle avait jeté les chaussures – mais seulement un papier d’emballage rouge vif, un paquet de chips sans doute, et elle se rappelait l’avoir mis là-dedans le matin même.

Mina secoua la tête, se traitant de gourde, et se remit à peler ses tomates pour le dîner. C’était absurde. Elle venait de tuer quelqu’un, et elle préparait le dîner comme si rien ne s’était passé, comme si rien d’important ne lui passait par la tête. Et elle confondait des paquets de chips vides avec du sang visqueux.

Tout cela était ridicule.

Même s’il n’y avait personne pour l’observer (malheureusement), elle se sentait ridicule.

Elle soupira. Elle devrait se changer les idées. Sortir. Voir des gens. Ou regarder la télé.

Encore une fois, l’inconscience de ses pensées la fit frémir et elle eut envie de rire, hystériquement. Tamia était morte, bon sang, morte, et elle pelait des tomates en se disant qu’il fallait qu’elle voie du monde et s’amuse ! C’était incroyable…


Mina était seule dans un appartement vide, seule avec le cadavre de Tamia dans son esprit, avec le sang de Tamia, avec la mort de Tamia.

Le ronronnement de la pompe de l’aquarium la rappela à l’ordre. Elle regarda ses poissons rouges. Eux au moins ne découchaient jamais. Finalement, elle n’était pas tout à fait seule.

Comme si ses pensées étaient reliées ensemble et toujours fixées au même cercle vicieux, Mina se dit de nouveau qu’elle ne devrait pas rester seule alors qu’elle venait d’écraser sa meilleure amie.


En temps ordinaire, elle aurait justement appelé Tamia pour qu’elle la réconforte (combien de fois l’avait-elle fait aux premiers temps de son mariage, lorsque David ne rentrait pas de la nuit ?) et Tamia serait venue chez Mina, et elles auraient discuté pour faire passer le temps plus vite. Mais Tamia était morte et par ce fait, Mina n’était pas en temps ordinaire.

C’étaient plutôt des instants extraordinaires, qu’elle avait vécus aujourd’hui, des choses qui ne devraient pas se produire, des choses qui ne devraient pas exister, des choses étrangères à la logique et au raisonnement.

Qui avait inventé la voiture ? Pourquoi les gens traversaient-ils les routes sans regarder ? Qu’est-ce que Tamia foutait là ?


Mina pensa que ce n’était pas bien de rester dans son appartement à peler des tomates pour l’omelette du dîner, vu qu’en plus elle n’avait pas faim.

Toute seule.

Et terrifiée.

Le coup de téléphone lui revint en mémoire. « N’y pense plus, Mina, n’y pense plus », se répéta-t-elle. C’était seulement un pauvre crétin qui avait voulu lui faire une blague, tout simplement, et qui l’avait faite le mauvais jour au mauvais moment avec la mauvaise personne. C’est David qui aurait dû décrocher. Mais David n’était pas là. David n’était jamais là.


« N’y pense plus ». Elle n’y pensa plus…


Au contraire, autre chose d’aussi – sinon plus – épouvantable s’imposa à elle. Elle voyait le corps désarticulé sur le macadam, comme une vulgaire poupée de son, et tout ce sang, partout… sa vision se brouilla. Elle baissa les yeux. Et faillit s’étrangler, en même temps qu’un hurlement d’effroi jaillissait de sa gorge. Elle avait du sang sur les mains ! Elle était tellement terrorisée qu’elle resta sans bouger, comme une statue de pierre, à fixer ses mains rouges et dégoûtantes.


Après environ trois minutes de terreur et de pétrification totale, elle s’aperçut enfin qu’elle tenait toujours ses tomates dans les mains, et qu’elle avait encore été victime d’une hallucination.

Elle lâcha les tomates, comme dans un état second, et le bruit qu’elles firent au contact du carrelage lui fit irrémédiablement penser à un morceau d’organe plein de sang qui éclate sur le sol. Une violente nausée lui tordit le ventre, et monta dans sa bouche en effluves amers et étouffants. Elle se précipita au-dessus de l’évier et vomit, toussant, pleurant en même temps.


Quand elle se sentit en meilleur état, elle pivota sur ses talons et se rendit en titubant à sa chambre. Maladroitement, elle se déshabilla, baissa le store de la fenêtre pour calfeutrer la lueur de la pleine lune (ne disait-on pas que les rayons de la pleine lune propageaient des ondes négatives sur les êtres vivants et pouvaient être la cause de troubles organiques néfastes pour la santé ?) et écarta les draps de son lit. Ensuite, elle entra dans la salle de bain, contiguë à sa chambre, et se regarda dans le miroir. Elle avait les traits tirés, avec de grands cernes violets sous les yeux. Son visage était très pâle.


Et quand elle fit une rapide toilette, ses mains tremblaient de nouveau.


Comment pouvait-on perdre l’esprit en si peu de temps ? Comme elle aurait voulu que David soit là. Que Tamia ne soit pas morte. Ou alors, que ce ne fut pas elle la responsable de cette mort. Oui, c’était peut-être une réflexion dépourvue d’humanité, mais Mina aurait préféré apprendre la mort de son amie d’une façon étrangère.


Elle retourna dans la chambre, prit un pyjama dans l’armoire (cadeau de David), l’enfila et se dit qu’elle avait oublié de se laver les dents. Elle retourna dans la salle de bain, de sa même démarche chancelante, comme si elle était ivre. Elle avait l’impression d’évoluer dans un brouillard épais et confus. Tout était trouble autour d’elle, et les objets perdaient leur consistance devant ses yeux, leur contour comme effacé, dissipé par ce brouillard.

Arrivée dans la salle de bain après un court trajet extrêmement pénible, elle prit son tube de dentifrice, sa brosse à dents, et s’apprêtait à se les laver lorsqu’elle s’aperçut que ce dentifrice était de cette couleur qu’elle abhorrait, rouge sang.


Évidemment, c’était David qui avait fait les courses – exceptionnellement bien sûr – et il l’avait acheté à la fraise. Quel gamin ! Elle n’eut pas le courage de mettre ce… truc rouge dans sa bouche, et elle reposa tout, dentifrice et brosse à dents, avec un soupir las. Puis elle se rinça le visage à l’eau froide, se moucha, passa une serviette sur ses joues pour sécher les larmes qui persistaient à remplir ses yeux et à investir le coin de sa bouche de leur goût salé.


Elle resta un moment encore devant le lavabo, les yeux dans le vague, pensant au destin qui nous attendait tous, devenir fou ou mourir… peu à peu, un facteur extérieur parvint à trouver un chemin dans son esprit égaré, et elle pensa qu’elle avait froid aux pieds. Baissant les yeux, elle remarqua qu’elle était pieds nus. Où avait-elle bien pu mettre ses chaussons ? D’abord, tout simplement, les avait-elle enfilés ?

Elle ne s’en souvenait plus. C’était finalement très bizarre, cette mémoire qui s’obstinait à fuir et à se dérober. Par exemple, il y avait à peine quelques minutes, elle avait regardé son réveil dans sa chambre. Et elle ne se rappelait plus l’heure qu’elle avait pu y lire.


En ce qui concernait le mystère des chaussons disparus, il suffisait pour le résoudre de se rendre dans le vestibule et de les prendre dans le placard à chaussures. Mais Mina était bien trop fatiguée pour avoir la force de confirmer cette interrogation stupide qui consistait à se demander où on avait pu ranger ses chaussons. Aussi retourna-t-elle dans la chambre, se glissa dans son lit, regarda l’heure (20 h 05) et se plaça sur le flanc ; se refusant à éteindre la lumière de sa lampe de chevet.


Bientôt, elle coulait dans un sommeil agité et peuplé de cauchemars, pour finalement se réveiller brusquement une heure plus tard. Elle ouvrit les yeux et constata avec une horreur jamais ressentie qu’elle était dans le vestibule. Assise sur le carrelage froid et dur. Devant elle, ses chaussures tachées de sang se découpaient avec une précision inutile sur la couleur beige du couloir. Ses chaussures qu’elle se rappelait parfaitement avoir jetées dans la poubelle un peu plus tôt dans la soirée.


L’affolement la saisit, et elle se releva lentement, la gorge nouée par une peur insoutenable, ses yeux noyés de larmes terrifiées. Que faisait-elle dans le vestibule ? Qui avait sorti ces maudites chaussures de cette maudite poubelle, dans la cuisine ? Ce n’était pas elle, ce n’était pas possible, elle dormait ! Ou alors… Ou alors, elle était somnambule. Avec une lenteur exaspérante, elle alla chercher des sacs plastiques, revint dans le hall, pas rassurée du tout, tremblante de la tête aux pieds et se mordant convulsivement les lèvres.

Puis elle ramassa les chaussures avec les sacs, avec d’infinies précautions, entra dans la cuisine, jeta le tout par la fenêtre. Le lendemain, elle aviserait du comportement à adopter si quelqu’un reconnaissait ses chaussures au bas de l’immeuble. Pour l’instant, elle avait très peur et s’en souciait comme d’une guigne.


C’était étrange comme son corps avait du mal à se mouvoir normalement, alors que son cerveau lui ordonnait fébrilement de se dépêcher d’aller se recoucher. Elle vérifia avant tout que la porte d’entrée était fermée, que les fenêtres étaient closes, et un faible soulagement la submergea quand elle réalisa que personne n’avait pu entrer. Elle était donc somnambule. Elle se demanda si son comportement était après tout normal, si elle ne devrait pas appeler le docteur qui l’avait examinée dans la journée pour lui faire part de ses hallucinations. Mais comme elle n’avait jamais vécu d’expériences traumatisantes, comme tuer quelqu’un, elle ignorait complètement si son attitude n’était pas l’effet secondaire d’un choc.


Elle hésita, puis enfin se résigna à retourner au lit. Il était bientôt vingt et une heures trente. Il était encore tôt. Elle avait peur, et elle était toute seule. Peut-être aurait-elle dû rester à l’hôpital ? Peut-être était-elle devenue folle ?

Dans son lit, elle n’arriva pas à dormir toute de suite. Elle claquait des dents. Tels des oiseaux de mauvais augure, les pensées tournaient et retournaient dans sa tête, incohérentes et violentes. Tout brillait derrière ses paupières closes. Elle avait du mal à respirer. Sans s’en apercevoir, elle sommeilla, et les pensées continuaient à se cogner contre les parois de son cauchemar… elle revoyait la rue, le volant entre ses mains… elle entendait la chanson qui passait à la radio… You are so beautiful, my only love… it’s so beautiful… Puis la silhouette sur le trottoir… Silhouette qui court, qui court très vite… le choc, foudroyant, inattendu, épouvantable… et le sang…


Tamia est morte… ma collègue est morte….

J’ai froid. Elle est morte morte morte je l’ai tuée… J’ai mal j’ai froid… Un bruit dans la cuisine, quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Ce n’est pas ma faute, les policiers l’ont dit aussi… tu t’es quasiment jetée sous mes roues Tamia ! Qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi as-tu fait ça alors que je fonçais sur la route ? Reste sur le trottoir Tamia, reste, non, NON ! C’est quoi ces bruits dans la cuisine ? Les poissons déménagent, je les entends, ils font leurs valises. Eux aussi ils vont découcher ? Je t’aimais tellement Tamia, tellement… Adieu poissons rouges… Tu déprimais Tamia tu déprimais ? Tu m’écoutais toujours parler de David mais que me disais-tu, tu ne me disais rien, tu déprimais ? J’ai freiné freiné mais tu étais morte, ce n’est pas ma faute Tamia ce n’est pas ma faute.

Si c’est ta faute. Tu m’as tuée


En hurlant, Mina se redressa dans son lit. Son corps était couvert de transpiration sous son pyjama. Elle était essoufflée et elle tremblait terriblement. Angoissée, elle fouilla sa chambre du regard, dans tous les sens. Avant de comprendre enfin que le téléphone sonnait dans la cuisine. Pourtant, elle était sûre que ce n’était pas cela qui l’avait éveillée, comme ce n’était toujours pas le téléphone qui l’avait fait hurler. On aurait dit qu’on lui avait parlé. « Je deviens complètement cinglée », pensa-t-elle en se levant laborieusement.


Elle était dans la cuisine et tendait la main vers le téléphone quand elle se rappela le coup de fil du petit plaisantin de tout à l’heure, qui avait éclaté d’un rire vengeur dans son oreille. Elle se raidit, serra les lèvres, incertaine, puis enfin décrocha le combiné et le porta à son oreille, la bouche sèche.



Le soulagement tomba sur elle comme une chape de plomb.



Mina se sentit très triste à cette nouvelle. Elle aurait voulu que sa mère soit là, elle aurait voulu parler à quelqu’un.



C’est ta faute. Mina déglutit nerveusement. Cette voix qui venait de traverser son crâne, c’était la voix douce, mais monotone, de Tamia. Non seulement elle était devenue complètement folle, mais en plus, elle avait très mal, dans son corps entier, et plus la conversation durait, plus elle avait mal. Que se passait-il ? Affolée, Mina appuya la tête contre le mur, sentant la transpiration ruisseler sous son pyjama. Ses mains étaient moites et douloureuses elles aussi. Mina fit un effort pour reprendre le fil de la discussion. Sa mère parlait toujours, de sa voix à la fois douce et inquiète.



Mina aurait voulu lui dire que David n’était pas là, qu’elle avait très, très mal, qu’elle était seule et terrifiée, et qu’elle avait froid, mais aucun son ne sortit de sa bouche, et sa mère raccrocha.

Il n’y eut plus que le bip continu et insupportable, dans le combiné, et Mina raccrocha à son tour, très lentement, pleurant de souffrance. Pourquoi avait-elle aussi mal au ventre, aux bras, dans son corps entier ?

Elle s’appuya un moment contre le mur, respirant difficilement. De gros points brillants et noirs à la fois lui cognaient dans les yeux comme des battes de base-ball. Bon sang, que lui arrivait-il ? S’était-elle finalement blessée dans l’accident ?


Elle se retourna, et c’est là qu’elle les vit.

Ses chaussons flottaient dans son aquarium.

L’eau était rouge. Rouge sang.

Pas traces des poissons qui originellement occupaient l’aquarium.


Comme si la terreur, au bout d’un moment, atteignait un point de non-retour, Mina resta immobile et silencieuse, les yeux braqués sur l’aquarium, incapable d’aligner une seule pensée développée et cohérente. Puis elle s’approcha, très lentement, regardant ses jolis chaussons bleus pleins de sang flotter dans l’eau écarlate. D’où venait tout ce sang ? L’horreur de la découverte avait du mal à se frayer un chemin dans sa tête. Beaucoup de mal. Mina ne réagissait pas.



Elle avança encore, trop désemparée et terrorisée pour raisonner correctement. Ce sang, tout ce sang…



C’est alors qu’elle sentit ses pieds entrer en contact avec quelque chose de tiède et liquide. Elle aurait pu se précipiter hors de l’appartement, refuser de croire, refuser de regarder ce dans quoi elle marchait, refuser l’évidence de la folie. Mais elle resta immobile, sut qu’elle était folle, et baissa les yeux pour se heurter à la vision d’une flaque de sang, sombre dans la pénombre de la cuisine. Ses pieds baignaient dedans. Là encore, elle aurait pu hurler et appeler police-secours, mais là encore, elle ne le fit pas.

Mina se sentait au-delà de la peur, au-delà de l’horreur. Elle se sentait simplement folle et stupéfaite. Pourquoi ses chaussons étaient-ils dans l’aquarium, comment les y avait-on mis, d’où venait tout ce sang, elle n’aurait su répondre à ces questions. Elle se contenta de nier la chose, de nier sa vision, et ses yeux suivirent malgré eux les traces rouges qui partaient de la flaque par terre. Des pas. Qui menaient à sa chambre.



Tout tournait autour d’elle. Le sol semblait fondre sur elle, les murs se rapprocher, l’aquarium se ruer vers le sol. Elle comprit qu’elle allait s’évanouir. Alors elle vint prendre appui au chambranle de la porte, les yeux fixes et grands ouverts, puis elle baissa la tête et s’obligea à respirer profondément, calmement. C’est à ce moment précis, au moment où son vertige disparaissait, qu’elle eut une nouvelle révélation. Elle comprit d’où venait ce sang. C’était le sien.


Bien sûr. C’était logique que le cauchemar continue ainsi. C’était vraiment logique. Silencieusement, elle examina l’étendue des dégâts. Ses mains étaient couvertes d’entailles profondes et inexplicables. Elle se demanda pourquoi elle ne les avait pas vues avant. Ses pieds aussi. Elle s’examina, la respiration de plus en plus pantelante, frisant l’hystérie. Son pyjama de soie autrefois gris perle était rouge sur la majeure partie du vêtement. C’était donc du sang qu’elle avait senti sous son pyjama dès qu’elle s’était éveillée, pas de la transpiration.

Tout son corps saignait.


Mina éclata brusquement en sanglots et courut jusqu’à sa chambre. La moquette était imbibée de traces de sang. Ses draps également. Elle en avait mis absolument partout. Malgré la douleur extrême qu’elle éprouvait dans chaque partie de son corps déchiqueté, Mina enleva son pyjama souillé (ce n’était pas facile car ses mains étaient assaillies de soubresauts) le mit dans de l’eau froide, dans la salle de bain. Puis elle tenta de faire le vide dans son esprit survolté et épouvanté tandis qu’elle ôtait ses draps du lit, en mettait des propres, lavait le carrelage et la moquette (le sang resta sur la moquette), jetait ses chaussons trempés dégoulinants eux aussi. Puis elle s’inspecta, nue, devant le miroir.


Et poussa un cri pitoyable.


Tout son corps était douloureux, couvert d’entailles comme ses pieds et ses mains.

D’où venaient ces coups… de quoi ? De couteaux ?

Quelqu’un l’avait poignardée ?!

En poussant des plaintes douloureuses, Mina se traîna dans le couloir, jusqu’au vestibule. La porte était toujours fermée, les verrous tirés, la chaîne de sécurité enclenchée. Personne n’avait pu entrer. Elle fit péniblement le tour de l’appartement. Personne n’y était caché. Les fenêtres, toujours closes.

Personne n’avait pu entrer !


Alors Mina fit halte sur ses pensées, prit une douche, se lavant consciencieusement, agitée de tremblements convulsifs. Lorsqu’elle eut fini, elle s’enveloppa dans un grand peignoir qui appartenait à David – David qui n’était toujours pas rentré – revint dans la cuisine, prit le téléphone et fit le numéro du docteur qui lui avait conseillé d’appeler si elle avait des problèmes.


Elle avait des problèmes.


Au bout de huit longues sonneries, elle entendit une voix pâteuse à l’autre bout du fil.



Curieuse expression.



Il y eut un silence. Puis le docteur parla d’une voix beaucoup plus éveillée.



L’homme paraissait stupéfait, et soudain très inquiet. Elle était très inquiète aussi.



Autre silence.



Et il raccrocha. Mina se dit que c’était lui qui devrait se calmer. Elle, malgré tout, se sentait assez calme. Façon de parler.

Aussi faible qu’un nouveau-né, elle réussit à se tirer jusqu’à sa chambre, percluse de douleurs. Avant de retourner au lit, elle prit soin de fermer la porte de sa chambre à clefs, et de coincer une chaise sous la poignée.

Elle agissait comme dans un rêve. Peut-être en était-ce un ? Peut-être allait-elle se réveiller et découvrir que tout ceci n’était qu’un cauchemar ? Elle se mit au lit très doucement, pour ne pas réveiller plus encore ses douleurs et ses plaies. Le peignoir commençait à être taché de sang lui aussi.

La joue contre le matelas, elle gardait les yeux fixés sur la porte, essayant de penser à autre chose d’agréable. Leur lune de miel. La nuit de leurs noces. Elle s’était acheté un déshabillé rose comme il aimait. Oui, elle se rappelait, à présent, le déshabillé rose, et le champagne, David qui rit doucement et qui lui raconte une blague, David qui lui dit qu’il l’aime si fort et…


Tu m’as tuée


Avec un sursaut, Mina fut tirée de ses pensées par une voix surnaturelle. Elle se redressa immédiatement, le souffle coupé. Le bruit de voix cessa.

Son regard se porta brutalement sur la porte.

Elle était grande ouverte.


Mina se leva lentement, en proie à une terreur indicible. Elle laissait échapper de tout petits cris terrifiés, comme un animal en cage. À pas prudents et mesurés, le corps frissonnant d’effroi, elle se rendit dans son entrée et voulut ouvrir la porte. Il fallait avertir les voisins, ce n’était pas possible ! Un maniaque s’était sûrement infiltré chez elle !


Mais elle eut beau retirer le verrou, la chaîne de sécurité, tourner la clé, la porte ne s’ouvrait pas. Elle cogna des mains et des pieds, faiblement, contre le bois, appelant à l’aide, pleurant à gros sanglots terrifiés. Quelque chose bruissa alors derrière elle. Elle se retourna d’un bloc, les yeux hallucinés, voilés. Il faisait noir dans la cuisine, mais elle crut voir quelque chose bouger. Très doucement. Près de l’aquarium. Elle poussa un gémissement effrayé, bondit jusqu’à sa chambre en quatrième vitesse malgré les souffrances que cela engendrait.

La chaise était toujours renversée près de la porte. Cependant, la clé avait disparu de la serrure. La jeune femme la chercha fébrilement, les yeux baignés de larmes. Le bruit de frottement un peu flasque se rapprochait, il était dans le couloir. Elle abandonna la recherche de la clé, claqua la porte, poussa tant bien que mal la commode devant la porte. Écoutant le silence de son appartement. Plus rien.



Évitant de regarder le sang sur la moquette, elle s’assit sur le lit, frémissante de peur. Que faisaient les urgences ? Elle regarda le réveil. Elle avait appelé le docteur il y a seulement vingt minutes. S’il y avait de la circulation, c’était normal que l’ambulance ne soit pas encore là.

Claquant des dents, elle se coucha, sans quitter des yeux la porte. Malgré sa profonde angoisse, elle finit par sommeiller encore une fois. Une rumeur de voix cruelles et démoniaques la ramena à l’instant présent.

Tamia lui parlait ! Tu m’as tuée Mina. Tu vas payer.

Ouvrant brusquement les yeux, Mina s’assit, se bouchant les oreilles, et bondit hors du lit. Les voix venaient de son matelas !



Il n’y avait personne dans la chambre ! Et pourtant, quelqu’un parlait, toujours la même voix, celle de Tamia !



Secouée de sanglots déchirants, elle se jeta dans la salle de bain, s’enferma, essayant de se persuader que tout allait bien.



Elle s’aspergea le visage d’eau froide, s’essuya rapidement avec une serviette, évitant du regard son pyjama rouge, encore, et croisa son reflet dans le miroir. On aurait dit une morte. Elle était blême. Ses lèvres semblaient presque bleues, gercées. Ses yeux, trop grands, trop sombres dans son visage émacié.

Elle ne supporta pas la vision de ce visage ravagé, et plongea de nouveau la tête sous le jet d’eau du robinet. Quand elle se sentit à peu près mieux, elle se redressa. Mais ce n’était plus son reflet, dans le miroir au-dessus du lavabo.

Une figure blanche, diaphane presque. Des yeux noirs sans fond, noirs comme la fin du monde. Une bouche rouge et éclatée, avec des dents pointues. Des cheveux blonds emmêlés, couverts de sang. Un crâne fracassé, la cervelle dégoulinant le long de la nuque et du cou, mêlée au sang séché…

C’était Tamia.


Les yeux écarquillés, Mina fixa cette image atroce et cauchemardesque, se sentit carrément verdir, crut que son cœur cessait de battre définitivement. Et cette odeur de pourriture…

Une main au poignet cassé se leva, tenant une lame pleine de sang. Tamia souriait, d’un sourire horrible, sans lèvres. Les yeux noirs étaient comme fous, démoniaques.



Dans un cri, Mina se retourna brusquement. Il n’y avait personne derrière elle, et son regard ne lui renvoya que la blancheur du mur carrelé de sa salle de bain. On cognait furieusement contre la porte de la chambre, contre les murs. On l’appelait, des voix qui venaient du fond de l’enfer.

Elle sortit en hurlant de la salle de bain, perdant irrémédiablement la raison.


Elle hurlait encore lorsqu’elle sut au plus profond d’elle-même comment elle pouvait sortir de sa folie. En effet, comment combattre des esprits ?

Elle prit son élan et se jeta contre la fenêtre, insensible à la douleur. Il y eut un bruit de verres qui cassent, la lune ricanait là-haut dans la nuit sombre, puis il n’y eut plus que le vide, sous elle, tout autour d’elle…



« Bon sang, mais qu’a-t-elle coincé derrière cette putain de porte ? » pensa David, et lorsqu’il entendit le hurlement de terreur, dans la chambre, de l’autre côté de la porte fermée, et le bruit de verre, il sentit son sang se glacer dans ses veines. Que se passait-il ? Pourquoi Mina hurlait-elle ?

Un autre bruit, insolite, pénétra dans son cerveau submergé par la panique. Renonçant à appeler Mina, à contrecœur, il se précipita dans la cuisine, glissant au passage sur des tomates écrasées, sur le carrelage. Il décrocha rapidement le téléphone :



Derrière David, des policiers et des ambulanciers entraient en trombe dans le vestibule. Il les regarda avec stupéfaction.



David reposa doucement le combiné sur sa fourche, coupant la parole et la communication à l’inconnu ; puis il regarda les policiers d’un air infiniment désespéré. Ils attendaient tous sa réponse. Fronçant les sourcils.



S’il avait bien compris.





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Erotisme torride

Tendre Amour

Bon Scénario

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n° 13384Macapi01/08/09
Les délices du temps
critères:  fh hagé fagée voir exhib fmast hmast fellation cunnilingu pénétratio
14016 caractères      
Auteur : Macapi      Collection : Concours Sexe Brut

Rien de tel qu’un regard rempli de désir pour me donner des idées coquines. C’est que ses yeux pétillent, à Philémon, sa main dans la mienne, moi le tirant tout sourire vers ma chambrette. Si c’est possible, je ne fais pas de chichis, j’ai passé l’âge pour cela, mais des fois, il y en a qui s’offusquent et je ne suis pas du genre contrariante, alors je respecte chacun selon ce qu’il est.


Sitôt la porte refermée, je lui désigne le petit fauteuil où il prend le temps de s’installer confortablement. Lui si bavard tout à l’heure, il n’ose plus dire un mot, le pauvre. Tous pareils les hommes, des grands timides au fond. Mais j’ai mon idée pour lui ôter sa timidité, foi d’Alphonsine.


Je me retourne vers lui et déboutonne tranquillement mon corsage. Sûr qu’il aurait fini par le faire, mais bon, c’est moi qui l’ai entraîné ici, c’est moi qui le mènerai à bon port comme on dit. Les yeux grand ouverts, il regarde, ça oui, il n’en perd pas une miette. J’y vais donc très lentement, pour faire durer le plaisir. Il a de la chance, il doit bien y avoir une quinzaine de boutons, juste pour lui tout ça. Là, je sais qu’il commence à reluquer mon soutien-gorge. C’est un beau modèle blanc avec de la dentelle là où il faut et un petit nœud rouge juste au milieu pour attirer l’œil.


Pas très remuant, Philémon, enfin, du moment qu’il apprécie le spectacle. Et à voir sa bouche ouverte, je crois qu’il en baverait s’il penchait un peu trop la tête. Ça me donne des idées, je garde ça pour tout à l’heure. Je termine de défaire le dernier bouton un peu rebelle. J’hésite à tout enlever maintenant, mais bon maintenant ou plus tard, ce serait fait, allons-y pour enlever. Je dépose le corsage devenu inutile sur la table près du fauteuil. Et là, surprise, ne voilà-t-il pas que Philémon, ce coquin de Phil, s’en empare et le porte à son nez, à sa bouche, je ne sais pas trop s’il veut sentir ou goûter. Il a de bonnes prédispositions, je crois qu’on va bien s’amuser tous les deux.


Je m’approche de lui à petits pas. Il me regarde sans sourire, pas avec sa bouche en tout cas, parce que ses yeux bleus, c’est deux soleils ambulants. Et qui vous dévisagent rapidement avec ça. Il a tout noté, mon ventre avec ses bourrelets, le cou un peu desséché, les épaules encore rondes et surtout, ça j’en suis certaine, mes tétons qui pointent à travers le tissu satiné blanc.


Je lui reprends le corsage pour le remettre sur la table. Je place ensuite ses mains sur mes seins, comme pour lui donner la permission d’aller plus loin, d’explorer. Mais il le sait qu’il peut me toucher, c’est juste moi qui suis impatiente. Il sait y faire, il pétrit mes deux amas globuleux, comme je les appelle parfois. Et ça y est, je gémis, mes bouts sensibles aux roulements de ses doigts à travers mon soutien-gorge. C’est comme s’il savait exactement ce que je veux.


Pour ne pas être la seule à être dépoitraillée, je lui enlève sa chemise, les boutons sont faciles, on voit qu’il l’a portée souvent. C’est mignon, il a une bande de poils qui coupe son torse en deux. Je passe la main pour le caresser, je frôle les poils gris blanc, un peu rêches, je descends lentement jusqu’à la ceinture. Lui n’a pas arrêté de me peloter doucement la poitrine pendant tout ce temps.


Ben c’est pas tout ça, mais on ne va pas baiser sur un petit fauteuil, des coups à tomber, je préfère éviter. Je l’attire vers le lit et il ne rechigne pas, mais pas du tout, heureusement quand même. Quoique des fois, quand la machine ne va pas bien, il y en a qui ne veulent pas. Mes jambes butent sur le bord du lit et là, Philémon me soulève de terre et me dépose comme une plume sur la couette. Il cachait bien son jeu, je ne lui voyais pas cette force, ben là je me dis Alphonsine, ma fille, tu vas en avoir pour ton argent !


Il grimpe à son tour sur le lit, écarte rapidement les bonnets de mon soutien-gorge et se jette sur mes seins. Je lui facilite la chose en le dégrafant et en le jetant plus loin sur le lit. Il lèche mes tétons, mes seins en entier, pas trop fort d’abord, c’est bon, puis il les mordille, c’est trop bon, puis de plus en plus fort, jusqu’à ce que je crie parce qu’il me fait mal. Phil sait maintenant exactement où se situe ma limite et il en joue, tortionnaire de mon corps, il va le regretter ! Je gémis et crie de plus en plus, il me fait un effet extraordinaire. Personne ne m’a jamais aussi bien pétrie, léchée, aspirée, croquée, pressée, étirée. Le plaisir des femmes, il connaît ; si j’avais su, je l’aurais abordé des années plus tôt, mais bon, les regrets ça ne fait pas bon ménage avec le sexe, un peu de concentration.


Il n’est pas question que je me laisse avoir aussi facilement qu’une gamine de vingt ans. Un coup de reins vigoureux et je me retrouve hors de ses mains et de sa bouche avide. Il semble pas mal excité. Je m’attaque à son pantalon et mes petits doigts ont vite raison de sa ceinture et des boutons de sa braguette. Je tire un peu et je réussis à le baisser sur ses fesses. J’ai une belle vue sur son boxer, avec des motifs de camions de pompier dessus. Je croyais que ça n’existait plus depuis longtemps, je suis gâtée.


Il n’est pas vraiment actif, il se laisse faire, avec juste ses yeux qui me suivent partout, ses beaux yeux bleus. Je me dis que je ne vais pas encore le déshabiller au complet, comme ça ce sera parfait. Je glisse la main dans son boxer, en le regardant par en dessous en souriant. J’attrape ce que je suis venu chercher, son membre encore flasque, mais ça c’était sûr, heureusement que ça ne me dérange pas. Mais j’aime bien toucher, alors je ne me prive pas. Et comme j’aime ça, le goût des hommes, je me penche pour le mettre dans ma bouche. Je m’arrange pour qu’il voie toujours mes seins qui se balancent, plus trop fermes, mais on vieillit tous, alors il faut s’assumer.


Difficile à dire si mon manège l’excite ou pas. Il ne bande pas, mais aussi il ne parle pas trop. Mais comme il a recommencé à s’occuper de mes seins, je me dis que ça doit être agréable pour lui. Il goûte bon, mon Phil, un mélange de savon et d’homme viril. Avec un peu d’effort, j’arrive à mettre en entier dans ma bouche son sexe et ses deux boules poilues. Il faut dire aussi que c’est plus facile quand c’est au repos. Je suis récompensée par un gémissement très explicite. C’est clair, il adore se faire lécher tout partout. J’aspire tout ce que je peux, j’essaie de le faire gonfler entre mes joues, j’y mets du cœur et mes mains ne restent pas au repos, je caresse tout ce qui est accessible. Pas grand chose, c’est vrai, avec ce pantalon à moitié descendu.


On se facilite les choses en décidant d’un regard que les vêtements sont de trop. Son pantalon y passe, avec son boxer. Ma jupe ne survit pas longtemps et ma culotte… Il pose la main dessus et ne veut pas que je l’enlève. Il se penche et me mange littéralement la chatte par-dessus le tissu fin et soyeux. Rapidement, je suis trempée, de sa salive plus que de ma mouille, je dois bien l’avouer. Parce que malgré tout ça, le petit animal en moi ne s’est pas encore assez réveillé pour m’humidifier.


Il aspire mon petit bouton à travers la culotte. C’est trop bon. Il fait de grands bruits de succions, comme s’il voulait que mon clito passe au travers. C’est incroyablement érotique. Je me laisse aller complètement sur le lit, dans une position confortable. Il s’installe pour durer longtemps et, très consciencieusement, il humecte chaque recoin de ma culotte, même un peu derrière. Il faut dire que je ne déteste pas du tout et je le lui laisse savoir avec des gémissements très éloquents.


Les doigts de mon cher Philémon se faufilent doucement sous le tissu, à la recherche de ma fente. À peine trouvée, humide de salive, il lui est facile de m’introduire un bout de doigt, son index, ou le majeur, je ne sais pas, mais c’est vraiment génial. Il prend son temps, parcourt mes lèvres en reconnaissance aveugle, taquine mon bouton, effleure l’entrée de ma grotte secrète, s’aventure loin en bas, n’en finit plus d’attiser le désir.


C’est le moment que je choisis pour me redresser et l’embrasser sur la bouche, un vrai baiser, sensuel, avec la langue et tout, quelque chose d’engageant, pas juste du sexe. Il le sent et me serre contre lui, dans un geste de tendresse que je lui rends bien. C’est important la tendresse, ça facilite les choses. Et puis il embrasse divinement, je m’en rends très vite compte. Je le regarde ensuite avec des yeux légèrement énamourés, les sentiments aussi ça facilite les choses.


Avec un sourire, il se penche et me retire enfin ma culotte. Il me la donne et je la respire, la goûte, c’est le goût de sa bouche que je retrouve. Sans hésiter, je la mange presque entièrement et j’en aspire tout ce qui vient de lui. Ses yeux me regardent, l’intensité érotique augmente encore, son regard m’indique que ça lui plaît vraiment de me voir comme ça manger ma culotte. Quand plus rien ne goûte le Philémon, je la sors, toute humide de ma salive, et je la dépose sur son sexe mou, provoquant un sursaut involontaire. Pensant avoir fait une bourde, je la retire, mais il dépose sa main sur la mienne et m’indique un mouvement de va-et-vient, ma culotte entourant entièrement son membre. Je comprends vite et continue le mouvement. Des gémissements se font rapidement entendre et il me semble sentir une certaine fermeté sous ma main. C’est très bon signe tout ça.


Philémon le silencieux prononce ses premières paroles depuis son entrée dans la chambre :



Je n’ai rien à répondre, juste un petit rire et je me mets en position, adossée sur les oreillers. Il conserve ma culotte et se masturbe avec. Je le regarde faire quelques secondes, puis je me concentre sur ma chatte. Je la connais par cœur depuis des années, mais avec le temps, elle se fait capricieuse. Elle me demande plus d’attention avant de daigner être réceptive. Aujourd’hui, au moins, elle a bénéficié d’un petit traitement de faveur en avant-goût. Mon index part à la recherche de mon humidité, profondément enfouie, la salive aidant au passage. Je peux ensuite caresser tant que je veux mon petit bouton qui ne demande que ça. Et de le faire devant Phil, c’est encore meilleur.


Mon index tourne et retourne, fouille, presse, humecte, taquine, mon sexe au complet réagit et s’ouvre enfin, luisant de plaisir. Je gémis au rythme de ma main, ma respiration s’accélère, mon corps se contracte par vagues, envahi par un plaisir mille fois renouvelé, mais toujours aussi bon. Je me sens partir, observée, je vois que maintenant Phil tient son sexe directement dans sa main et, ma foi, c’est une bandaison plus que raisonnable que j’aperçois. La pensée d’être bientôt pénétrée m’excite encore plus. Les sensations de plaisir se font plus pressantes, je ne contrôle plus grand chose.



Ça y est, cette fois, j’ai compris. Il veut que je ralentisse, mais moi, je veux juste jouir, je ne peux pas m’arrêter. Non pas arrêter, juste ralentir, c’est Phil qui me le demande. Oui, c’est ça. Je gémis de frustration alors que ma main va de moins en moins vite, comme si elle ne répondait plus à ma volonté, mais à celle de mon amant. Lentement, trop lentement, mon doigt passe et repasse sur mon petit clitoris tendu de plaisir, sur ma chatte qui déborde de mouille. À chaque passage, je m’enfonce un peu plus dans le plaisir fugace que cela me procure.


De son côté, Phil grogne de plaisir à me regarder et à se caresser. Je vois même une goutte perler tout au bout de son membre. Personne ne lui dit de ralentir, lui. C’est pas juste !


Une nouvelle fois, je sens la vague déferlante qui arrive à toute allure, mon cœur bat à tout rompre, ma main s’active de plus en plus vite, tout mon corps réclame son dû. Je crie, avec ma tête qui chavire d’un côté puis de l’autre.



Un nouvel ordre qui s’empare de ma volonté et me fait ralentir malgré moi. Je cherche son regard, je croise ses yeux bleus, je le supplie muettement de me laisser terminer. Il en a décidé autrement.


Mon amant se positionne face à moi, le sexe vers l’entrée de ma fente. Il enlève doucement ma main pour libérer ma chatte poisseuse et ouverte, qui s’offre insolemment à lui, qui réclame d’être remplie. Je le désire. Son sexe frôle le mien. Il se frotte le long de mes lèvres, en s’excitant et en m’agaçant à la fois. Je le réclame à coups de reins vers lui, il le sait et il fait durer l’attente. Il prolonge un peu le contact de son gland si doux avec mon bouton. Une pression qui me mène vers une jouissance inévitable cette fois.


Excellent amant, il a su attendre le moment parfait, le début de mon explosion, pour enfin me pénétrer. Le plaisir en est décuplé. Les vagues de jouissance s’emparent de tout mon corps. Des contractions se concentrent dans mon sexe et il doit les sentir sur son membre. Son sexe devient de plus en plus gros à l’intérieur de moi. Je ne contrôle plus rien, je me laisse aller en criant tout mon plaisir. Il se penche vers moi et noie le tout dans un baiser torride, ce qui amplifie encore plus l’émotion du moment.


Je sens qu’il vibre en moi, au rythme de mes cris, au rythme de mon plaisir. Plus, il trouve son propre rythme. Je suis sur la vague descendante et pendant ce temps il trouve son chemin vers le sommet de sa propre vague. Ses beaux yeux bleus se révulsent et il se vide en moi en gémissant mon prénom. Je le regarde dans son plaisir et c’est magique. Un instant unique où le temps est suspendu.


J’attends qu’il reprenne contact avec la réalité et je le regarde intensément. Il me rend mon regard et me remercie du moment merveilleux qu’il vient de passer. Je profite de l’instant présent, car personne ne peut dire quand un autre moment comme celui-là se représentera.


Alphonsine et Philémon, une histoire qui commence bien tard, mais la vie est longue, alors tout peut encore arriver. Il suffit d’oser vivre.





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n° 13387Yikashata01/08/09
CODEX PSI 233: Yikashata et Ariadnh
critères:   fh asie frousses enceinte fellation pénétratio traduction -historiqu
21200 caractères      
Auteur : Yikashata

Note: le codex PSI 233, conservé à la Bodleian Library (Oxford) est constitué d’un rouleau très lacunaire, excepté un long fragment central quasiment intact. Il est rédigé en hexamètres, en un grec très archaïque apparenté à la langue homérique. Le style épique, la versification et des éléments grammaticaux laissent à penser que le texte a été fixé vers le VIIIe siècle avant J.-C. Néanmoins, il semble que les éléments du récit, probablement Minoens sont bien antérieurs et s’apparentent à une tradition distincte de celle de l’Iliade ou l’Odyssée. De l’épopée elle même, nous ne connaissons rien, si ce n’est qu’elle relatait une période de guerre, probablement après la chute de Cnossos.


Il est possible que les autorités romaines, avant même l’avènement du christianisme, aient ordonné la destruction des manuscrits en circulation et interdit leur transcription, ce qui pourrait expliquer qu’aucune source antérieure au second siècle avant J.-C. n’a jamais été trouvée. On peut penser que la polygamie et le style très cru ont choqué les civilisations des siècles suivants. Il faut cependant noter que ce texte n’avait certainement, à l’origine, aucun caractère érotique ou pornographique. Les qualificatifs homériques s’appliquant aux vierges, aux concubines ou aux épouses correspondaient probablement à des titres honorifiques. Il s’agit d’abord d’un texte mythique (et politique) relatant la constitution d’une dynastie et établissant un système de valeurs, probablement dans un contexte de troubles et de stress démographique.


Nous présentons ici une nouvelle traduction du fragment central.


Nous avons, dans la mesure du possible essayé de reproduire fidèlement le texte grec, ce qui explique les lourdeurs stylistiques de la traduction. Les lacunes sont notées […]







[…]


Lorsque Yikashata aux armes resplendissantes, Roi de Malia

[…], pénétra en vainqueur dans [la ville de] Gournia aux

remparts éblouissants, tous les hommes se prosternèrent à

ses pieds. […] l’usurpateur était haï de tous. Ses

geôles […] et toutes les familles […] d’épuisement

[…]. Le souvenir du règne du divin Sijapuros – que son

étoile brille à jamais – était présent dans tous les esprits

comme celui d’un âge d’or qui avait pris fin.


Yikashata aux armes resplendissantes n’avait connu que seize

printemps lorsqu’il soumit […] l’usurpateur […] entra

dans Gournia aux remparts éblouissants. Il était le dernier

de sa lignée. Son père, ses oncles et ses frères avaient

péri […] combat […] Seul […] avec la bravoure des

héros, il avait arrêté les troupes en fuite de son divin

père. Il avait […] courage […] hommes, et sa

vaillance et son bras puissant avaient inversé le sort de la

bataille […] et son corps laissé sans sépulture.


Yikashata établit le dais royal dans le palais du divin

Sijapuros – que son étoile brille à jamais –. Dès le premier

soir, il tint audience et rendit justice. Il commanda que les

gardes de l’usurpateur fussent emmenés en dehors de la

ville, tués jusqu’au dernier et que leurs corps fussent

brûlés sans cérémonie. Il ordonna que les femmes de

l’usurpateur fussent distribuées aux soldats. Il commanda

que le nom de l’usurpateur fût effacé des monuments et sa

mémoire effacée du cœur des hommes […]


La divine Ariadnh aux seins parfumés, fille de Sijapuros

– que son étoile brille à jamais – entendit la rumeur de la

ville. Lorsqu’on lui annonça que Yikashata aux armes

resplendissantes avait défait l’usurpateur et avait établi

son dais dans le palais de ses ancêtres, dans la salle où son

père avait régné sur l’île entière, elle ordonna à ses

femmes de la préparer. Elle commanda que l’on teignît ses

cheveux au henné à la belle couleur de cuivre, qu’on la

baignât et que son corps et son sexe fussent épilés avec

soin et oints d’huile égyptienne aux senteurs envoûtantes.

Ses femmes furent fort étonnées, car c’étaient là les

préparatifs réservés aux jeunes épousées, mais elles

n’osèrent rien dire. Elles la baignèrent d’eau parfumée,

épilèrent chaque parcelle de son corps immaculé, épilèrent

son sexe irréprochable, teignirent ses cheveux au henné et

l’oignirent d’huile égyptienne aux senteurs envoûtantes. La

divine Ariadnh aux seins parfumés ordonna qu’on lui apportât

le miel blond doux à l’âme et le fit couler abondamment sur

sa bouche, ses seins et son sexe. Et l’étonnement de ses

femmes fut plus grand encore, mais elles n’osèrent prononcer

une parole.


La divine Ariadnh aux seins parfumés ne possédait plus rien

qui fût digne d’être porté en présence du Roi aux armes

resplendissantes. Du désastre qu’avait connu sa famille

n’avait été sauvé qu’un voile bleu d’azur richement brodé.

Sa vue réjouissait l’œil. Sa mère, la féconde Kiribe au

ventre arrondi l’avait tissé et teint de ses propres

mains. Il avait été brodé de fil d’or par Ashinata aux seins

parfumés, première fille du divin Sijapuros – que son étoile

brille à jamais –. On y voyait le divin Roi – que son étoile

brille à jamais – et sa première épouse, la féconde Kitane

aux seins gonflés de lait, offrant des libations à la Grande

Mère. Ariadnh jeta ce voile sur ses cheveux cuivrés. Ses

plis épousaient à merveille sa silhouette sublime et

cachaient son visage et sa nudité mais ne pouvaient

dissimuler le rang royal de celle qui le portait.


[…] la divine Ariadnh aux seins parfumés se mit en marche,

pieds nus et nue sous son voile, vers le palais de ses

pères. Elle s’était refugiée hors des murs de la ville mais

les dieux lui firent passer les portes. Et partout sur son

passage, les gens se jetaient face contre terre, car ils

sentaient qu’une divinité se cachait sous ce voile

merveilleux. […] à sa vue, les gardes de Yikashata

baissèrent leurs armes et se jetèrent eux aussi face contre

terre […] et elle parut devant Yikashata aux armes

resplendissantes.


Lorsqu’elle s’avança vers le dais Royal, un grand silence se

fit dans la salle. Elle se prosterna devant le divin Roi

aux armes resplendissantes, touchant le sol de son front

immaculé, puis se releva sans qu’il l’y invitât. Et son

voile glissa à ses pieds, révélant aux yeux de tous sa

nudité sublime. S’adressant au Roi, elle lui dit alors ces

paroles ailées :


Écoute, Ô Roi parmi les Rois. Je suis Ariadnh, fille du

divin Sijapuros – que son étoile brille à jamais –. Mon sceau

de virginité qui jamais n’a été rompu l’atteste aux yeux de

tous. Je suis la dernière de ma lignée, car moi seule ai pu

échapper au maudit […] Mes frères ont été tués par

traîtrise, et mes sœurs ont été jetées en pâture à ses

soldats. Tu as vengé ma famille et jamais je ne pourrai

payer ma dette. Car je ne possède rien de valeur, et je ne

puis t’offrir que ma virginité ainsi que ce voile qui est à

mes pieds. Prends-les. J’ai fait couler en abondance le

miel blond, doux à l’âme sur mes lèvres, mes seins et mon

sexe. Goûte-le selon la tradition de nos pères, et

prends-moi comme concubine. Je fais le vœu devant tous de

ne plus voiler mon corps et de ne plus me soustraire aux

regards avant que mon ventre ne porte ton fruit. Si tu ne

veux pas de moi, fais de moi ce que tu désires, car je suis

désormais ton esclave.


Elle parla ainsi, la divine Ariadnh à la bouche vermeille,

et au lieu de se prosterner, elle adopta la posture de la

présentation des vierges, les bras levés, les mains derrière

sa tête altière, présentant en avant ses seins parfumés.

Nul n’osa bouger ni lever le regard sur elle. Seul

Yikashata aux armes resplendissantes se leva et s’approcha

d’elle. Il ordonna que l’on consacrât à la Grande Mère le

voile qui reposait à ses pieds menus aux ongles couleur de

nacre. Il goûta le miel blond à ses lèvres vermeilles et à

ses seins doux comme des fruits. Il goûta le miel de sa

vulve qui était cousue de fil d’or, ainsi que le voulait la

coutume de sa dynastie. Les fils étaient fermés du sceau

d’or du divin Sijapuros – que son étoile brille à jamais –.

Et il sut qu’elle avait dit vrai. Il l’emmena sous son dais

et l’étendit à ses côtés sur le lit royal dans la posture

des concubines. Couchée sur le dos, adossée aux coussins,

la main gauche cachant ses seins parfumés, et la main droite

aux ongles de nacre sur son pubis immaculé, ainsi qu’il

convient à une concubine, elle illuminait la salle du dais et

tous furent éblouis.


Alors, le divin Yikashata dit à l’assistance ces paroles

ailées :


Voici Ariadnh aux seins parfumés, fille du divin

Sijapuros. J’ai goûté le miel de ses parties intimes, et,

selon la tradition de nos pères, je la prends sous ma

protection. Elle est ma concubine à partir de cet instant

et vous lui rendrez hommage comme il se doit.


Il parla ainsi, et ordonna qu’on ne fermât pas les rideaux

du dais afin de respecter le vœu de sa concubine. Il lui

permit de le dévêtir et de masser son corps fatigué. À trois

reprises, elle fit jaillir en abondance la semence royale,

avec ses mains douces et parfumées comme l’huile. Et elle

recueillit la semence de son divin maître sur son ventre et

ses seins afin que nulle goutte ne se perdît. Et

l’assistance voyant cela se réjouit de la virilité du Roi.

Et Yikashata et la divine Ariadnh dormirent ensemble sous le

dais royal cette nuit-là. Mais il ne prit pas sa virginité.



Le jour suivant, la divine Ariadnh au pubis immaculé parut

aux côtés du Roi. Ses femmes l’avaient massée et avaient oint

son corps d’huile égyptienne aux senteurs envoûtantes. À

ses poignets brillaient deux bracelets d’or, don de Yikashata

aux armes resplendissantes, chacun portant trois perles

nacrées comme l’aurore. Un diadème de perles roses brillait

dans ses cheveux cuivrés, et les ongles de ses pieds menus

et de ses mains douces comme l’huile étaient rose nacre, car

elle était aux premiers jours et n’était pas féconde encore.

Mais le sceau de son père brillait toujours entre ses

jambes, et tous s’en étonnaient mais n’osaient rien dire,

craignant le courroux du Roi.


Après les audiences du soir, Yikashata ordonna qu’on laissât

ouverts les rideaux du dais pour respecter le vœu de sa

concubine. Il permit à la divine Ariadnh au pubis immaculé

de masser son corps puissant. À cinq reprises ce soir-là,

elle fit jaillir la semence royale avec sa bouche vermeille

et l’absorba toute entière afin qu’aucune goutte ne se

perdît. Et l’assistance se réjouit de la virilité de son

Roi. Et Yikashata offrit à sa concubine un lourd collier

d’or auquel il accrocha cinq perles nacrées comme l’aurore.

Et Yikashata et la divine Ariadnh dormirent ensemble sous le

dais royal cette nuit-là. Mais il ne prit pas sa virginité.



Le jour suivant, la divine Ariadnh au pubis immaculé parut

aux côtés du Roi. Ses femmes l’avaient massée et avait oint

son corps d’huile égyptienne aux senteurs envoûtantes. Ses

poignets et son col étaient chargés de l’or offert par le

Roi. Ses cheveux couleur de cuivre étaient tissés d’or et

d’argent et une pierre brillante ornait son front. Et les

ongles de ses pieds menus et de ses mains douces et

parfumées comme l’huile étaient nacrés, car elle n’était pas

féconde encore. Mais le sceau de son père brillait toujours

entre ses jambes.


Après les audiences du soir, Yikashata ordonna qu’on laissât

ouverts les rideaux du dais, pour respecter le vœu de sa

concubine. La couchant sur le ventre et la maintenant de

son bras puissant, il honora ses reins à sept reprises

tandis que deux femmes versaient l’huile douce et parfumée

sur sa verge courbée comme l’arc puissant. À sept reprises,

elle cria de douleur et de jouissance. Et Yikashata lui

offrit deux lourds bracelets d’or ornés chacun de sept

perles nacrées comme l’aurore à porter à ses chevilles en

souvenir de ce jour. Et ils furent ajustés par Siriatos,

l’orfèvre royal, pour ne jamais être retirés, car la divine

Ariadnh au pubis immaculé était désormais la propriété de

Yikashata aux armes resplendissantes et ne pouvait être

cédée. L’assistance se réjouit de la puissance du Roi aux

armes resplendissantes. Et Yikashata et la divine Ariadnh

dormirent ensemble sous le dais Royal cette nuit-la. Mais il

ne prit pas sa virginité.


[…] et les prêtres sanctifièrent leur union […]



Les jours suivants, la divine Ariadnh au pubis immaculé

parut aux côtés du Roi aux armes resplendissantes, chargée

de l’or et des perles dont il couvrait ses membres chaque

fois qu’il l’honorait de sa verge à la belle courbure. Ces

bijoux étaient innombrables, car il faisait grand usage

d’elle. Et lorsqu’elle marchait, les perles qu’elle portait

à son col, à ses chevilles nerveuses et à ses poignets fins

faisaient entendre une musique enchanteresse. Et chaque

jour, ses femmes teignaient les ongles de ses pieds menus et

de ses mains douces et parfumées comme l’huile d’un

rouge plus profond, car ses jours féconds approchaient.


Au cinquième jour du mois de Tsar, alors que la lune

illuminait le ciel, la divine Ariadnh au pubis immaculé

parut devant le Roi et lui dit ces mots ailés :


Écoute Ô Roi. Tu as goûté le miel de mes parties intimes et

tu m’as prise pour concubine. Tu m’as couverte de présents

innombrables. Tu m’as inondée de ta semence divine, et tu

m’as honorée tant de fois que tes scribes en ont perdu le

compte. Mais le sceau de mon père brille toujours entre mes

jambes et voici que je suis féconde. Aujourd’hui, tu

prendras ma virginité ou tu me rejetteras parmi les

prostituées de tes soldats.



Et Yikashata aux armes resplendissantes reconnu la sagesse

de ces paroles. Il rompit l’audience et se retira avec elle

sous le dais royal. Il ordonna qu’on laissât ouverts les

rideaux du dais afin de respecter le vœu de sa concubine à

la vertu sans tache. Prenant son couteau d’airain il rompit

le sceau du divin Sijapuros – que son étoile brille a

jamais – en prononçant la prière du pardon. Il coupa les

fils d’or qui protégeaient Ariadnh au pubis immaculé. Puis,

la maintenant de son bras puissant, il prit sa virginité et

fit couler son sang vermeil. À onze reprises il l’honora ce

soir là, et la fit crier de jouissance plus souvent encore

tandis qu’elle levait au ciel ses pieds aux ongles écarlates

et que sonnaient sur l’or de ses chevilles les innombrables

perles dont il l’avait ornée. Et chacun dans la salle du

dais se réjouit de la virilité du Roi aux armes

resplendissantes. Puis Yikashata ordonna qu’on consacrât à

la Grande Mère, afin de calmer son courroux, le drap royal,

maculé du sang de la vierge au pubis immaculé. Puis il

commanda qu’on apposât son sceau sur le pubis de la divine

Ariadnh, afin qu’elle devînt sa femme. Et la divine Ariadnh

cria de douleur et de joie lorsque le fer rougi par le feu

toucha sa peau immaculée, tandis que Yikashata la maintenait

de son bras puissant. Et Yikashata aux armes

resplendissantes et Ariadnh à la vulve profonde dormirent

ensemble sous le dais royal cette nuit-là.



Les jours suivants, la divine Ariadnh à la vulve profonde

parut aux côtés du Roi, sous le dais resplendissant. Elle

était chargée d’or et de perles et adoptait la posture de

l’Épouse […] Sa vulve écarlate était décousue et sa vue

réjouissait l’œil. Et le sceau du Roi ornait son pubis afin

que chacun sût qu’elle était son Épouse. Une chaîne d’or

était à sa taille, portant une perle pour chaque fois que le

Roi avait honoré sa vulve de sa verge à la belle courbure.

Un diadème se mêlait à ses cheveux parfumés et les ongles de

ses pieds menus et de ses mains douces comme l’huile étaient

écarlates, car elle était dans ses jours féconds. Et à de

nombreuses reprises, durant l’audience du soir, et dans le

secret de la nuit, Yikashata l’honorait et l’emplissait de

sa semence, comme un bon laboureur travaille la terre

fertile de son champ.



Au premier jour du mois de Sitianm, la divine Ariadnh à la

vulve profonde parut devant le Roi et lui dit ces mots

ailés :


Écoute Ô Roi. Tu as goûté le miel de mes parties intimes et

tu m’as prise pour concubine. Tu m’as couverte de présents

innombrables. Tu m’as inondée de ta semence, et tu m’as

honorée tant de fois que tes scribes en ont perdu le compte.

Tu as brisé le sceau de mon père et pris ma virginité. Tu as

apposé ton sceau sur mon sexe et ainsi, tu as fait de moi ta

première Épouse, puis, à d’innombrables reprises, tu m’as

remplie de ta semence ainsi que chacun ici peut en attester.

Maintenant, je te le dis : tu m’as fécondée et je porte le

fruit de ton travail. Grâce t’en soit rendue. Et elle se

prosterna devant lui.


Yikashata aux armes resplendissantes la releva et l’installa

à ses côtés sur le lit royal dans la posture de l’Épouse.

Rompant l’audience, il lui fit goûter sa semence, douce

comme le miel, afin d’arroser son fruit, ainsi que le

commandait la tradition de ses pères. Puis s’adressant à

l’assistance, il dit :


« Écoutez, Grands du Royaume, et répétez mes paroles à tous.

Vous traiterez vos femmes comme j’ai traité la féconde

Ariadnh à la vulve écarlate. Vous les prendrez nues et sans

dot, car le plus riche présent qu’elles puissent vous faire

réside dans la descendance innombrable qu’elle vous

offriront. Vous leur rendrez hommage chaque jour où elles

sont pures. Vous ne prendrez pas leur virginité dès le

premier soir mais vous attendrez qu’elles vous le demandent,

car elles seules savent quand il plait aux dieux qu’elles

soient ensemencées. Et lorsque vous leur aurez pris leur

virginité, vous en ferez vos femmes en apposant votre marque

à leur pubis, car vous ne devez pas avoir d’enfants de vos

concubines.


Chaque fois qu’elles feront jaillir votre semence de leurs

mains parfumées et douces comme l’huile, ornez leurs

poignets. Chaque fois que vous leur donnerez à goûter votre

semence dans leurs bouches vermeilles, ornez leur cou.

Lorsque vous honorerez leurs reins, en maintenant leur corps

ferme de votre bras, afin qu’elles ne se débattent pas sous

votre assaut vigoureux, ornez leurs chevilles fines et

nerveuses. Enfin, chaque fois que vous labourerez leur

vulve profonde afin de les féconder, ornez leur taille

souple afin que chacun puisse voir combien vos femmes sont

chères à vos yeux. Je l’ai fait pour la féconde Ariadnh à

la vulve profonde et chacun peut se réjouir en voyant

combien elle a été honorée.


Que vos femmes prennent exemple sur la féconde Ariadnh au

ventre arrondi. Qu’elles ne perdent pas une goutte de votre

semence. Qu’elles se fassent d’autant plus belles et

attirantes que leurs jours féconds sont proches ainsi que

savent le faire les fleurs colorées pour attirer les divines

abeilles. Que leurs ongles soient écarlates durant leurs

jours féconds et qu’elles exigent d’être labourées à

d’innombrables reprises durant ces jours bénis. Si vous

régnez sur quelque bien, honorez-les publiquement ainsi que

je l’ai fait, afin que nul ne doute de votre descendance.

Et qu’elles accouchent de même ainsi que le fera la féconde

Ariadnh au ventre arrondi.


Et si par malheur leur sang doit couler, que pareilles aux

fleurs parfumées elles se fanent et débarrassent leur corps

de tout apprêt. Qu’elles se couvrent le corps de la glaise

noire et apaisante du fleuve et se retirent de la vue de

tous tant qu’elles ne seront pas pures et prêtes à concevoir

de nouveau.


Désormais, vous vous saluerez ainsi: « Que chacune de tes

femmes porte ton fruit » et répondez « La Grande Mère a

exaucé ton vœu » ou « puisse la Grande Mère exaucer ton

vœu » suivant le cas.


Que chacune de vos femmes porte un enfant, en son sein ou à

son sein, et notre descendance sera innombrable. »



Et l’assistance reconnu la sagesse de ces paroles. Et elle

l’acclama.


La féconde Ariadnh au ventre arrondi accoucha sous le dais

royal au septième jour du mois de Tsor. Elle mit au monde un

enfant mâle et l’événement fut célébré de manière

somptueuse. Le divin Yikashata aux armes resplendissantes

lui donna à goûter sa semence, douce comme le miel, ainsi

que le veut la tradition, et le lait jaillit aussitôt de ses

seins lourds en torrents impétueux. Et tous se réjouirent

de sa richesse […] Avant que le jeune prince sût marcher,

elle était à nouveau grosse de l’amour de Yikashata. […]

Et chacun se réjouissait à la vue de son ventre arrondi et

de ses seins gonflés de lait doux.



Le divin Yikashata aux armes resplendissantes conquit les

dix royaumes de l’île et unifia l’île, ainsi que l’avait

fait le divin Sijapuros – que son étoile brille à

jamais –. Chaque fois qu’il entrait dans une ville, le peuple

l’acclamait et se prosternait face contre terre. Il

établissait le dais royal dans le palais, et la féconde

Ariadnh aux seins gonflés de lait paraissait à ses

côtés. Son ventre portait le fruit du Roi aux armes

resplendissantes, son pubis portait le sceau du Roi et sa

vulve écarlate était ouverte et agréable à l’œil. Et ses

cheveux couleur de cuivre étaient tissés d’or. Et cent

jeunes filles montaient au palais en suppliant le Roi de les

prendre pour concubines. Et la féconde Ariadnh aux seins

gonflés de lait choisissait la plus digne de partager la

couche du Roi aux armes resplendissantes. Il s’unissait

alors à elle, comme il s’était uni à la féconde Ariadnh aux

seins gonflés de lait puis, le jour venu, il prenait sa

virginité et lui apposait sa marque. Lorsqu’elle était

grosse, elle paraissait sous le dais, avec les autres épouses

aux ventres arrondis — en retrait de la féconde Ariadnh

aux seins gonflés de lait.


La féconde Ariadnh aux seins gonflés de lait donna

vingt-et-un enfants à Yikashata aux armes resplendissantes.

Un garçon fort comme son père et vingt filles, belles comme

la lune. Jamais son sang ne coula, jamais elle ne fut

impure, car si fort était l’amour de Yikashata et d’Ariadnh

qu’elle se trouvait grosse du fruit du Roi avant même

d’avoir sevré son aîné. De ses dix-sept épouses, le divin

Yikashata aux armes resplendissantes eut trois cent

quarante-sept enfants beaux comme le jour. Sa lignée crût

et se multiplia et […]





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n° 13402Annie-Aime06/08/09
L'amour au boulot
critères:  fh hplusag collègues plage boitenuit danser voyage amour jalousie noculotte fellation pénétratio -amourpass -amourcach
58207 caractères
Auteur : Annie-Aime

Les infirmières troussent les patients, les profs se tapent les élèves, les douaniers se farcissent les touristes et plein d’autres comme ça. Putain de bordel de merde ! Ils en ont de la veine. Mon ex dit que j’suis pas malin, mais c’est vrai, elle a raison, mon boulot à moi il est tarte. Y m’arrive jamais rien et depuis mon divorce, j’ai pas eu grand-chose à croquer, même avant faut dire. Coup de bol, il y a pas longtemps j’ai fait la connaissance d’une fille formidable, et c’était pendant qu’on turbinait, vrai à 120 %. Elle veut qu’on se mette ensemble. Bon ! C’est un peu nunuche mais je vais raconter, ça me fera du bien de décompresser un peu. Regrets si ça vous plait pas, allez voir Bazouk, il vous consolera.


Ah oui ! Avant tout il faut que je dise, ma copine a plus de 18 ans et moi aussi. J’vous dis ça à toutes fins utiles parce que la dernière fois que je racontais mes bricoles avec une jeune fille (récit nº 13349), on m’a dit qu’elle avait pas l’âge et on m’a foutu en relégation, ouais, j’vous dis derrière les barreaux, en zone rouge, les « border-line » qui z’ appellent, avec les partouzards et autres queutards. Les amateurs ont dû se demander ce que je foutais là à les emmerder avec mes banalités. Surtout qu’on était sages et tout et tout. On mangeait que des gâteaux fourrés, c’est tout dire. Pourtant, j’avais choisi la couleur genre l’amour est dans le pré. Ouais j’avais bien coché la case « sage - tout public », des fois que des gamins auraient voulu s’instruire parce que l’histoire vous savez ça s’apprend et ça se refait pas. D’ailleurs j’sais pas comment y z’ont su parce que moi j’avais rien dit et la fille attention le numéro, des nibards et un beau cul, tout quoi, vous croyez que c’est possible qu’un morceau comme ça, il ait que 10 ans, ça va pas la tête ! Elle avait bien plus, moi j’vous dis, y z’y connaissent rien ceux qu’ont dit ça. Y en a même un qui m’a traité de nègre, raciste va ! Bon soyons sérieux, Zara était beaucoup plus âgé, un âge dans l’air du temps comme il était souvent. D’ailleurs, ses parents l’aimaient beaucoup et n’auraient pas permis une aberration (même si des connards en font, mais ce genre d’engeance y en a partout). Faut pas croire les apparences, l’amour filial c’est pas que chez les blancs. Et à tout prendre, chez les blancs les repères sont pas très différents… pour preuve cet illustre Britannique et sa célèbre pièce dont l’héroïne n’a pas 14 ans la première fois qu’on la demande en mariage. Évidemment, elle, personne va rien dire parce que c’est la « haute », une fille bien quoi.


Bon, c’est pas tout ça, mais j’suis sûr que vous avez autre chose à faire qu’à m’écouter bavasser et moi j’ai un récit à pondre. Allez, tchao, à la revoyure.






oooOOOooo




La classe affaires, c’est le pied. Je t’dis pas le luxe, mais c’est chérot le ticket pour poser son cul dans ce quartier. Faut pas croire, j’y campe pas souvent, ça dépend du client. Quand c’est moi qui paye, je voyage radin, en soute avec les autres paumés, là où les genoux écopent un max à force de caler le siège devant soi ; quant aux côtes, c’est le coin idéal pour les étriller avec le coude du voisin. Si t’appelles l’hôtesse :



Et tu la revois jamais. Là c’est pas le cas, t’es pas assis qu’on t’apporte le champagne. Ouais, vraiment c’est chouette de voyager dans ces conditions, sans compter que mon compte Flying Blue va engranger un paquet de points. Je cumule déjà l’équivalent de quoi faire dix fois le tour de la Terre, mais c’est égal, ça fait plaisir.


Je me cale dans mon fauteuil de ministre et la mine faussement distraite, je regarde défiler les passagers qui embarquent. Huit heures de vol de Paris à Mexico City. J’aurai le temps de potasser mon dossier. Le boulot est de courte durée, mais bien payé. Il s’agit de vérifier la faisabilité d’un gros projet pour le compte d’une institution internationale.


Au village, là-bas chez moi, quand on me demande quel est mon gagne-pain, je ne sais jamais dire. Au début, j’expliquais un truc à rallonge du genre qui endort les gens, histoire de pontifier un peu sans paraître, puis un beau jour ça m’a fait chier et maintenant j’évacue :



Ce qui au demeurant n’est pas tout à fait faux, mais je vois bien qu’y me croient pas trop. Je fais gaffe quand même, il m’est arrivé une ou deux fois de parler de « mission », et depuis y en a qui croient dur comme fer que je trempe dans l’espionnage ou le trafic d’armes. Voyez ! C’est dangereux le métier.


Remarque, c’est pas autant difficile que celui de douanier. Il y a pas longtemps j’en ai appris de bonnes sur leur compte, j’étais sur un site avec un nom à confectionner de la layette, attends… ouais Revebebe, c’est ça. Ben le type y disait son calvaire. Le pauvre ! C’est immoral d’exiger autant d’un fonctionnaire honnête. Ça m’a bouleversé. Depuis, je ne les regarde plus avec les mêmes yeux ces oiseaux-là.


Bon revenons à nos moutons, ces foutus documents ne sont pas clairs, pas suffisamment à ma guise. Je lis et relis cherchant entre les lignes une synthèse lumineuse. Que n’ai-je une boule de cristal ou un Bazouk ? Une pelote d’angoisse niche au creux de mon estomac. Elle se fait un peu plus lourde au moment de l’atterrissage. Pas de panique, le client a dit qu’on m’attend. Des types vont me briefer.


Ma piaule est réservée au Marriott. Le gus qui m’accompagne depuis l’aéroport désigne la délégation, une dizaine de personnes regroupées à part dans le hall de l’hôtel. Le chef, un Irlandais dans mes âges, s’avance à ma rencontre. Je le reconnais à la voix, nous nous sommes parlé plusieurs fois au téléphone.


Les autres, une escouade de jeunes loups, coiffure irréprochable, costume sombre, chemise claire, cravate impeccable et souliers vernis, défilent devant nous, mais je suis bien incapable de mémoriser quoi ou qui que ce soit. Un seul, Steven, un Texan, retient un peu plus mon attention parce que je ne comprends strictement pas un traître mot de ce qu’il me dit et que les autres s’esclaffent à l’envi en voyant mon masque d’incompréhension.


Parmi tous ces hommes, seulement deux représentantes du sexe dit faible, pareillement embrigadées, en tailleur strict. Pour sévères qu’elles soient, les tenues ne masquent pas pour autant cette aura de féminité d’une femme qui veut plaire. L’aînée des deux, ma cadette de quelques années tout au plus, transpire une sensualité obsédante, soulignée par le contraste de sa taille étonnamment fine au regard d’un bassin bâti pour enfanter. Et ce cul ! L’expression « à faire damner un saint » ne m’a jamais tant parlé. Méfiance tout de même ! Lors des salutations, cette gente dame a esquissé une espèce de sourire dont la froideur ne m’invite pas du tout à baisser la garde.


La deuxième demoiselle porte la grâce de la jeunesse. La tenue austère ne dépare pas son corps svelte dont l’élégance me charme à l’instar de ces représentations de reines antiques. Il me plait d’évoquer Néfertiti ou Cléopâtre. Sa coiffure n’est pas aussi sage que celle de sa consœur. Des mèches rebelles échappent du chignon et ajoutent une note coquine à l’attrait du joli minois. Chez elle, le sourire est plus spontané, presque engageant, mais quand même pas au point de me donner des idées. Au demeurant, la différence d’âge me parait un handicap rédhibitoire.


Aucune des deux ne porte d’alliance. Elles-mêmes de leur côté scrutent les indices, rapides, sagaces, sans avoir l’air d’y toucher. L’examen est presque indiscernable, trahi par des riens imperceptibles pourtant je les devine tandis que l’une et l’autre me toisent de haut en bas, chacune à sa manière. Je ne me leurre pas, ce n’est pas de l’intérêt pour ma petite personne mais l’habitude et la curiosité.


Dans ce monde dont les codes sont standardisés, je suis un sujet d’étonnement, une sorte d’extraterrestre. Même dans mon milieu, je passe pour un original, alors c’est tout dire. En tout cas, je n’ai jamais brigué de concours d’élégance et c’est aussi bien parce que je n’ai aucune chance. La vue de ces jeunes hommes autour de nous, habillés comme des princes, suffit à m’en convaincre.


Le lendemain, première séance formelle de travail, nous sommes au siège de l’entreprise, un groupe agro-industriel, lequel sollicite un crédit, chiffrant plusieurs dizaines de millions de dollars US. Ça fait quand même un paquet de pognon. Au programme du jour : présentation de la société, des activités, du projet, des pontes et des principaux responsables de l’encadrement. La salle est vaste, nous sommes une trentaine de personnes. Le déploiement est en rapport avec l’importance de l’enjeu.


Tous sont en tenue « amidonnée », tirés à quatre épingles.

Moi, je ne mets ce genre d’accoutrement que pour les noces et les baptêmes. J’avais pas prévu de tels événements et mes fringues sont du genre passe-muraille, d’autres diraient « cool », avachies juste ce qu’il faut et un peu lustrées aux articulations. Ben alors j’ai tout faux, car ici c’est pas très classe. Tout au contraire ! J’ai plutôt la désagréable impression de passer pour un « moujik ». Et puis zut ! Après tout ne suis-je pas un péquenot auvergnat ? Pourquoi le nier ? N’ai-je pas une petite ferme en Auvergne ? N’empêche que je détonne comme un chien errant parmi une nichée de Dalmatiens.

L’Irlandais m’entraîne parmi la docte assemblée. Mes brodequins massacrent le parquet.


La tournure des événements me désoriente assez. Toute cette armada m’impressionne et je suis bien incapable de retenir ou même de comprendre les titres et le rôle de chacun des membres. Je suis mal à l’aise mais ne m’en laisse pas conter pour autant et réponds coup pour coup, avec la même conviction, quel que soit mon interlocuteur, le balayeur de l’étage ou le PDG de la boite. Non ! Là, je charrie, mais on n’en est pas loin.


Des nénettes, j’en vois, celles de la délégation, et d’autres de l’entreprise, nous discutons mais je n’ai pas le cœur ni la tête à badiner. Moi qui d’habitude frémis d’aise à la vue d’une silhouette féminine et fais la roue comme un paon à la moindre opportunité, me voilà terne, sans ressort et sans plus aucun esprit pour marivauder.


Le soir, tout ce beau monde se sépare à des heures pas possibles, et je dois encore bosser quand je rejoins la chambre, alors pas question de batifoler.

C’est tout juste si je me connecte une petite heure sur le site dont je vous ai parlé, Rêve de layette, histoire de me détendre. Tiens, ce soir justement, j’ai lu un récit qui m’a remué, comme c’est pas croyable. La Pervenche, l’auteure, elle m’a baladé de belle façon, que je sais plus où j’en suis. Sur le coup je note sec, mais j’ai du remords : ça vaut plus. Ouais, il faut le dire, heureusement qu’il y a ce site. Il est géré par un encadrement hors pair et c’est plein d’auteurs dignes du Goncourt ; ça vaut la première classe, c’est fou ce que ça me requinque, j’oublie chaque fois le boulot et les soucis.

Ouais, assez des congratulations, je poursuis mon récit.


Le cirque dure trois jours au terme desquels les types et les nanas rejoignent leurs pénates, les uns à Washington DC, les autres où bon leur semble tandis que moi, je suis vanné, mais je dois encore bosser une bonne quinzaine de jours et pondre un rapport dont l’acceptation conditionne ma rémunération. L’enjeu est pour moi tout à fait considérable parce que j’ai besoin de thunes. Mon ex m’a mis sur la paille.


Bah, à tout prendre, c’est la partie la moins désagréable du boulot. Mon programme est tracé. Je vais flairer à droite, à gauche, et m’intéresser à tout un tas de trucs comme ceci, comme cela, à ma guise dans le délai imparti. Il est également prévu que je visite des établissements industriels et commerciaux un peu partout dans le pays, dans les environs de Mexico City et à León, Guadalajara, Saltillo, Matamoros et Ciudad Madero. Rien que la besogne habituelle, que je sais faire.


Tout aurait été dans l’ordre des choses ordinaires si avant de partir, le team leader ne m’avait pas fourré deux experts stagiaires dans les pattes. Au moment, je regimbe un peu pour la forme, parce qu’il me prend par surprise et qui plus est, à rebrousse-poil, mais au fond de moi-même je ne suis pas mécontent d’accueillir ces compagnons, surtout la jeune femme dont j’ai évoqué la plastique fort agréable plus avant dans ce récit. J’imagine que sa présence égaiera notre long périple laborieux.


Dans la foulée, mon persécuteur croit nécessaire de mettre les points sur les « I » et pour faire bonne mesure, il m’explique deux ou trois petits trucs – j’aime bien ce mot, il est truculent – concernant mes conclusions attendues. Naturellement, ce ne sont que des recommandations, mais les ordres transparaissent en filigrane. En retour, j’ai grande envie de demander au monsieur si dans son immense bonté il veut bien aussi rédiger mon rapport, mais je n’ai pas le culot. Il faut dire que la langue de Shakespeare m’est moins familière que celle de Molière. La spontanéité en prend un coup quand on n’est pas doué pour les langues. Le résultat est insidieux, ça me châtre, et un castrat, comme les ministres, ça ferme sa gueule. Je ferme ma gueule.


Les langues de vipère sont sans doute plus agiles, elles vont dire que je ménage mes intérêts. Et alors ! Quand bien même ! Qui d’autre le fera à ma place ? En plus, ce n’est même pas vrai. Na ! Dans des circonstances semblables, il m’est souvent arrivé de me rebeller. Dans le milieu, je passe pour n’en faire qu’à ma tête, alors ! Hein ! Basta ! Non, le truc – ah ce mot sublime, le truc qui a plus que tout désamorcé ma résistance, c’est la nana, la jeunette, qui a rappliqué pour dire son contentement d’être de l’expédition, et du coup j’ai ravalé le sermon que je m’apprêtais à débiter malgré mon langage imagé. Un bien mauvais pidgin cela dit.


L’entreprise a bien fait les choses, accompagnateurs de première classe, hébergements et moyens de locomotion de premier ordre. Quand cela est compatible, nous intercalons des intermèdes culturels et touristiques. Les experts stagiaires sont ravis. Casey est un jeune homme de racines néerlandaises, placide, très gentil et bien de sa personne, originaire de Trinidad et Tobago. Il vit ordinairement à Washington DC, tout comme sa collègue Christine. Celle-ci est de nationalité belge. Elle ne me laisse pas indifférent, tout le contraire, mais j’ai bien quinze ou vingt ans de plus qu’elle et les rares sourires dont je suis gratifié ne me semblent plus aussi avenants qu’au premier jour.


La raison ne m’échappe pas. Notre séduisant accompagnateur brille de mille feux et éclipse d’un seul coup le modeste ascendant dont je tirais bénéfice. C’est un jeune Mexicain, élégant, beau, extrêmement brillant, parfaitement à l’aise en anglais et en français autant que dans sa langue maternelle. Le charme latino subjugue tout le monde, et moi itou. Plus que tous les autres, la jeune femme n’a d’yeux que pour lui, et sans en prendre conscience, du moins c’est ce que je veux croire, elle m’utilise comme faire-valoir afin de se faire mousser.


Pour éblouir, la demoiselle m’asticote, me bassine, et tente de percer ma « méthodologie » comme elle dit. Sans surprise, la néophyte n’y comprend absolument rien, si bien qu’elle n’est pas loin de croire à mon incompétence.



Comme si cela m’était nécessaire pour des process quelconques que je connais au moins depuis que ma mère m’a sevré. Autant dire que ça fait un bail. « Ma mie ! Oublie-moi, s’il te plait », pensé-je en serrant les mâchoires sans répondre.


Ma désolation est grande. Le grand marionnettiste mélange les ficelles et se joue de moi. Un alchimiste démoniaque lui donne un coup de main. L’alambiqueur, maître des cornues, emmêle les fioles, combine les élixirs, perfusant dans les cœurs de traîtres sentiments, qui de la déception, qui de l’espoir et qui d’autres je ne sais quoi, ici et là, au hasard ou de manière erratique ce qui revient au même, mais toujours de façon incompréhensible pour le commun des mortels. Seigneur ! Pourquoi donc n’ai-je plus ta faveur ?


Ben oui, je suis présomptueux, il m’arrive de m’adresser directement à Dieu. C’est pas que je sois vraiment croyant, non. En tout cas, pas à la mode traditionnelle, mais j’ai peur du vide, j’ai le vertige et j’imagine égoïstement qu’il existe une entité suprême pour nous ramasser quand on se casse la gueule, laquelle entité en définitive régente tout ce bordel, bien mal à vrai dire si l’on compte les cadavres indus. Bon, c’est pas clair, mais on va pas faire une psychanalyse. Hein !


N’empêche que cette fille est une emmerdeuse. Plus d’une fois, ma patience est mise à rude épreuve. Une fois, la moutarde me monte au nez. Je finis par craquer, je me lâche et lui corne haut et fort mon irritation dans les trompes.


Imbécile que je suis ! Ma réaction est excessive. Je n’ai jamais su parler aux femmes. Mademoiselle boude derechef et ne me cause plus pour l’éternité. C’est terriblement long la perpétuité, diablement dur aussi. Pitié, mon ange ! Les mots ont dépassé ma pensée. Pour sûr ! Je ne supporte pas que nous soyons fâchés. Et par-dessus tout, je veux rester en piste même si mes chances sont égales à celles d’un bourrin sur un champ de courses.


Le lendemain encore, j’abjure à nouveau ma goujaterie, implore la réconciliation. Sans succès ! Les jours passent et je suis triste. Le soleil ne brille plus avec autant d’éclat. Ma réaction est singulière, je n’avais RIEN, et maintenant qu’on m’en a privé, ce rien me manque. J’en viens à regretter les piques.


Nous quittons Guadalajara et atterrissons à Monterrey.


Quant à notre jeune guide qui suscite tant d’enthousiasme, d’autres tâches l’appellent.



Suis-je hypocrite ? Non… oui peut-être… non, non… je ne sais… Au diable ! Aucune réponse n’est obligatoire. J’ai le droit d’avoir mon jardin secret.


À Monterrey, un honorable sexagénaire le remplace. C’est un vieux routier aux traits burinés et plein de cicatrices. L’homme m’annonce avoir vécu et étudié à Montpellier. Il dit connaître l’occitan, et saperlipopette, il le parle, et bien mieux que je ne le baragouine. Eh bien ! Ça m’en bouche un coin. Je n’imaginais pas tomber par ici sur un gars capable de citer Mistral en version originale.


Nous visitons le site de Saltillo puis cinglons vers Matamoros. Le mutisme de ma Wallonne préférée est un peu moins déterminé. Je me réjouis à chaque embellie et renouvelle mes regrets. La cabocharde ébauche un sourire, entretient mes espérances… Au fait ! Qu’ai-je donc à espérer ? Pas grand-chose… Nigaud va, que crois-tu ? Mes pensées plongent dans la mélancolie. C’est dur de vieillir !


De son côté, Casey ne prend pas parti. Du reste, il n’en est pas capable. Ce garçon est tellement affable qu’il en est totalement inoffensif, inodore et transparent. Au demeurant, le jeune homme a d’autres préoccupations. Il est amoureux et projette de s’échapper le temps du week-end, vers une petite ville au Texas, où l’attend sa « Juliette ». Ce « Roméo » prévoit de nous rejoindre plus tard à Ciudad Madero.


Le samedi après le déjeuner, notre accompagnateur si talentueux, amoureux du célèbre poète provençal, nous largue, Christine et moi-même, dans un l’hôtel à Cd Madero, une commune de la conurbation de Tampico.


Enfin ! Un long week-end de repos. Ça fait longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Je vais pouvoir souffler et sacrifier à mon passe-temps favori : la sieste. Ah, la sieste ! Quoi de plus sacré ? Je m’apprête à la faire quand Christine frappe à la porte de ma chambre.



La belle est méconnaissable, métamorphosée en touriste insouciante. Sa chevelure fauve cascade harmonieusement sur les épaules. Un paréo court ceinture ses hanches et un haut maintenu par de fines bretelles couvre sa poitrine menue mais néanmoins très féminine. La taille est nue, divinement soulignée par une mince chaînette dorée. Une fantaisie orne joliment la cicatrice en forme de cavité sise au centre du ventre remarquablement plat. Mon regard ébloui se perd un bref instant dans l’éclat de la pierre sertie dans ce nombril attendrissant.



Balade ou baignade, je m’en fous, pourvu que ce soit avec elle. Mon cœur déborde de reconnaissance. Il y a belle lurette que je n’ai été aussi fébrile.




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La suite est très classique. Qui ne connaît pas ? Moi ! Moi tout seul mais je m’en fiche. Je suis sur mon nuage et vis l’instant, c’est tout, sans même penser au suivant, parce que j’en suis simplement incapable. Mon âme baigne dans le bonheur absolu, hors du temps, à des années-lumière de tous ces vils appétits terrestres. Je suis amoureux.


Le garçon de l’hôtel a raison, nous sommes bientôt en vue d’une immense plage de sable blanc. Paradoxalement, elle semble presque déserte, la saison sans doute. Des parasols en feuilles de palmiers ou quelque chose dans ce genre sont alignés en bordure du rivage. Les eaux sont calmes, colorées de reflets vert sombre avec par moment des étendues à dominante turquoise. Un jeune garçon dépose des matelas et encaisse la location de notre refuge ombragé.



Son dévouement me chiffonne un peu, j’insiste, en vain puis vais mon chemin tandis qu’elle prend la position du lézard. Je ne suis pas certain d’avoir encore envie de me baigner, je suis même sûr que non, mais je ne sais comment reculer sans être ridicule. À tout prendre, j’aurais préféré rester près de Christine et admirer son corps bronzé et nu, tout juste vêtu d’un petit bikini dont la couleur claire contraste avec le hâle.


L’eau est délicieuse, un peu fraîche mais c’est ainsi que je la préfère. En temps ordinaire j’y serais resté des heures mais aujourd’hui c’est pas pareil, des forces supérieures altèrent bigrement mon discernement lequel ne se compare même plus à celui d’une limace, autant dire le zéro absolu. Je me languis, piétine d’impatience, compte mentalement. Je ne peux quand même pas revenir si vite, ce serait bouffon, loufoque. Allez, on recommence : 1, 2, 3… jusqu’à 100, mais à 98 je n’y tiens plus et rapplique dare-dare auprès de celle dont je me languis.



Je me fiche royalement des sodas. Le bikini a muté et triomphe en mono. Je n’ai d’yeux que pour ces tétons arrogants qu’elle exhibe sans vergogne. Les nichons sont plutôt petits mais bien plantés, fermes, fiers. L’aréole, au demeurant assez claire, ne se distingue guère que par une différence presque insignifiante dans le grain de peau. Seigneur ! Mon propre appendice dit préhensile ne serait-il pas plus expert pour cette « tartinade » ? Batifolage sonne beaucoup mieux, mais sans doute est-ce prématuré. Je rêve, je fantasme, je m’égare tandis que Christine beurre et re-beurre ces seins qui m’hypnotisent.



Nous n’étions pas vraiment amis, il n’y a pas si longtemps.



Je me ratatine sur ma paillasse tout en digérant ma déception. Nous rôtissons de concert tantôt de dos, tantôt de face, enfin surtout elle parce que moi j’ai pas mal à faire pour camoufler mes poussées de désir intempestives si bien que je suis bien plus souvent à plat ventre.


De temps en temps, je m’échappe pour aller me rafraîchir, mais toujours seul. J’avoue que cela ne laisse pas de m’étonner, cet attrait pour la plage qu’ont certaines femmes alors qu’elles ne mettent pas même un pied dans l’eau. Quant à moi, mes bains fréquents n’y changent rien, je crois que je suis cuit à point, si bien que j’envisage de traiter la daube. Christine me devance.



En un éclair, la gazelle bondit à mon côté, son tube à la main, puis me chevauche alors que je suis mi-redressé sur un coude, me plaque au sol face contre terre. J’enregistre les séquences de l’action mais ne réalise pas vraiment la finalité avant d’avoir le fauve sur les reins, car l’assaut tient plus du félin que de l’antilope. La belle se fait chatte pour oindre mon dos, négligemment assise à califourchon, les jolies fesses tantôt posées sur mon cul.


Oubliée la brûlure ! Dieu suspend le temps. Merci Seigneur ! Elle m’a tutoyé. Tant de bonheur d’un seul coup. Je bois du petit lait, et mobilise les radars, les sonars, les lasers et tous mes sens. Mes muscles tressaillent tandis que les mains délicates s’activent, d’abord à la taille puis à droite, puis plus haut, et parfois rebroussent chemin pour recommencer. Une paume experte épouse l’épaule, aborde le bras, et s’égare sous l’aisselle. Hi ! Hi !



Les doigts badins cheminent vers la nuque, s’affairent de part et d’autre et remontent au niveau des tempes. Pas un coin n’a été omis. Tout est soigneusement enduit, deux fois, trois fois, autant qu’il est nécessaire.


Le torse plié à me toucher, l’espiègle approche ses lèvres de mon oreille. Ses tétons caressent mes omoplates. Mon corps tout entier frissonne de la tête aux pieds.



Mais je n’en dis pas plus parce que ma gorge est salement nouée, presque autant que mes entrailles. Mon désir est si lancinant qu’il en est douloureux. Et cette foutue érection est passablement encombrante, elle me condamne à l’immobilité parce qu’il me faut la dissimuler. La peste soit de ces tabous hérités d’une éducation désuète. Cette manifestation honteuse n’est pourtant pas tout à fait résorbée quand ma charmante voisine se manifeste à nouveau.



Tant pis pour ma façade, me voilà à pied d’œuvre face à son verso. Je me jette à l’ouvrage et y mets tout mon cœur. Jamais auparavant je n’avais mesuré à ce point ma sensibilité tactile. Je sais tout, je connais tout depuis la hauteur, la longueur, la largeur, l’épaisseur, la teneur, la douceur et je ne sais quoi encore. Mes neurones tournent en boucle sans plus pouvoir ni vouloir s’échapper. Cette vie, cette chair, ce sang dont je pressens les frémissements, tout cela m’enivre. Je m’échine sur l’épine dorsale et prends repos sur la flottante. Ne puis-je grimper l’échelle costale ? Mais si ! Qu’est-ce donc ? Tendre, doux, enivrant.



Le ton de la réplique porte plus d’invites que de réprimandes. C’est à ce moment seulement que je comprends que j’ai encore toutes mes chances. Je vais faire un carton. Sacré tiercé en perspective d’autant que je suis seul sur la ligne de départ.


Je n’ai pas vraiment le temps d’exploiter mon triomphe. Christine a ce genre de réaction imprévisible qui me déroute, elle se redresse, prend ma main et me tire vers l’océan. Le phénomène est si puissant, si rapide que je me retrouve en train de nager vers le large avant même d’en avoir pris conscience. Ouais, je sais, ces temps-ci, je suis un peu lourd au niveau des synapses, le courant passe mal. Faut pas m’en vouloir, j’ai des raisons objectives.


Bon, bref, ma nageuse préférée se débrouille comme un chef, mais sur ce terrain aussi, elle n’est pas de taille à m’en remontrer. Je me contente de papillonner tout autour et m’en retourne pareillement quand ma sirène bien-aimée prend le virage à 180 ° et s’en revient vers le rivage.


N’ai-je pas foiré une occasion d’accélérer les choses ? Je n’en sais rien. Plus jeune, je n’ai jamais su quand était le bon moment. Aussi loin que je me souvienne, c’était toujours les filles qui faisaient le premier pas. Je me remémore très clairement ces instants magiques, préludes au temps de la gloire quand l’espace se contracte et que le temps s’arrête. Quand une mélodie divine envoûte les âmes et que les cœurs s’affolent. Oui, le souvenir de ces émotions est encore très vif en ma mémoire, mais je me sens aussi gauche qu’à vingt ans et incapable d’en pressentir le divin avènement. Je sais que cela va arriver, c’est tout. Quand ? Je ne sais.


Parfois cependant, je doute de ma fortune. Sommes-nous bien sur la même longueur d’onde ? Elle comme moi ? Mais oui ! C’est écrit, notre destin est tracé. Cette certitude, ou quasi-certitude, me donne une pêche d’enfer et la sérénité. Elle calme mon impatience autant que la flambée dans mon dos. Du coup, chaque seconde devient autant de perles de plaisir qui pavent ma voie vers l’échéance inéluctable. Puis l’instant d’après, le doute surgit de nouveau…


L’après-midi tire à sa fin, Christine se sèche, enfile son top sur la poitrine nue, enroule son paréo et d’un mouvement habile, élégant, elle se débarrasse de la culotte humide. Je fais à peu près de même, du moins c’est mon dessein parce que ma façon ne se compare en rien à la sienne. La mienne est empruntée, banale, insipide tandis que sa licence est glorieuse, magnifique, formidable. Elle persille notre complicité de conjectures coquines lesquelles phagocytent mes neurones et ne me lâchent plus. C’est étrange, comme une action anodine en soi peut avoir de telles répercussions. Je bande comme un âne et ça se voit.


Et rien à faire, la pression ne relâche pas. Naturellement, Christine finit par remarquer ma fièvre pour le moins truculente à un moment où ma vigilance est prise en défaut. Je suis en train de payer nos glaces à une échoppe en chemin. La réaction de l’effrontée est extravagante, elle rit, elle se tord, elle glousse et s’esclaffe, postillonnant les arômes aux quatre coins du quartier. L’hilarité est communicative et nous finissons dans les bras l’un de l’autre. Oui, nous nous embrassons. Un baiser sage, ou plutôt un bécot maladroit et baveux aromatisé à la vanille, à la pistache, au chocolat et à la fraise. C’est bref, rapide, mais suffisant pour sceller notre entente. Une entente gaie, pétillante, sonore, passablement savoureuse, parfumée et barbouillée. Nous gambadons et roucoulons tout au long du chemin, bras dessus, bras dessous.


À l’hôtel, Christine m’arrête à la porte de sa chambre, et se hissant sur la pointe des pieds, pose un bec collant sur mes lèvres qui ne le sont pas moins.





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Christine est éblouissante. Elle a revêtu une petite robe sexy à fines bretelles, taillée dans un tissu fluide à reflet métallique, coupée à mi-cuisses. Le dos est nu. Le décolleté plonge jusqu’au nombril, mais son audace est tempérée par une broche qui le pince sous la poitrine.


Le taxi nous conduit à ce restaurant qu’on nous a recommandé. Dans la voiture, ma Dulcinée reprend le fil de la conservation un peu trouble que nous avons engagée quelques instants auparavant. Elle garde un souvenir ému de cette érection qui la flatte et je sens qu’elle veut me faire dire ce genre de niaiseries qu’on lit dans ces romans qui suintent un romantisme suranné.



Parce qu’après tout, il ne me coûte rien de lui avouer qu’elle me plait, que je l’aime telle qu’elle est, tout entière, avec sa beauté, ses qualités, ses défauts et son caractère de cochon.



Mais je ne sais pourquoi, je pressens autre chose et soupçonne que la gourgandine cherche peut-être à flatter son ego et à savoir si je soupirais déjà pour elle, tandis qu’elle convoitait l’autre « bellâtre » (je n’ai pas envie d’être juste).


C’est terrible ! Je suis amoureux, le monde est beau et il faut encore que je salisse tout. Quel sale con je suis, mon ex a raison, je ne suis pas capable d’avoir en tête autre chose que des pensées tordues.



Je place volontairement la barre très près du cul, pour éviter de m’enliser dans ce marais fleur bleue dans lequel elle semble vouloir m’embourber.



Puis brusquement, la pupille s’illumine à nouveau. La joie remodèle les traits du minois adorable. Son rire éclate clair, franc, léger. Il résonne dans l’habitacle, rebondit sur mes tympans et ragaillardit mon cœur un moment épouvanté. Cette saute d’humeur imprévisible me déroute, mais la suite me trouble encore plus car l’effrontée n’en reste pas là. Un mouvement preste, un geste déterminé et il n’en faut pas plus, le minuscule string glisse sur les escarpins, accroche les longs talons effilés, mais pas plus d’une fraction de seconde, puis le voilà qui pend devant mon nez, suspendu au bout de cet index dont on peut dire qu’il m’est aussi cher que sa propriétaire.



La lingerie tournoie un, deux, trois tours puis s’échappe, décolle un peu, retombe et disparaît dans l’ombre à nos pieds, ce qui du reste ne préoccupe pas le moins du monde la maladroite, laquelle se désintéressant de cet accessoire désormais superflu, engage sa main dans une exploration audacieuse pour vérifier la réalité de la manifestation escomptée.


Là c’est le bouquet ! La décharge électrique me foudroie sur place. Tout mon être afflue au bout de ma queue pour goûter la caresse. De ce moment, je ne sais plus qui fait quoi ni qui prend les initiatives. Nos langues s’emmêlent, sa poitrine écrase la mienne, ma main s’égare dans des espaces ténébreux, la sienne continue son ouvrage… Je perds la tête, je l’aime, il faut que je lui dise…


Pas le temps, un klaxon strident nous ramène sur terre, la voiture tangue à l’atterrissage. Déséquilibrés par l’écart de conduite, nous sommes en vrac, affalés sur la banquette. Christine la première reprend ses esprits et apostrophe le chauffeur.



Pour le coup, le bonhomme devient volubile, raconte sa vie, exorcise sa frousse, conjure le mauvais sort, se signant à tout bout de champ. Si vous cherchez un taxi à Tampico, je vous recommande d’appeler José Morales, il est sympa.


La voiture stoppe face au restaurant. Visiblement, ce n’est pas une cantine ordinaire, plutôt une popote de grande cuisine, repaire de milliardaires. Le quartier alentour est cossu, calme, presque désert. Les voitures en stationnement sont rares. L’atmosphère n’a pas l’heur de plaire à ma compagne qui zieute à droite, à gauche, et tire un nez déconfit pendant que je m’apprête à payer le fiacre.



Moi, ce que j’en dis, hein ! Je m’en fous, je voulais faire plaisir, c’est tout, mais si maintenant on va ailleurs qui est moins cher, c’est tout bénef comme on dit, hein ! C’est pas que je suis radin, mais en Auvergne un « s’chou c’est un s’chou », alors si j’écoute mes gènes, je suis d’accord à 200 %. Mais faut pas croire, je sais aussi faire taire mon hérédité. La preuve ! Bon, encore… c’est pas que je sois vexé… non, non… mais néanmoins je suis un peu contrarié de cette connivence qui germe entre Christine et notre mentor.


Bordel ! Réveille-toi mon lascar, tu es jaloux, va falloir te faire soigner.


La voiture stoppe devant une gargote construite en bord de mer, l’effervescence ne peut pas être plus grande, ça grouille. La sono hurle un air de rumba.


Le taximan gare son véhicule en double file, puis nous invite à le suivre. Le bonhomme trace la voie, fend la foule et nous conduit à son ami Paco, lequel à son tour fonce, bouscule, crie, gueule et nous dégotte un bout de table et assez de place pour poser nos fesses. Personne ne bronche, ni Christine, ni moi-même, nous sommes assommés, éberlués, infantilisés par cette prise en charge quasi maternelle, conduite au pas de charge. Je n’ai plus prise sur les événements. Je propose de payer José parce que c’est à peu près la seule initiative qui me vient à l’esprit.



Quel est ce traquenard ? Où est l’arnaque ? Je reste sur mes gardes.




oooOOOooo




La brise du large apporte des senteurs iodées, souffle une délicieuse fraîcheur. L’endroit tient à la fois de la guinguette, du lupanar et de la cantine. La sono hurle des airs de Salsa. Sur la piste, les couples enchaînent les passes. Des filles rodent en quête de pèze ou bien de foutre, va savoir ! Il me vient l’idée que certainement les deux genres, pute et nympho, fréquentent ces lieux de perdition où tous les mâles portent leurs couilles en bandoulière.


Les clans se conforment à peu près à la géométrie du lieu, par table de huit. La nôtre compte déjà six occupants, quatre jeunes machos et deux meufs, l’une potelée à gros nibards, l’autre du style haridelle avec probablement des ascendants indiens. Son décolleté bâille à faire peur, il n’y a rien à voir si ce n’est des traces de rachitisme qui feraient le bonheur d’un réalisateur de film d’épouvante.


Des serveurs pressés déversent la bouffe en bout de tables. Démerdez-vous ! Des tacos en tous genres, des viandes et des poissons grillés. C’est mangeable. Convivialité oblige, les mâles font la roue et draguent ma compagne. De mon côté, Haridelle m’a à la bonne et Gros Nonos minaude à me faire pâlir. On ne passe pas soif non plus : bières et vins à volonté et plus fort si on veut quand on commande, mezcal, tequila et sangrita que nos aimables voisins nous apprennent à déguster à la mode mexicaine.


Christine et moi faisons un tour sur la piste. Inutile de me leurrer, je ne suis pas doué. Cha-cha, Salsa, Rumba, Samba, pour moi tout ça c’est du pareil au même, un truc – mon mot fétiche, un truc à m’emmêler les pinceaux sinon les pas. Pauvre Christine ! Je sens bien que je n’ai pas la classe et mon cœur saigne de ne pouvoir lui donner autant de plaisir qu’elle le mérite. Si bien que je l’encourage vivement à accepter l’invitation quand un de nos jeunes voisins formule sa requête…


Sur la piste, ma jeune amie virevolte, glisse, pivote et tourne, légère au bras de son partenaire. Je la vois rire, parler. Que disent-ils ? Je ne saurai jamais. Quel besoin ? Le couple poursuit ses circonvolutions avec aisance, les figures défilent de plus en plus complexes.


Le DJ lance une Rumba, le jeune partenaire de Christine se montre pareillement talentueux sur ce chapitre. Les corps s’attirent, se repoussent, s’approchent à nouveau, mimant une querelle insensée qui m’enivre à distance. Je ne peux détacher mon regard du couple enlacé. Elle est nue sous sa robe. Le jeune coq qui la guide, en a-t-il conscience ? Et ce décolleté ? Oh ! Seigneur ! Je suis jaloux. Bordel ! Que m’arrive-t-il ? Ça va pas la tête. Réveille-toi mon gars.


Gros Nonos m’embarque, je me pelotonne contre ce corps confortable, aux senteurs un peu pimentées. C’est elle qui prend les rênes. Sa conduite est précise, puissante, je ne fais pas ce que je veux et quand je défaille, deux airbags généreux garantissent mon intégrité.


Christine a changé de partenaire, elle est avec un type que je ne connais pas. Je regrette de l’avoir encouragée.


Y a pas à dire, mais ça crève son monde cette gymnastique. Je pose mon cul, Chris me rejoint, enserre mes épaules de ses bras, me baise le front, la joue, les lèvres. Je sens la fermeté de son sein contre mon omoplate, sa chaleur m’apporte la joie, son parfum réjouit mes narines. Elle est à moi, toute à moi, tendre, enjouée, gaie, heureuse. Et aussi diablement surexcitée.


Un autre homme rapplique, d’où sort-il celui-là ? Le type prend la pose légèrement courbée en avant comme pour une révérence, avance la main dans un geste si désuet qu’il en est ridicule. L’invite est claire, il la formule en anglais s’il vous plait, à elle, moi il m’ignore :



Le visage de Christine se tourne vers moi, je lis la supplique dans son regard. Qu’ai-je à voir là-dedans ? À mon sens, c’est un peu comme si on demandait au condamné sur l’échafaud de tirer lui-même la ficelle, celle-là même qui va libérer le couperet de la guillotine. OK, qu’on me tranche la tête ! À cet instant, je lui en veux terriblement. Cela ne dure qu’une infime fraction de seconde pendant laquelle je suis incapable de proférer le moindre son. Je cligne des yeux en signe d’acquiescement. Que puis-je faire d’autre ?


Christine disparaît dans la foule avec son cavalier. Haridelle recueille le pauvre solitaire, mais quoiqu’on puisse croire, c’est elle qui s’épanche, déplore la dureté des temps, rêve de Paris. Ah ! Paris ! Je l’emmène sur la piste pour la consoler, lui faire plaisir et aussi parce je veux voir Chris.


Celle-ci virevolte au bras d’un autre bellâtre. Encore un autre ? Ils exécutent des figures acrobatiques particulièrement audacieuses dont la hardiesse me parait propice à toutes les indiscrétions. Ne se rend-elle pas compte ? A-t-elle oublié ? Je suis à un doigt de courir vers elle pour lui crier mes mises en garde. Putain, mec ! Tu dérailles. Vas-y ! Cours au ridicule.


Haridelle est étonnamment docile. Il me plait de jouer ma partition, sa taille souple ploie sous ma main et il n’en faut pas beaucoup pour que son corps nerveux épouse le mien plus qu’il ne faut. Certes, ce n’est pas un canon de beauté mais elle est douce, tendre et ne me reproche pas mes maladresses. Jamais, à aucun moment, elle ne me donne l’impression d’être un nul, un piètre danseur. Au contraire ! J’aime être avec cette femme.


Un couple de touristes américains, des Texans, évolue dans nos parages, je surprends un échange de points de vue entre eux.



Je n’ai pas tout décrypté, mais il me semble d’emblée que la fille dont il parle ne peut être que Christine. Pourquoi ? Je ne sais. Une intuition ! Je la cherche des yeux. Horreur ! Les figures sont de plus en plus acrobatiques, l’une d’elles mime un envol allégorique, la main du cavalier glisse en soutien sur l’intérieur de la cuisse. La prise est hardie, de plus en plus osée, trop même… Le décolleté bâille sur la poitrine… La fureur me ronge les tripes. Je serre les mâchoires à m’en faire mal… Dans un effort de volonté, je ferme les paupières, je tourne la tête, je m’enfuis pour échapper à l’envoûtement maléfique… Surtout ne pas voir, ne pas savoir… J’entraîne ma partenaire. Je suis aveugle mais ma matière grise est en ébullition. Mon esprit transcende la matière, la nature, toutes les barrières et tous les obstacles autant que les écrans les plus opaques, je vois tout malgré tout. Ma tête va exploser.


Une Rumba… non, je m’en fous, je refuse… une autre Rumba… la peste soit de cette pute, elle peut crever, je la maudis. J’entends des cris, des rires… une prémonition, je suis persuadé, je sais que c’est elle qui se donne en spectacle… non, pas question… ne pas regarder, je m’en fiche, ce n’est pas mon affaire.


Bordel ! Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi je ne fous pas le camp ? La trique, vieux ! Une trique énorme et raide et congestionnée que ça m’en fait mal au bide. Je l’ai dans la peau cette salope, je la veux. Attends qu’elle rapplique, je te vais me la faire puis basta, du balai, tire-toi connasse.


Quel traquenard ! Je n’ai pas encore vu d’arnaque mais je vois bien le piège. Bordel de bordel de merde ! Et l’autre Haridelle qui n’arrête pas de frotter son abricot tout sec contre mon bazooka. Elle a même passé la main deux ou trois fois, comme ça subrepticement. La pauvre Inès, elle n’en revient pas et me tourne des yeux énamourés. Sûr quelle croit que j’en pince pour elle. Ah ! Quelle vacherie ! Comment ne pas lui faire de peine ? Après tout, je pourrais aussi bien la tringler, elle est gentille…


… Inès et moi partons pour une Salsa quand débarque la furie déchaînée, totalement hors d’elle. La broche a disparu, un sein pointe son téton dans l’entrebâillement du décolleté béant. Ce détail ne préoccupe pas Christine le moins du monde.



Naturellement, je soupçonne à peu près de quoi il retourne, mais mon humiliation est encore trop fraîche et je n’ai pas même un élan de compassion.



Mollo, mollo, ma belle ! Merde, on n’est pas des voleurs et puis on a des civilités à faire.


C’est terrible ce que je peux être grossier et mal embouché quand je suis contrarié.




oooOOOooo




Paco ne m’assomme pas plus que ça, mais mon humeur est malgré tout exécrable. Au fond de moi-même, je suis soulagé et heureux d’avoir récupéré Christine, mais dans le même temps une autre partie de moi, plus secrète, plus sombre, plus rancunière vomit la jalousie et fulmine contre cette traînée qui m’a fait vivre l’enfer. Ces deux faces de ma personnalité cohabitent sans que je sache vraiment laquelle va prévaloir parce qu’il suffit d’un rien pour m’attendrir aux larmes ou rouvrir mes blessures.


C’est peu dire que la météo de notre relation n’est pas idéale. La donzelle est fine mouche, elle en pressent la raison et n’en fait pas plus qu’il ne faut. Si elle persiste à faire porter le sombrero aux machos qui l’ont importunée, elle ne s’offusque pas pour autant de mon hostilité teintée d’incrédulité et au contraire se fait chatte, pleurniche et poursuit son cinéma avec persévérance, sans se lasser, certaine qu’elle parviendra à ses fins, un peu à l’instar de ces gamins dont l’insistance finit toujours par payer.



Et alors, ma jolie, tu as fait ce qu’il fallait pour ça. Je garde mes pensées pour moi. Les confidences de Christine me rassérènent malgré tout, non pas tant par le contenu dont je ne suis pas plus dupe qu’elle, que parce qu’il me plait qu’elle insiste ainsi, cela caresse mon ego. Il faut dire aussi qu’en même temps la rusée se fait câline et caresse autre chose. La maligne a du flair, elle pressent son emprise, son ton se fait plus taquin.



Par tous les saints ! Combien ses lèvres sont douces, pulpeuses, chaudes sur les miennes ! Je lui donne ma bouche et abandonne ma langue. La sienne, déterminée, pugnace, force son chemin et corrompt la mienne au prix de ces jeux experts auxquels je ne sais pas résister. Je fonds, je m’effondre, je suis à sa merci. La dévergondée m’a vaincu. Christine, ma chérie, fais de moi ce que tu veux ! Je n’ai plus de souffle et ne respire que par toi. Pour toi.


Mes mains s’égarent, l’une vers la chute de reins, l’autre croise le sein, dont la chair est délicate, moelleuse et tendre sous mes doigts. Le téton me parait prodigieux et d’une sensibilité exacerbée. N’a-t-elle pas réagi ? Mais si ! J’oublie les derniers vestiges de rancune et explore le registre. Je joue de la langue, de la paume et du doigt et recueille l’écho. Ce semblant de pouvoir qu’on a parfois sur les chairs et les corps est proprement enivrant. Il y a de la magie là-dessous. De son côté, Christine s’affaire toujours, fébrilement mais efficacement. Je sens les doigts habiles autant que résolus qui tricotent et défont ces obstacles qui bientôt n’en sont plus. Oh ! Jupiter et tous les autres, faites place, me voici ! Les cieux ne sont pas loin quand vient ce soulagement qu’on ressent lorsqu’une main amie vous vient en aide. Fichtre ! Que la besogne est belle et bonne ! Sublime Aphrodite, je ne te remercierai jamais assez pour tant de félicité.


Mes lèvres et ma langue s’attardent sur le mamelon pendant que ma main glisse et louvoie pianissimo vers le ventre de ma bien-aimée. Mon index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaire aussi, toute la troupe joue, agace, pianote et capte les frémissements des muscles au travers du tissu. Je m’ébahis des contractions sympathiques, témoins de bienvenue. Celles-ci deviennent de plus en plus perceptibles à l’approche du pubis. Puis tout m’échappe…


Christine disparaît, glisse le long de mon corps. Un autre plaisir vient à la rescousse, plus corsé, plus voluptueux, il monte en intensité en même temps que je pressens le but et devient presque douloureux quand sa bouche enfourne ma turgescence… Ses lèvres s’enfoncent sur la hampe, impriment un rythme… l’incisive, la canine mordillent une extrémité sensible… Ouvrage infernal ! Chaudron de l’enfer ! Ça dure, ça recommence… c’est trop… Arrête, arrête, je t’en prie, je n’en peux plus… Non ! Je fais des efforts inhumains pour ne pas éjaculer… L’explosion contrariée irradie l’exaspération dans mon bas-ventre et pendant quelques instants mon sexe est d’une susceptibilité extrême, presque insupportable. Une pichenette suffirait pour le faire exploser.


Fi ! Les turbulences épouvantables. Non ! Je ne flancherai pas. La tension baisse. C’est gagné. Christine se redresse. Son corps ondule, frotte, perfuse une énergie démoniaque. Nos lèvres s’unissent à nouveau. Mes mains reprennent du service, les courbes m’émeuvent, je m’attarde, je mignarde, mais mon obsession est ailleurs, plus bas, féroce et lancinante, nichée dans la fourche des cuisses aimées.


Télépathie, empathie. Qu’importe ! Christine partage mon tourment, mais son impatience est plus grande à moins que ce ne soit l’effet de son tempérament. Quoi qu’il en soit, sa main s’empare de la mienne et la guide avec une force irrésistible vers le foyer convoité. Je m’abandonne au maître avec docilité.


Dès les premiers abords, mes doigts pataugent dans l’humidité, les cuisses sont trempées, la toison est ruisselante. Les grandes lèvres sont tuméfiées et démesurément enflées, le clitoris gonflé et dressé singe l’érection d’un pénis, la grotte est béante, exhalant une haleine torride dont je sens la chaleur sur ma paume. La vulve avale sans coup férir l’index, le majeur et l’auriculaire et pourrait davantage. L’intérieur du vagin bruisse du clapot des sucs et des jus en ébullition. L’intromission des intrus déclenche encore des cataractes bouillantes et mille autres phénomènes.


La femelle ne se contrôle plus, son bassin ondule de plus en plus vite, son corps frémit tout entier et de temps en temps, mue par un spasme plus puissant, la donzelle arque les reins et projette son pubis en avant. À un moment donné Christine m’agrippe et supplie.



Bigre ! Je ne suis pas du tout certain d’être seul responsable d’un désir aussi stupéfiant. Je suis même convaincu du contraire.


Cette femme que je ne reconnais pas s’écarte un peu de moi et d’un geste irréfléchi autant que précipité, ôte sa robe puis la jette sans égard sur le capot de la vieille Mercedes sur laquelle nous prenions appui. Elle est nue, intégralement nue, mais dans les parages ce n’est pas vraiment original. Par ici les couples sont nombreux, qui se donnent comme nous en spectacle. En aval autant qu’en amont, la rue est le refuge des amants pressés d’en découdre. La harpie vorace reprend position, le cul contre l’aile avant du véhicule, ouvre la fourche des cuisses et me tire avec force vers elle pour l’eucharistie purificatrice.


La transmutation en nymphe avide de sexe n’a duré qu’un instant, mais il me faut encore moins de temps pour devenir fou furieux. Je ne sais qui ou quoi déclenche ma démence, mais je soupçonne un poison diabolique. La jalousie ressurgit et me transforme en satyre féroce et méchant en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Des images horripilantes me bouffent la tête, représentant des chorégraphies lubriques et des fornications sataniques. Je la vois avec des dizaines d’hidalgos dont les mains s’affairent avec empressement sur son corps tandis que des appendices copulatifs et jubilatoires frétillent et bavent d’aise face à la chatte en goguette. J’en rajoute sans doute, mais ma rage n’a que faire de lucidité. Le Diable lui-même s’empare de mon esprit et je ne suis plus qu’un démon implacable et monstrueux. Garce ! Salope ! Pute ! L’androïde inhumain que je deviens bascule la femelle en un tour de main et la plaque, poitrine sur le capot du tacot. Je la pénètre en levrette, d’un coup, sans ménagement, et la bourre avec une bestialité dont je ne me croyais pas capable. Mon intention est malfaisante, je veux faire mal, je veux l’éventrer, la déchirer, l’avilir, l’anéantir. Je profère les pires insanités et éructe ma haine pendant que Christine râle, gémit, halète, et ahane dans des tonalités qui montent crescendo en retour de chaque brutalité, mais en ai-je seulement conscience ? Non ! Pas vraiment. Je suis sourd et aveugle. Mon esprit et ma conscience gîtent au bout de mon gland. Mon délire meurtrier culmine avec l’apothéose, j’accélère frénétiquement la besogne et explose dans son vagin sur un bouquet final qui m’anéantit. Mon égoïsme est immense. Je ne vois pas même qu’elle aussi a joui.


L’euphorie ne dure pas. Je suis là, bête et idiot, mon ventre contre les fesses de Christine et mes mains sur ses hanches. Elle ne dit rien, ne bouge pas, affalée sur son capot. J’ai peur du pire. Imbécile ! Qu’ai-je fait ? Comment peut-on être aussi inconséquent ? Bonjour la honte ! Bonjour l’angoisse !


Christine se redresse et vient se lover contre ma poitrine. Quel soulagement ! Mon cœur n’y résistera pas. Le bonheur s’insinue par tous mes pores et diffuse la paix dans mon corps et mes entrailles.



Mince alors ! Je ne sais pas si c’est du lard ou du cochon. Où en est-on ?



La maligne m’a reniflé, mais soupçonne-t-elle combien je l’ai détestée, à un point qui me surprend moi-même ? Qu’importe ! Je n’ai pas envie de remuer la merde. Je suis heureux.



Et moi ! Ne suis-je en rien contagieux ? Cela ne semble pas la tarabuster. C’est frappant de voir comment les jeunes abordent plus librement que les aînés ces aspects triviaux des rapports entre adultes. Merci Christine pour ta confiance. Mille pardons pour ma goujaterie.



Eh ben ! Ça promet ! Ça va pas être triste !



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Erotisme torride

Tendre Amour

Bon Scénario

Belle Ecriture

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n° 13412Volvariella08/08/09
Fenêtre sur couple
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13473 caractères
Auteur : Volvariella      Collection : Concours Sexe Brut

Geneviève s’ennuie. À cinquante-cinq ans, elle se sent retraitée. Ses enfants ont depuis des années déserté le foyer et ce soir, Michel ne rentrera pas tôt. Elle éteint l’abrutissante télé, plongeant le salon dans la pénombre, et se tourne vers la vitre, face à la ville en contre-jour sous un ciel mauve et dont les premières fenêtres s’allument une à une comme les petites portes d’un calendrier de l’Avent en plein été, gigantesque et rien que pour elle.


Elle se rappelle l’excitation de ces instants, lorsqu’elle était enfant. Ces soirées féeriques des jours avant Noël. La neige cotonneuse, les crépitements du feu de cheminée et l’anticipation des jouets à venir. Un frisson lui hérisse la nuque lorsqu’elle se remémore ce soir-là, où un vagabond avait plaqué son visage à leur fenêtre pour regarder la télévision, la nuit de Noël. Cette face hirsute et avinée l’avait terrorisée, avant que son père ne chasse l’homme et que sa silhouette difforme ne disparaisse, sous le voile des flocons, vers cette nuit ouatée qui étouffa ses pas.


Si ce mauvais souvenir l’a soudain assaillie, c’est parce que, depuis son appartement au troisième étage d’un immeuble en « L », Geneviève vient d’apercevoir, par la fenêtre d’un salon de « l’autre barre », l’écran bleuté d’une télévision. Est-ce elle, à présent sans foyer, qui cherche ce soir un peu de compagnie et de chaleur par la fenêtre des voisins ?


Les temps ont changé, remarque-t-elle quand elle réalise que ce qu’elle a pris pour une télé est un écran d’ordinateur et qu’une jeune femme est assise au clavier. Elle la distingue à peine, mais elle l’a déjà croisée. Une petite blonde un peu timide, très belle, les cheveux en chignon. Elle et son compagnon viennent d’emménager. Irène et Christian Tournay, d’après leur boîte à lettres. Jeunes mariés, sans enfants. Lui, c’est un grand type à lunettes, à l’air sérieux et attentif. Geneviève le voit entrer dans la pièce. Il vient derrière la femme et lui masse les épaules. Si Geneviève peut les voir, c’est parce qu’ils n’ont pas encore installé de rideaux. Un beau couple, pense-t-elle.


Sur l’écran, Geneviève distingue une actrice, longue et brune, vêtue de lycra rouge et qui paraît poser au bord d’une piscine. L’Internet distille un tas de conneries, philosophe-t-elle en bénissant les dieux de l’avoir protégée contre cette addiction. Mais Geneviève n’a pourtant pas décollé ses yeux de l’écran, et sa gorge se noue quand l’actrice écarte les bretelles de sa robe pour exhiber ses seins. Le jeune couple regarderait-il un film porno ?


Enfin, c’est la femme qui a choisi le film, semble-t-il. C’est elle qui regarde. Elle semble obnubilée, fascinée par l’image autant que Geneviève qui, les yeux ébahis, est prise de vertige mais ne détourne pas pour autant son regard. Et tandis que trois verges apparaissent à l’écran, que les caresses du ténébreux Christian se font plus insistantes, que la blonde Irène se détend et s’enfonce lentement dans son siège en écartant les cuisses, l’index de Geneviève reste en suspens dans l’air, à quelques millimètres de l’interrupteur du volet mécanique qui pourrait pudiquement lui voiler cette outrance si elle se décidait à ne pas en voir plus. Au fond d’elle, la peur de se faire surprendre et d’être renvoyée, honteuse, vers sa solitude molle, étouffée de brumasses et de neige déjà grise. Mais bien plus forte encore, cette fascination pour ces corps se mouvant, se tordant comme des flammes tendres et chaleureuses, fondant en liquides ocres ou pourpres et scintillants, ces peaux et ces muqueuses beiges, brunes et carmin, luisantes et coulant les unes sur les autres.


Ne surtout pas bouger. Geneviève reste immobile. Son appartement n’est pas éclairé, il est donc possible qu’ils ne la voient pas. En plus, elle porte un jean noir et un t-shirt gris. Elle est couleur muraille. La fille sur l’écran est à genoux aux pieds de trois hommes nus et semble se régaler. Elle se jette, vorace, sur les queues qu’on lui tend tout en se caressant le bas-ventre et les seins. Geneviève salive, s’en rend compte et frémit ; une bouffée d’air chaud soulève sa poitrine. Dans le salon de ses voisins, Christian a dénudé les épaules d’Irène et ses larges paluches descendent vers les seins.


Soudain, Irène rejette la tête en arrière. Christian vient de pincer ses mamelles. Mais il la repousse d’un mouvement de ventre pour qu’elle continue à fixer l’écran tandis qu’il maltraite le bout de ses seins. Geneviève se sent fondre. Sur l’écran, la brune à quatre pattes se prépare vaillamment à une prise en levrette. Un des soudards l’embroche sans ménagement et la poupée chancelle. Elle était préparée, mais le dard est énorme. Elle l’encaisse dignement, quoique mâchoires serrées. Puis elle s’y habitue, et elle semble apprécier. Enfin, elle respire, elle desserre les dents. Elle se laisse bercer par ce rythme imposé, ouverte et accueillante. Elle gémit certainement. Geneviève n’entend pas, mais les brefs cadrages sur le visage de la brune lui transmettent, par une empathie féminine insoupçonnée, une image précise du plaisir vaginal que ressent cette jeune immortelle à l’écran.


Le désir monte en Geneviève comme il ne montait plus depuis vingt ans. Une poussée de sève, un nouveau printemps. Que l’hiver semble loin, sordide et dépassé ! Elle se souvient : son corps, ses flammes, son ardeur, sa souplesse des reins, sa fermeté des hanches… En ce temps mûrissaient de succulents bourgeons. Mais cette renaissance, c’est beaucoup plus fort, pire qu’une canicule, frappant en plein midi tel un feu de démon. Geneviève est haletante. Son sexe impatienté exsude un fin filet, maigre salive de soiffard. Ses lèvres craquelées réclament l’eau de vit. Sa langue claque et sa gorge serre. Sur l’écran, un autre lascar vient enfourner son gland dans la bouche de la brune, qui n’attendait que ça et commence à pomper. La blonde Irène, manifestement émue du spectacle, cherche derrière sa chaise mais sans se retourner, à tâtons, la braguette de son compagnon.


Puis elle pivote sur son siège, tournant résolument le dos à l’écran pour faire face à son homme. Elle est dépoitraillée, sa robe étant descendue jusqu’à sa ceinture. Elle fixe son mari avec des yeux brillants et son sourire révèle ses menues quenottes prêtes à le dévorer. Ses tétons délicats et tendus d’appétit pointent en deux croissants pâles et moites. Ses mains se posent sur les cuisses de Christian et remontent le pantalon jusqu’à leur confluent où – Geneviève ne le perçoit que confusément – elles semblent s’activer avec détermination.


Mais Christian repousse Irène. Elle en est contrariée, mais retrouve son sourire gourmand quand son compagnon la prend par la main et, après un bref regard vers la baie vitrée pour lui rappeler qu’il n’y a pas de rideaux, l’entraîne hors de la pièce.


Les monstres ! enrage Geneviève. La priver de la sorte de l’été indien ! Adieux, cieux enflammés, derniers rayons du crépuscule ! Pire, elle voit s’allumer la lampe de leur chambre. Ils ont très bien compris qu’avec la configuration de l’immeuble, personne ne peut les voir là, volets ou pas volets. À moins que…


Sur le mur de leur chambre, Geneviève regarde leurs ombres. La fille est à genoux et l’homme impose un rythme, les deux mains sur sa tête. Geneviève ne peut qu’imaginer ce raide pain de chair glissant entre les lèvres de la jolie blonde. C’en est trop, elle ne peut résister plus longtemps. Si elle peut se hisser jusqu’au vasistas, dans le cabinet de toilettes, elle aura une vue royale sur la chambre depuis la seule fenêtre qui puisse être dans l’axe.


Sans allumer de lumière, elle se glisse jusqu’aux toilettes et grimpe sur la cuvette, arrachant au couvercle un léger craquement. Le vasistas n’est pas si haut. Elle a une belle vue sur la chambre. Irène suce à genoux. Elle est entièrement nue, mais Christian n’a sorti que sa verge. Son pantalon déboutonné bée amplement et Irène lui masse les boules en avalant son gland jusqu’au fond de sa gorge. Il ôte sa chemise qu’il jette sur une chaise, révélant un thorax en longueur et velu, tandis qu’Irène lui baisse slip et pantalon d’un seul mouvement, sans une seule fois lâcher la friandise qui suinte dans sa bouche un mâle goût chargé.


Puis, Christian la retourne, la jette sur le lit. Elle s’y met à quatre pattes, se cambre à l’excès et présente son ventre comme une vraie chatte, les épaules posées, ondulant de la croupe. Debout sur la cuvette, Geneviève a défait le bouton de son jean et sa main s’est glissée jusque dans sa culotte. Son doigt presse à présent sur son bouton glissant. Mais c’est inconfortable ; elle serait plus à l’aise sans son pantalon. Elle délaisse un instant sa contemplation pour se débarrasser des encombrants atours – son jean et sa culotte – et c’est cul nu qu’elle remonte dignement se percher sur son noble piédestal, imposant au couvercle un nouveau craquement.


Irène est encore à quatre pattes. D’une main délicate passée entre ses cuisses, elle écarte ses sépales pour l’homme qui s’approche en bandant derrière elle. Lorsque Christian l’embroche, Irène lui tend ses fesses et cherche le contact. Geneviève, à demi nue, se liquéfie. Ses doigts virevoltent en folie sur les chairs sensibles qu’elle expose à leur danse. Elle a posé un pied sur le bloc chasse d’eau pour mieux écarter les cuisses et se masturbe comme une possédée en regardant sa voisine se faire magnifiquement culbuter. Christian l’a prise aux hanches et la bourre profond, ponctuant sa cadence de claques sur les fesses que l’on devine sonores. Le chignon de la blonde a volé en lambeaux, en longues mèches folles emmêlées de sueur. Elle s’arc-boute soudain, quand Christian lui enfonce un pouce dans l’anus. Irène n’aime-t-elle pas ça ? se demande Geneviève. Au contraire, réalise-t-elle aussitôt, la petite adore et encaisse à présent la double intrusion en faisant le dos rond, conquise, subjuguée, tout entière à son plaisir.


Si Christian va l’enculer, Geneviève ne veut pas rater ça. Elle ressort lentement ses doigts de son vagin, qui les avait gobés, et décide d’un rapide aller-retour au placard de l’entrée pour y attraper les jumelles de spectacle qu’a oubliées son père au début de l’été. Et la voilà qui court cul nu dans le couloir, et revient après quelques secondes aux toilettes, munie de l’indispensable ustensile. L’optique est rudimentaire mais l’effet satisfaisant. Elle voit clairement la verge de Christian entre les lèvres roses qui l’enserrent en fuseau et le doigt qui prépare le petit œilleton à se faire défoncer.


Geneviève est trempée de la touffe jusqu’aux cuisses. Prenant appui d’un pied au milieu du couvercle, elle repose l’autre pied sur la chasse d’eau et laisse glisser son doigt du clito à l’anus pour s’assurer de sa totale accessibilité. Son autre main tient les jumelles à ses yeux pour qu’elle profite au mieux du spectacle tout en se stimulant par derrière et devant. Quand Christian sort son gland de la chatte en fusion et l’appose en douceur sur l’impatient œillet, Geneviève s’enfonce une phalange dans l’anus en grognant de frustration. De sa paume, elle écrase sa bille enfiévrée qui fuit sous la pression, puis relâche son cul pour engloutir le doigt. C’est bon. Elle adore ça. Dans l’optique étriquée de la paire de jumelles, le gland de son voisin ouvre enfin le passage de l’anus offert.


Geneviève exulte. Elle se masturbe d’une main tandis qu’Irène, sa timide voisine, se fait sodomiser sous ses yeux par un mâle énergique et fortement membré. C’est de la pure folie ! Christian surexcité, grimpe sa compagne à la hussarde, accroupi au-dessus d’elle, la queue plantée presque à la verticale. Le cul d’Irène n’en fait qu’une bouchée ! L’homme s’enfonce doucement, mais toujours plus profond, mouvant à chaque poussée tout le corps de la femme qu’il maintient fermement. Dans le ventre de Geneviève, un orgasme profond enfle comme un lointain grondement de tonnerre. Soudain, Christian ne se contrôle plus et semble s’emballer. Il pilonne sa belle comme un désaxé et la frêle blondinette est secouée sous l’assaut comme une poupée de son saillie par un gorille. Au moment où Christian se raidit tout entier pour inonder ses tripes de longues lampées grasses, Irène enfouit son visage dans l’oreiller pour ne pas réveiller le quartier en hurlant son plaisir. À ce moment précis, la double emprise de sa paume et son majeur sur son bas-ventre entier catapulte Geneviève vers un orgasme inouï, et au même moment, inopportunément, le couvercle en plastique du siège des toilettes rend l’âme en un ultime et sinistre craquement.


Geneviève n’a que le temps de s’accrocher au bord du vasistas lorsqu’elle sent son pied traverser le plastique, ce qui lui évite vraisemblablement de se fracasser le crâne contre le radiateur, mais la douleur qui suit est intense à pleurer. Son pied s’est encastré au fond de la cuvette et forme un angle obscène avec sa cheville. Dieu sait par quel miracle elle se retient de hurler. Elle essaye de tirer sur sa jambe, mais la douleur est atroce et le pied bien coincé. Elle réalise soudain qu’il est plus de dix heures et que Michel, son mari, va bientôt rentrer. Après quelques pitoyables efforts, en entendant ses clés déverrouiller la porte, elle comprend qu’elle ne réussira pas à se dégager et qu’il va la trouver cul nu dans les toilettes, avec les jumelles. Elle ne saura vraiment pas quoi lui raconter. Pas plus qu’à l’artisan, dérangé en pleine nuit, que l’on appellera pour casser la cuvette à grands coups de burin.



4 et 5 août 2009


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